L’océan au bout du chemin de Neil Gaiman

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Quatrième de couverture :

De retour dans la maison où il a passé son enfance, le narrateur se retrouve submergé par le souvenir des évènements étranges et tragiques qui ont marqué l’année de ses sept ans. Un suicide dans une voiture volée ; Lettie Hempstock, cette petite voisine qui lui affirmait que l’étang au bout du chemin était un océan ; les monstres qui rôdaient dans les ténèbres… Pourquoi les a-t’il enfouis dans sa mémoire? Qu’est-il réellement arrivé cette année-là?

Edition : J’ai Lu

Nombre de pages : 251

Prix : 6,00€

 Mon Avis : 

Neil Gaiman est un extraordinaire conteur qui ne cessera jamais de m’impressionner avec sa plume si imaginative et prolifique. J’ai connu son oeuvre, il y a neuf ans, grâce à une adaptation cinématographique de l’une d’entre elles, l’excellent Stardust (Notez que la fameuse scène avec Robert De Niro, dans sa cabine secrète, est assez truculente et m’a arraché un fou-rire mémorable au cinéma!). Le roman éponyme avait d’ailleurs été un véritable coup de coeur pour moi. Depuis, j’essaye de découvrir au fur et à mesure son oeuvre au travers des lectures de Coraline dont l’adaptation en film d’animation est également très réussie, le conte nordiste Odd et les géants de glace que j’avais un peu moins apprécié, très prochainement American Gods bientôt adapté en série télévisée et L’océan au bout du chemin.

Ce dernier opus est un conte horrifique dans lequel le narrateur âgé de 47 ans aujourd’hui revient dans le village de son enfance pour voir sa soeur et assister à un enterrement. En chemin, il ne peut s’empêcher de s’arrêter dans la maison de sa seule amie d’enfance, Lettie Hempstock et fait la rencontre de sa grand-mère. C’est alors qu’il se remémore les extraordinaires évènements qui ont nourri l’année de ses sept ans.

« Il y avait plus de sécurité dans les livres qu’avec les gens, de toute façon. » (P.22)

Il est vrai que j’ai beaucoup aimé le début du roman car je me suis immédiatement attachée au personnage principale, quand il était enfant. Il faut dire que j’ai eu rapidement le sentiment de partager avec lui quelques points communs, notamment au travers de sa passion pour les livres qu’il dévorait en cachette le soir dans son lit, de son attachement pour les félins et de son sentiment constant de solitude que ce soit à l’école ou dans le cadre de sa propre famille. Par sa plume, Neil Gaiman possède une très grande capacité à plonger son lecteur dans la tête d’un enfant de sept ans et à rendre sa psychologie très crédible. D’ailleurs, si certains évènements sont tout à fait compréhensibles pour nos yeux d’adulte, il n’oublie pas de les rendre bien énigmatiques dans ceux d’un enfant.

« Les histoires d’adulte n’avaient jamais aucun sens, et elles mettaient tant de temps à commencer. Elles me donnaient l’impression que l’âge adulte avait ses secrets, des secrets maçonniques, mystiques. Pourquoi les adultes ne voulaient-ils pas lire des histoires de Narnia, d’îles secrètes, de contrebandiers et de fées dangereuses? (P.79-80)

Puis, le récit glisse vers le fantastique et revêt davantage l’aspect d’un conte horrifique. Certes, j’ai trouvé quelques similitudes avec Coraline (un enfant plongé dans un état d’insécurité car laissé de côté par ses parents et devant se confronter à une horrible femme à plusieurs visages, il est finalement guidé par un chat) ou même la saga de L’Epouvanteur de Joseph Delaney (un conte fantastique se déroulant dans la campagne anglaise avec un jeune apprenti qui doit combattre des créatures maléfiques) dont j’avais beaucoup apprécié la lecture. Malheureusement, j’avoue ne pas du tout avoir adhéré à la suite et je me suis même sentie mal à l’aise plusieurs fois. Certains évènements dans le récit m’ont paru vraiment trop loufoques, bizarres voire absurdes : j’avais le sentiment de me retrouver dans Alice au Pays des Merveilles (je fais surtout ici référence au dessin animé de Walt Disney car je n’ai pas encore lu l’œuvre de Lewis Carrol). Quant à certaines scènes entre le jeune narrateur et son père, notamment la scène de la dispute puis celle de la salle de bain, elles ont ravivé en moi de mauvais souvenirs. Enfin, je ne savais jamais vraiment où l’auteur voulait mener son lecteur : à chaque fois que je pensais que le récit allait s’achever, Gaiman repartait sur de nouvelles péripéties, ce qui n’a pas manqué de me perdre, voire de m’ennuyer parfois.

« En grandissant, je fondais beaucoup ma conduite sur les livres. Ils m’enseignaient l’essentiel de ce que je savais sur le comportement des gens, sur l’attitude à avoir. Ils me servaient de professeurs et de conseillers. » (P. 111)

En conclusion, L’océan au bout du chemin est un roman de Neil Gaiman qui m’a profondément déçu et mise mal à l’aise à de nombreuses reprises par la bizarrerie de son scénario et de ses évènements. Je compte bien aujourd’hui oublier ce roman et passer à autre chose : American Gods fera donc très bien l’affaire.

Note 2/5

Je vous invite à découvrir la chronique de Pause Earl Grey qui au contraire, a eu un véritable coup de coeur pour ce roman.

17 commentaires

  1. Ah mince effectivement, pour n’avoir pas aimé c’est pas du tout :s Quel dommage ! Mais comme quoi un livre résonne différement selon l’histoire même du lecteur. C’est la magie de la littérature. Pour ma part, j’ai trouvé dans ce côté absurde l’imagination de l’enfance capable d’imaginer les trucs les plus invraisemblables. Mais je le reconnais, les scènes avec ses parents sont un peu étrange et on ne sait jamais le fin mot de l’histoire. Il trouve une explication imaginaire à quelque chose peut-être beaucoup moins poétique… ça on ne le sait pas… au lecteur de dénouer les fils.

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  2. Malgré mon adoration pour Neil Gaiman, je peux tout de même comprendre le malaise que tu as connu à la lecture de ce roman, que je n’ai pourtant pas lu, l’ayant ressenti pour Sandman, œuvre vraiment très sombre. Pourtant je crois que c’est ce que j’aime chez cet auteur.

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  3. Le début est très alléchant mais je suis en pleine lecture de Alice au pays des merveilles et le côté absurde et loufoque fait que je n’adhère pas au roman. Alors même si le résumé me fait envie, au vu de ta réaction, je vais peut-être passer mon chemin !

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  4. Coucou,
    De cet auteur j’ai uniquement lu De si bons présages si je me souviens bien du titre, c’était loufoque j’avais bien aimé ^^
    Celui-ci, vu ton avis mitigé, je vais peut-être poursuivre ma découverte de son style par un autre titre comme tu dis, il y a de quoi faire.

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  5. En lisant ta chronique je me suis souvenue de plusieurs moments de ce livre et je viens de penser qu’il y avait quelque chose de mystique et de très poétique quand on s’approche de plus près. J’ai adoré la métaphore filée, celle d’un petit garçon bourré d’imagination, en prise avec ses doutes et ses peurs ce qui donnent une atmosphère parfois glaçante mais aussi très onirique. Puis l’océan et tout ce qui concerne l’eau me fascine, je trouve que c’est une très bonne base pour l’imagination d’un auteur !

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