Quatrième de couverture :
Je m’appelle Abel.
Abel Reynold Stevenson.
Ex-capitaine de vaisseau de la marine.
Je suis un voleur.
Un assassin.
Un traître.
Et je suis mort.
Editeur : Glénat
Nombre de pages : 306
Prix : 22,00€
Mon Avis :
C’est la chronique Coup de coeur de Boudicca qui m’avait donné envie de découvrir Le port des marins perdus. Et je dois dire que je n’ai pas regretté un seul instant mon acquisition : les sublimes dessins en noir et blanc ne sont pas seulement rentrés en ligne de compte mais aussi le fait qu’il s’agisse d’un One Shot (je suis heureuse que les éditions Glénat n’aient pas opté pour quatre tomes) et du prix (relativement modeste au regard des 300 pages).
En 1807, Abel, un jeune garçon de quinze ans, est retrouvé inconscient sur une plage au large de Siam par le premier officier de l’Explorer, William Roberts. Sur le chemin de retour en Angleterre, Abel devient mousse sur la frégate et semble posséder de biens curieuses dispositions au vue de son jeune âge. Si son savoir-faire et ses connaissances provoquent l’inimitié des autres matelots, en revanche, elle attire la bienveillance de William Roberts qui le prend sous son aile. Ce dernier s’est d’ailleurs vu confier le commandement du navire, suite à la défection de l’ancien capitaine de l’Explorer, Abel Reynold Stevenson, accusé de meurtre et de vol. De retour au pays, Roberts et Abel rendent visite aux trois filles du capitaine qui tiennent une auberge à Plymouth : les trois jeunes femmes, bien esseulées, ne tardent pas alors à adopter le jeune garçon si attachant.
Il court vers la maison, en récitant un dicton cornish sur les trois plus belles choses au monde : un champ de blé qui ondule au vent, une embarcation toutes voiles dehors, une femme et son enfant. (P.225)
Autant ne pas tergiverser plus longtemps sur mes sentiments : cette bande dessinée s’est révélée être un véritable coup de cœur pour moi!
En cause, les magnifiques dessins au crayon à papier dont je n’hésiterai pas à vous donner un petit aperçu en agrémentant ma chronique! Non seulement je les trouve doté d’une grande finesse mais ils fourmillent également de détails que ce soit au niveau des décors comme l’architecture, les intérieurs, les paysages diversifiés, les navires ou au niveau des personnages, notamment leurs vêtements ou leurs expressions qui laissent parfaitement bien transparaître leurs émotions. On sent que les innombrables planches des trois cent pages ont dû nécessiter un travail colossal et une recherche très documentée qui immerge complètement son lecteur à l’époque du XIXème siècle.
Mes préférés restent d’ailleurs ceux des navires :
Le second point fort de cette bande dessinée est le scénario bien ficelé et maîtrisé qui parvient à conserver tous ses mystères jusqu’au dénouement, tout en distillant deci delà quelques petites révélations. Il s’agit d’un véritable tour de force qui m’a particulièrement bien tenu en haleine sur la totalité des trois cent pages, notamment grâce à ses nombreux rebondissements qui oscillent entre deux registres, du récit historique à celui du fantastique.
Quant au style d’écriture, il est recherché, agréable à lire et exhaustif (je citerai ainsi le vocabulaire lié à la marine). La bande dessinée apparaît également très diversifiée car elle alterne tour à tour des dialogues, des correspondances, des citations de poésies mises en exergue à chaque début d’acte ou des chants des marins (qui sont de véritables chansons).
Enfin, les personnages sont également bien croqués au sens littéraire du terme. Ils ont d’ailleurs été rendus si « réels » que je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une certaine émotion lors de la disparition de certains. Abel et le capitaine Nathan McLeod font partie de mes préférés : l’un pour son intelligence et sa modestie, le second pour son côté « gros nounours » qui s’ignore. Les trois filles du Capitaine Stevenson ainsi que Rebecca sont particulièrement attachantes.
En conclusion, Le port des marins perdus est une bande dessinée remarquable et un petit bijou d’une très grande minutie. J’irai même plus loin en affirmant qu’il s’agit d’un véritable travail d’orfèvre. Elle a dû nécessiter d’innombrables heures de travail à ses deux auteurs. Rien d’étonnant donc que la bande dessinée ait obtenu le prix du meilleur roman graphique au festival de Lucca 2015. J’ose espérer qu’elle ne passera pas inaperçu en France et raflera de nombreux prix.
Si vous recherchez un cadeau pour un anniversaire ou Noël, ne cherchez pas plus loin!
Note 5/5♥
J’aime ce travail du noir et blanc. Un sacré « coup de crayon » ! Merci de nous le faire partager. Je le note ! Le fait que ce soit un one shot est pertinent. Personnellement je suis assez lassée des tomes qui n’en finissent pas et souvent « frustrée » face à l’attente (même si je sais que c’est souvent justifié : cela ne se fait pas tout seul) et au « peu de pages »…
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Oui, je suis entièrement d’accord avec toi : ça fait du bien parfois de ne se « reposer » que sur un one shot. Et puis, les tomes à rallonge, ça coûte cher au bout d’un moment.
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Je suis contente de voir que l’ouvrage t’a autant plu qu’à moi 🙂 (et merci beaucoup pour le lien)
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De rien! Merci à toi aussi pour la découverte! Je vais tenter de faire des émules à mon tour! 😉
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effectivement le travail des décors semble bien beau, ainsi que celui des bateaux, à contrario le design des personnages parait simpliste, enfin sur les images que j’ai pu voir sur le web. je le te le piquerai à l’occas pour voir de quoi il en retourne. ps: j’aime la mise en scène que tu as fait de ton livre ^^
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Merci beaucoup, je me disais que la BD ressortirait bien sur du rouge! Oui, pas de problème pour l’emprunt! Ce sera avec plaisir!
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Je ne suis pas BD, mais là, entre la quatrième de couverture et ta chronique, j’avoue que ça donne envie ! Les illustrations sont en plus magnifiques !
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Quel super compliment! Un grand merci! Oui, cette bande dessinée vaut vraiment le détour! C’est un grand moment de lecture. Je ne te raconte pas la foule de personnes qui veut me l’emprunter! Je suis trop contente!
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