Yanis, déesse de la mort de Valérie Simon

 

septembre 6

Quatrième de couverture :

Née dans la douleur et dans la mort, fille d’un démon de Rhynantes et d’une Princesse des Elfes, elle est l’héritière de deux races qui se haïssent et qui ne cherchent qu’à se détruire. Élevée dans les mystères d’un culte issu des profondeurs de temps révolus, elle est l’image radieuse de la mort, la réincarnation d’une déesse terrible. Mais son héritage la tourmente. Que lui veulent cet elfe, cet oiseau noir bavard, ce magicien troublant, et quels sont ces pouvoirs qui la hantent et qu’elle n’ose deviner ? De la pierre pâle aux reflets liquides qu’elle porte depuis sa naissance, elle ne sait rien, sinon qu’elle a en elle une étrange chaleur, et qu’elles sont liées par une puissance inconnue. Mais dans la sombre tour de Ragnarok, les forces issues des ténèbres se rassemblent. Et Raban Siwash, l’Innommable, n’aura de cesse de la rejoindre pour la tuer.

Editeur : Editions du Riez

Nombre de pages : 320

Prix : 18.90€

Mon Avis : 

J’avais rencontré Valérie Simon, l’année dernière, à la première édition des Grésimaginaires 2015, à Villard Bonnot. La personnalité sympathique de l’auteur m’avait tout de suite plu et j’avais donc décidé de tenter le premier tome de sa tétralogie sur la Pierre d’Arkem : Yanis, Déesse de la mort. Aujourd’hui, je ne regrette pas du tout mon choix car ce tome s’est avéré être un coup de coeur.

Morwen est née de l’union de deux peuples ennemis : sa mère Rosendael était une princesse Elfe qui a choisi pour amant, Laogoon, Prince-Démon de Rhynantes. Tous trois rejetés par les siens, son père confie Morwen encore bébé à l’ambitieuse prêtresse  Ancilla. Cette dernière en fera l’objet de son extraordinaire ascension au poste de Première Prêtresse du Temple de Maelduin et la présentera à ses fidèles, comme l’incarnation de la Déesse de la Mort, Yanis. Pendant ce temps, l’Innommable Raban Siwash, incarnation des puissances des ténèbres et enfermé dans la Tour de Ragnarok, attend son heure. Il est attiré par le pouvoir de la fameuse Pierre d’Arkem que Laogoon a confié à Morwen.

Dès que l’on débute les premières pages de ce roman, l’écriture de qualité, riche et poétique m’a immédiatement interpellé et transporté dans l’histoire. Cela n’est pas sans rappeler le style d’écriture luxuriant de Léa Silhol dans la Sève et le Givre.

L’univers de l’auteur dépeint dans le roman, est également très dense : si Valérie Simon reprend différents éléments de la Fantasy classique que nous connaissons tous comme des Elfes, des Fées, des Licornes, des Nains, une Élue, ou un objet qui permettra de défaire une entité démoniaque (Vous pensez comme moi à l’Anneau de Sauron?), je ne pense pas qu’il faille y voir un manque d’originalité. Au contraire, elle semble jouer avec ces codes que nous connaissons tous pour se les réapproprier, les détourner et créer un univers qui lui est propre. Je pense notamment à certains toponymes géographiques de son roman rappelant des éléments de notre propre histoire et des différentes mythologies européennes (la Tour de Ragnarok, par exemple). À mon avis, il faut plus y voir un hommage plutôt qu’une copie. Le seul point négatif qui me vient à l’esprit est l’absence d’une carte qui serait utile au lecteur pour situer géographiquement les principaux évènements*.

En ce qui concerne l’intrigue, l’auteur prend bien le temps de poser ses jalons : certes, il existe peut-être un manque de rythme et de dynamisme du récit. Néanmoins, cet écueil est vite pallié par les qualités recensées plus haut. Pour ma part, je ne me suis pas ennuyée et je ne me suis pas non plus sentie perdue, dans le foisonnement de l’univers du roman.

Enfin, je terminerai par les personnages : chacun possède son caractère propre et est parfaitement reconnaissable. Ils sont très bien dépeints et laissent peu de place à l’indifférence. Vous connaissez mon amour des « méchants » intelligents et machiavéliques : j’ai donc beaucoup apprécié la prêtresse Ancilla. En revanche, Yanis/Morwen m’a profondément agacé : en même temps, élévée depuis sa plus tendre enfance comme une déesse à qui l’on cède à tous ses caprices, il aurait été difficile de l’imaginer autrement. Néanmoins, il est aisé d’imaginer que ce personnage évoluera dans les prochains tomes de la tétralogie.

En conclusion, Yanis Déesse de la Mort est une très bonne surprise : il s’agit d’un roman très travaillé, agréable à lire et très riche. J’ai donc hâte de partager mes impressions de lecture avec l’auteur, la semaine prochaine aux Grésimaginaires 2016 et bien entendu de me faire dédicacer le second tome!

* L’auteur m’a précisé qu’il s’agissait en réalité d’un oubli de l’éditeur. Elle me donnera la carte lors des Grésimaginaires.

Note : 5/5♥

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