Introduction :
A l’occasion de la sortie de Crimson Peak en DVD et Blu-ray, je souhaitais revenir sur l’un de mes coups de cœur cinématographiques de l’année 2015.
Avec ce film, le réalisateur Guillermo Del Toro revient à ses premiers amours : le film d’horreur. N’étant pas du tout férue de ce style, une amie machiavélique (elle se reconnaîtra!) m’a envoyé la bande annonce du film et j’ai immédiatement accroché à l’ambiance gothique qui se dégageait des décors et des costumes. Surmontant mes appréhensions, j’ai donc subi mon premier baptême et devinez quoi? J’ai tellement adoré ce film que je suis allée le revoir une seconde fois au cinéma! (Si c’est pas du masochisme, ça?)
Résumé :
L’histoire débute comme un roman de Jane Austen, excepté que nous sommes un siècle plus tard et aux Etats-Unis. Edith Cushing, romancière et riche héritière, fait la rencontre d’un mystérieux Lord anglais Thomas Sharpe. Ce dernier, désargenté, est venu avec sa sœur Lucille, afin de trouver des investisseurs pour relancer l’entreprise familiale d’argile. Il ne tarde pas alors à courtiser Edith…
Les points faibles :
Autant le dire tout de suite, le film ne tire pas sa force de son intrigue. En effet, le scénario est assez classique, prévisible et convenu. Au bout de trente minutes seulement, il est assez facile de deviner la suite* (SPOILER à la fin de la chronique).
Les amateurs de sensations fortes et autres habitués de American Horror Story risquent également d’être déçus. Pour ma part, je suis un être impressionnable : mes expériences en terme de film d’horreur se limitant aux Gremlins et au Labyrinthe de Pan… (Sans commentaires…) Pourtant, le réalisateur avait bien posé ses jalons : musique intense puis silence pour annoncer les jump scares. Mais, que voulez-vous, je suis tombée dans le panneau à chaque fois, déclenchant au passage quelques rires étouffés dans la salle de cinéma (oui, c’est la lose…).
Les points forts :
Le film reste avant tout remarquable par son esthétisme soigné et la minutie des détails. En effet, quelque soit la scène où se posent nos yeux, tout est beau et poétique :
– Que ce soient les costumes féminins : pour ma part, j’ai adoré les robes rouge, bleu saphir et vert émeraude de Lucille.
– Ou les décors, notamment la bibliothèque-salle de consultation du Docteur McMickaël avec son lumineux plafond de verre, la maison des Cushing précurseur de l’Art Nouveau et même le manoir décadent et délabré d’Allerdale Hall (Pour la petite anecdote, j’ai pu lire que Guillermo Del Toro avait fait construire le manoir en grandeur nature dans les studios et que ce dernier n’avait coûté rien de moins que la moitié du budget initial…)
L’esthétisme s’illustre également au gré des couleurs prédominantes en fonction des différentes ambiances du film comme des tableaux :
– des tons ocres lumineux, brun et orangés pour les Etats-Unis
– aux tons plus froids et austères verts et bleus pour l’Angleterre et son manoir
– pour enfin s’achever sur le blanc immaculé de la neige empourprée par l’argile d’où le surnom du Manoir : Crimson Peak. Dans une interview, Guillermo Del Toro explique d’ailleurs le symbolisme de ces deux couleurs : le blanc représenterait la mort et le rouge, le passé.
En ce qui concerne les personnages, je n’ai pas été plus emballés par ceux d’Edith Cushing et du Docteur McMickaël. Les personnages gentils, lisses et naïfs m’ennuyent au cinéma tout comme en littérature (je vous rassure, ce n’est pas le cas dans la vraie vie! Au contraire, je recherche plutôt leur présence!). En revanche, j’ai été fascinée par ceux de Lucille et de Thomas Sharpe. J’ai beaucoup apprécié leur dichotomie : certes, Lucille est habitée par la haine et la colère mais elle craint par dessus tout d’être abandonnée tandis que Thomas semble angélique de prime abord et sous l’influence néfaste de sa soeur** (SPOILER à la fin de la chronique) mais il n’est pas si innocent.
Enfin, le véritable personnage centrale du film est sans aucun doute le Manoir d’Allerdale Hall : à plusieurs reprises, le spectateur a le sentiment d’avoir affaire à une entité à part entière. Il vit littéralement comme s’il respirait ou hurlait en fonction de l’intensité du vent, son bois craque, il s’enfonce dans l’argile et celle-ci s’écoule comme s’il s’agissait de sang. A la vue des décors, j’ai été partagée entre le sentiment de fascination par sa grandeur décadente, de poésie (les feuilles tombant du toit éventré) et aussi d’effroi car il reste un lieu lugubre. Il fourmille tellement de détails qu’il est d’ailleurs bien difficile de rester concentrer sur le jeu des acteurs et l’intrigue.
En conclusion :
Crimson Peak est un film bien meilleur sur la forme que sur le fond. Les amoureux des scénarii bien ficelés et du genre de l’épouvante seront peut-être déçus. Néanmoins, Crimson Peak reste un film de qualité, bien interprété et beau. Il reste un de mes coups de coeur de l’année 2015 et je le conseille à tous ceux qui apprécient le genre du fantastique.
Note 4,5/5♥
Attention SPOILERS : si vous n’avez pas vu le film, je vous conseille de ne pas lire les lignes qui suivent.
*excepté, la relation spéciale entre le frère et la sœur, celle-là, je dois bien l’avouer, je ne l’avais pas vu venir!
** mais est au final, complice de quatre homicides et d’une tentative de meurtre.
l’amie machiavélique se reconnait et elle en est fière ^^
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Et oui, entre les mangas et un film d’horreur! Tu vas voir bientôt, je vais regarder American Horror Story! ^^
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J’avais vu passer ce film l’année dernière mais j’ai pas pris le temps d’aller le voir. Je vais remédier à cette erreur rapidement, l’ambiance me plaît définitivement beaucoup. Par contre ce sera en VO pour moi car j’ai eu un peu de mal avec la bande annonce en VF.
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En VO, je suis d’accord avec toi! Je ne l’ai d’ailleurs pas vu en VF, mais je n’ai pas trouvé de bande annonce en VOST sur YouTube. Sinon, effectivement, je te conseille le film, j’ai adoré!
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