Quatrième de couverture :
Moriguchi Manami, 4 ans, est retrouvée noyée dans la piscine du collège où enseigne sa mère. Un mois plus tard, lors de son discours d’adieu à sa classe de 5e B, Mme Moriguchi accuse deux élèves d’avoir tué sa fille et leur annonce sa vengeance. A cette première intervention succèdent celles de la déléguée de classe, sous forme d’une lettre adressée à l’enseignante ; de la mère de l’un des deux meurtriers, au travers de son journal intime ; de l’adolescent lui-même, qui a des visions en flash-back de sa petite enfance traumatisante ; de l’autre coupable, qui se vante sur son site Internet de ses géniales inventions scientifiques ; enfin, un coup de téléphone de Mme Moriguchi à ce dernier. Dans ce roman construit avec virtuosité, le suspense est maintenu jusqu’au bout, quand les différentes pièces s’assemblent pour dévoiler une machination glaçante. Malgré les différences culturelles, le thème évoque Crime, de Meyer Levin, qui avait fait sensation en son temps.
Editeur Seuil
Nombre de pages : 250
Prix : 21.50€
Mon Avis :
Les assassins de la 5ème B de Kanae MINATO est le premier roman japonais que je lis ; jusqu’à présent, je n’avais expérimenté que des mangas. Ce livre, recommandé par mon club de lecture, s’est révélé être mon premier coup de coeur de l’année 2016.
La petite fille de quatre ans d’une professeur de collège, Mme MORIGUCHI, est retrouvée morte noyée dans la piscine de l’établissement. La police conclut alors à un accident. Mais, Mme MORIGUCHI, persuadée qu’il s’agit en réalité d’un homicide, démissionne de son poste. Avant de partir, elle tient à faire un discours devant sa classe et désigne, sans les nommer, les deux présumés assassins. Elle ne peut les livrer à la police, faute de preuves et ayant moins de quatorze ans, les deux jeunes garçons ne seraient pas condamnés. En revanche, elle leur annonce sa vengeance…
Les assassins de la 5ème B est un roman choral qui fait intervenir tour à tour cinq personnages : la professeure principale de la classe de 5ème B, Mme MORIGUCHI, la déléguée de la classe, la mère de l’un des assassins présumés, puis les deux jeunes garçons, accusés de l’homicide. Cette alternance de points de vue donne sa véritable force au récit et le rend très dynamique. Malgré quelques redondances, Kanae MINATO évite l’écueil d’un roman rébarbatif : chaque pièce s’imbrique les unes dans les autres, comme un puzzle pour nous révéler au fur et à mesure de la lecture, les rouages complexes de l’intrigue.
La psychologie très développée des personnages est le second point fort du roman. L’auteur réussit parfaitement bien à immiscer son lecteur dans la conscience de ses différents acteurs. Il convient alors de se méfier des faux-semblants et de dépasser les apparences, aucun personnage n’est neutre mais tous aboutissent à une conclusion machiavélique.
Enfin, ce roman m’a beaucoup étonné par son sujet : j’avais l’image d’un système étatique (voire scolaire) très rigide au Japon qui laissait peu de place aux revendications individuelles et encore moins aux démonstrations de violences. (Peut-être ai-je confondu avec la Chine ou la Corée du Sud, je vous l’ai dit, c’est le premier roman japonais que je lis.) En réalité, ce pays connaît la même crise de l’Education qu’en France : la dégradation de l’autorité des professeurs face à des élèves de moins en moins respectueux et à l’ingérence plus manifeste de leur parents.
En conclusion, les assassins de la 5ème B est un roman très réussi, extrêmement bien écrit et magistralement orchestrée : j’en recommande fortement la lecture.
Note 5/5♥
Une réflexion sur “Les assassins de la 5eB de Kanae Minato”