Memento mori, T.1 à 3 de Rann

 

Quatrième de couverture du premier tome :

Dans un village d’apparence tranquille se terre un lourd secret… Calliste, dont la famille est tributaire de ce mystère et Mallaury, un jeune homme de la capitale, se retrouvent plongés au coeur d’une intrigue qu’ils n’imaginaient pas. Quand un groupe d’hommes masqués enlève Eïlis, sa jeune soeur, devant elle, Calliste les poursuit dans la forêt. Soudain, une mystérieuse force s’empare de sa soeur, et précipite Calliste dans un autre monde, devant un étrange château… Pourquoi ces hommes en voulaient-ils à Eïlis ? Qui est donc Fléau, le terrifiant maître des lieux ? Se pourrait-il qu’il soit lié d’une quelconque façon à ce village ?

Editeur : Yggdrasill

Nombre de pages : 48

Prix : 10,95€

Mon Avis : 

Memento Mori m’avait été conseillée, il y a un petit moment déjà, par une amie qui avait eu un véritable coup de coeur pour les dessins. Mais, je n’ai franchi le pas que ce mois-ci car j’étais à la recherche d’une lecture qui n’aurait pas trop alourdi ma PAL.

Memento Mori se décline en trois tomes et se trouve à la croisée entre la bande dessinée française (format classique 22,6×29,8 et 48 pages) et le manga japonais (apport graphique du shojo et cadrage éclaté du découpage narratif). L’histoire, quant à elle, s’inspire directement du conte de La Belle et le Bête.

Frontispice des tomes 1 à 3 (de gauche à droite)

Si je n’ai pas été complètement séduite par l’histoire que j’ai trouvée par moment un peu brouillonne et partant un peu trop dans tous les sens, force est de constater que l’auteure arrive parfaitement bien à se réapproprier le conte classique. Car, en réalité, que reste-t’il de l’œuvre originale? Une jeune fille, qui pour sauver un membre de sa famille, se retrouve prisonnière d’un château enchanté et à la merci d’une mystérieuse bête (en réalité, un Prince victime d’un enchantement). Pour le reste, autant les personnages que l’intrigue, tout est assez inédit, original et imaginatif. Et le scénario regorge, quant à lui, de rebondissements surprenants. En ce qui concerne le dénouement, je n’aurais pas vu les choses se terminer ainsi mais après tout, il est conforme au titre.

En revanche, la véritable force de Memento Mori se niche au creux de ses magnifiques dessins et de leur extraordinaire coloration.
En premier lieu, la symbolique a fait l’objet de beaucoup de recherches et se réfère constamment au genre artistique des vanités. Ainsi, nous avons la présence d’un masque sur la couverture du tome 1, d’un crâne sur le tome 2, de la Mort et sa faux sur le tome 3 et l’omniprésence de fleurs dans tous les tomes, rappelant au pauvre mortel que nous sommes, qu’un beau jour, il faudra rendre l’âme (Memento mori : rappelle-toi que tu vas mourir).
Les dessins très chargés mais fourmillant de détails (que ce soient au niveau des costumes  ou des décors) évoluent constamment au fur et à mesure des tomes. S’ils restent certes « jolis » au premier tome, ils acquièrent leur titre de noblesse par leur finesse de plus en plus prononcée, au tome 3. La colorisation devient également de plus en plus travaillée et prend des teintes pastels. Je vous laisserai donc constater par vous-même leur évolution :

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Le château de la Bête, Tome 1
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Calliste rencontrant Fléau, Tome 2
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La sorcière prend possession d’Eïlis, Tome 3

En revanche, j’aurais deux reproches à faire : le premier est le choix d’un cadrage éclaté qui n’était pas toujours évident à suivre (je ne lisais pas toujours dans le bon ordre, les dialogues) et la ressemblance un peu trop frappante entre certains personnages ont ajouté de la confusion (par exemple, Idris ressemble au Docteur Clayborne ; le père de Fléau avec Mallaury ou Calliste avec sa soeur Eïlis et la sorcière). Ces deux aspects ont quelque peu nuit à ma lecture.

En conclusion, Memento Mori est un ouvrage remarquable davantage par ses magnifiques et dynamiques dessins (5/5) que par la relecture du conte de la Belle et la Bête (3/5). J’ai vu que sur sa page Facebook, Rann, présente à la Japan Expo 2016, à Paris, a sorti un nouvel opus Physalis Hozuki. Si les dessins sont aussi aboutis, je me laisserais bien tenter!

Note aux Ailurophiles : pour la photo de la couverture du tome 1, la présence de mon chat est un évènement totalement fortuit et indépendant de ma volonté!

Note 4/5

11 commentaires

  1. ahahah tu n’as pas encore l’habitude de lier des bd où la mise en page sort du côté « moule à gaufres », mais ça viendra. contente que ça t’ai plu quand même. ( en fait je suis sure que Cannelle voulait la lire )

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    • Oui, c’était sympa! Merci à toi pour la suggestion! Pour Cannelle, en même temps, elle vit dans un immense bibliothèque! Alors, je crois qu’elle n’a pas trop le choix! Et puis, qui sait ce qu’elle fait dans l’appartement quand je pars au travail! 😉

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  2. Moi qui suit à la recherche d’un manga que je n’aurais pas encore lu, frais sympathique et qui fait moins de 10 tomes, celui-ci me tente bien. D’autant que La belle et la bête fait parti de mes contes préférés….!

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