Quatrième de couverture :
L’engouement du public pour les combats des gladiateurs, seize siècles après leur interdiction officielle, n’a jamais faibli. Mais que sait-on, en réalité, de cette institution emblématique de l’Empire romain ?
Comblant un vide, car les seules études disponibles, déjà anciennes, ne s’adressaient qu’à des spécialistes, ce livre raconte le quotidien de ces hommes, et parfois de ces femmes, esclaves, condamnés de droit commun, mais aussi professionnels libres presque tous volontaires. Il cherche également à comprendre la place tenue par la gladiature et ses compléments (chasses, condamnations aux bêtes, naumachies, courses) dans la société romaine, ses enjeux politiques, économiques, psychologiques, et l’absence de condamnation morale dont elle bénéficia durant cinq siècles.
Editeur : Tallandier
Nombre de pages : 382
Prix : 12.50€
Mon Avis :
Avant de débuter la lecture du livre, j’avais été voir dans Babelio la biographie de l’auteur que je ne connaissais pas. Je l’avoue, j’ai eu quelques appréhensions, voire quelques préjugés. Tout d’abord, son travail était éparpillé sur plusieurs périodes (antique, médiévale et moderne). Or, en général, un historien se spécialise sur une seule époque ou sur un seul sujet transversal, afin d’être plus efficace et plus précis. De plus, j’avais peur que ses convictions religieuses ne transparaissent trop dans ses écrits, étant donné que les Chrétiens ont été bien malgré eux impliqués dans la gladiature.
Puis, je me suis lancée et j’ai été agréablement surprise. Certes, il y a eu quelques expressions qui n’étaient peut-être pas nécessaires, surtout venant de la part d’un historien qui se doit d’être impartial (je fais référence par exemple à la qualification du comportement de certains empereurs comme Caligula). Mais pour le reste, le travail est de qualité.
C’est un ouvrage très bien écrit qui se lirait presque comme un roman.
Le sujet est traité de manière tout à fait logique.
– Tout d’abord, chronologique, en montrant l’évolution de la gladiature : rôle funéraire sous la République à organe indispensable du pouvoir sous le Principat jusqu’à l’interdiction au Bas Empire par les empereurs chrétiens.
– Et enfin thématique, en rentrant dans le vif du sujet : organisation de la gladiature avec la logistique, les participants, etc…
Au niveau de la méthode, je n’ai rien à dire. Les sources historiques sont relativement bien diversifiées. Elle utilise surtout des sources littéraire mais aussi épigraphique et archéologique. J’aurais néanmoins, quelques reproches à faire :
– Il manque par exemple des sources artistiques. Il me semble qu’elle ne fait pas référence à une fresque pompéienne retraçant la rixe aux abords de l’amphithéâtre entre Nucera et Pompéi.
– De plus, concernant les sources épigraphiques, elle ne précise que très rarement les références du Corpus des Inscriptions Latines.
– Enfin, pour les sources archéologiques, il manquait des plans de ville de Rome ou de Pompéi et de bâtiments (amphithéâtre flavien et pompéien). Pour un non-historien, cela aurait pu être d’une aide précieuse.
Les annexes (la liste des empereurs ou un glossaire de mots latin et grecs) pour les non-initiés sont une bonne idée, mais à mon sens, pas assez développées.
Enfin, le petit aparté sur la gladiature au cinéma était sympathique et permet de se raccrocher à l’actualité. J’ai beaucoup aimé aussi qu’elle remette les points sur les « i » en recadrant de manière historique le film Gladiator de Ridley Scott.
En conclusion, il s’agit d’un bon ouvrage traité de manière rigoureuse malgré quelques coquilles citées plus haut. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études d’histoire pour le lire car je l’ai trouvé très abordable, malgré le manque de documents comme des plans par exemple. Dans tous les cas, je le recommande et je remercie Babelio et les éditions Tallandier de me l’avoir fait découvrir.
Note 4/5
2 réflexions sur “Histoire des gladiateurs d’Anne Bernet”