Wastburg de Cédric Ferrand

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Quatrième de couverture :

Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu’un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la ville attend en se demandant au nez de qui ça va péter.

Éditeur : Folio SF

Nombre de pages : 403

Prix : 8,20€

Mon Avis :

Wastburg est un roman qui m’a été conseillé lors d’une discussion avec un libraire de ma Librairie préférée, le mois dernier. Et le hasard faisant bien les choses, il s’est avéré que ce roman faisait partie aussi de la sélection du Club de lecture Imaginaire de Babélio, du mois de mai.

Le Waelmstat et la Loritanie, après des guerres incessantes, ont délimité leur territoire par le fleuve Puerk/Fuile qui les sépare. Il s’agit d’une zone neutre dans laquelle la ville de Wastburg, indépendante, s’est développée au creux du delta du fleuve. Wastburg est une ville sur le déclin : elle a connu ses heures fastes du temps des Majeers, lorsque la Magie existait encore en ce bas monde et facilitait la vie quotidienne. Aujourd’hui, la magie a disparu et Wastburg n’est plus que l’ombre d’elle-même : sale, fréquemment inondée, peuplée de gens douteux qui tentent de survivre par tous les moyens. Ce roman immisce son lecteur à travers les bas-fonds de la cité en le faisant suivre tour à tour des gardes, des gamins de rue, un aubergiste, un bourreau, etc… Toute cette population est le reflet de sa cité et permet au lecteur de mieux l’appréhender.

Avant le début de ma lecture, deux bémols m’ont fortement agacé : tout d’abord, la comparaison de l’éditeur de ce roman avec l’œuvre de Jean-Philippe Jaworski, en quatrième de couverture. Évidemment, il s’agit d’un avis personnel. : mais pour moi, Jaworski est une grosse pointure de la Littérature de Fantasy en France. Comparer Wastburg avec Gagner la Guerre est franchement exagéré : si le premier est un roman assez sympathique, il n’a absolument pas de commune mesure avec le second. Certes, l’argot domine le texte et nous avons affaire à des individus issus des couches modestes de la population. Mais, où se trouve la gouaille d’un Benvenuto Gesufal? Les luttes de pouvoir à la façon ciudalienne? Ou les batailles stratégiques avec les territoires alentours? Ne prendrait-on pas le lecteur pour un imbécile?

Le second bémol est la citation, en exergue, de China Miéville sur Tolkien. Certes, il s’agit probablement d’une provocation délibérée de la part de l’éditeur. Il donne le ton du livre immédiatement au lecteur en lui signifiant que nous allons sortir des sentiers battus de la Fantasy classique, amorcée par Tolkien. Chacun pense ce qu’il veut et j’ai parfaitement compris ce que Miéville a voulu dire mais je trouve ces propos très prétentieux.

Pour en revenir directement au roman, Wastburg m’a beaucoup plu les cent premières pages puis m’a lassé le reste du roman.
– J’ai apprécié le style argotique bien que j’étais parfois un peu perdue avec certains mots de vocabulaire.
– Le fait aussi d’avoir un nouveau personnage à chaque chapitre m’a un peu déconcerté mais au final, j’ai trouvé cela plutôt original, n’ayant jamais rencontré par ailleurs ce style narratif. En revanche, cette originalité comporte deux points négatifs : celui d’avoir du mal à identifier les personnages (J’avais d’ailleurs un peu peur de ne pas les reconnaître s’ils réapparaissaient de nouveau au cours du récit) et de pas s’y attacher. Ce dernier effet est d’ailleurs renforcé par le fait que l’auteur en tue un sur deux. Du coup, je ne me suis pas vraiment investie : au contraire, j’étais plutôt résignée. À quoi bon faire l’effort d’avoir de l’empathie pour un personnage s’il meurt à la fin du chapitre?
– Enfin, je pensais qu’avec ce schéma narratif un peu surprenant, l’auteur allait nous embarquer dans une fin mémorable. Je m’attendais vraiment à quelque chose de spectaculaire en me disant que l’auteur était certainement en train de semer ses petits galets à travers chaque chapitre et nous scotcher par une chute spectaculaire. En réalité, il n’en est rien et j’ai été très déçue me disant même : « tout cela pour ça »?

En conclusion, Wastburg est un roman déconcertant et surprenant dans ses premières pages. Malheureusement, l’originalité cède très vite la place à une certaine lassitude, voire à une déception, à la fin. Néanmoins, le style de l’auteur est très intéressant et je pense revenir vers un de ses romans à l’avenir. De là, à dire qu’il est dans la même lignée que Jaworski, je ne suis pas d’accord.

Note 3/5

 

 

 

 

 

7 réflexions sur “Wastburg de Cédric Ferrand

  1. Han, je vois le genre. C’est sûr qu’avec la comparaison avec Jaworski, c’est très mal parti pour le coup. Et la phrase de Miévil par rapport à Tolkien est-elle vraiment nécessaire ? Pour la narration, c’est une sortie de recueil de nouvelles avec à chaque fois des intervenants différents mais toujours dans le même espace ? Bon, ma foi, vu son prix, je suppose que je me laisserai quand même tenté mais il est clair que j’aurai dorénavant une approche un peu plus défensive grâce à ta critique complète.

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