Chien du heaume de Justine Niogret

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Quatrième de couverture :

On l’appelle chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broc. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemardes hommes de guerre… On l’appelle Chien du Heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle. Dans l’univers après et sans merci du haut Moyen Age, loin de l’image idéalisée que l’on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu’elle a de plus cher, son passé et son identité.

Editeur : J’ai lu

Nombre de pages : 223

Prix : 5,90€

Mon Avis : 

Chien du Heaume m’avait été conseillé par le Libraire du Rayon SFFF dans ma Librairie habituelle. Et il est vrai qu’avec un Prix aux Imaginales, en 2010, il ne m’en a pas fallu plus pour attiser ma curiosité.

Chien du Heaume est le surnom d’une jeune femme mercenaire très habile de sa hache filigranée de mystérieux motifs, et transmise par son père. Mais, ce qui lui manque avant tout, c’est la connaissance de son passé et de son nom. Elle décide alors de partir sur les routes afin de lever le voile sur ses origines. Après bien des pérégrinations, elle tient enfin une piste auprès du Chevalier Sanglier, Seigneur du Castel de Broc qui aurait connu son père dans sa prime jeunesse.

Je reste relativement mitigée après ma lecture. Je reconnais des qualités indéniables à ce roman, notamment un style d’écriture remarquable par l’emploi de son vocabulaire recherché et dans le ton médiéval. Il est, de plus, très original et teinté d’humour. Le lexique, à la fin du livre, est la cerise sur le gâteau : il est vraiment très drôle et on sent que l’auteure ne se prend pas au sérieux, se lâche même. Ce doit être quelque chose, je pense, de la rencontrer lors d’une dédicace! Elle doit être un véritable trublion (du moins, c’est ainsi que je l’imagine).

Gorgerin :

L’avantage avec le vocabulaire médiéval, c’est sa simplicité, surtout en ce qui concerne les pièces d’armure. Ça se porte sur la gorge? Un gorgerin. Sur les jambes? Des jambières. Sur les épaules? Des épaulières. Un petit boulier rond? Une rondache. La pommette d’un cheval? L’apophyse zygomatique. C’est pourtant simple.

(p.217)

J’ai également beaucoup apprécié le personnage principal :  durant ma lecture, il m’était d’ailleurs impossible de dissocier Chien du Heaume d’un autre personnage célèbre féminin de Game of Thrones, Brienne de Torth. Tout comme elle, je l’imagine avec une grande carrure et une forte personnalité pour s’imposer dans ce monde d’hommes. Une scène se déroulant dans un monastère est d’ailleurs tout à fait parlante :

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Un moine :
– Je ne m’occupe pas des basses œuvres, lâcha soudain son guide, et lire le message que tu portes est assez bon pour les copistes. Tu as de la chance que nous ne soyons pas un cloître, et que nos hommes aient le droit de croiser des femmes. (…) Porter les armes est triste chose, surtout pour une femme, et ta laideur n’est pas une excuse ; bien des hommes au visage malhabile cherchent une épouse, et tu ferais œuvre de charité en portant l’anneau.

Chien du heaume :
– J’ai tout le métal qu’il me faut, petit frère, et de nous deux, c’est encore toi qui portes le mieux la jupe. Je ne veux pas te manquer de respect… Mais, si ma vue te dérange, confie-moi donc vivement à tes copistes, que ma présence te soit épargnée.
(p.51-52)

L’univers, dépeint dans le roman, s’inscrirait dans notre Haut Moyen Âge : c’est âpre, violent, dur et il n’y a pas vraiment de place pour les faibles. Tu te bats ou tu crèves! Cela m’a d’ailleurs rappeler Wastburg de Cédric Ferrand. Personnellement, cela ne me dérange pas de lire des récits sombres et noirs, du moment que j’alterne avec quelque chose de plus gai ou léger entre temps.

En revanche, ce qui m’a beaucoup gêné dans ma lecture, c’est le manque d’équilibre entre les deux parties du roman. Si les cent premières pages possèdent un rythme effréné et sont ponctuées de cliffhanger à la fin de chaque chapitre, force est de constater qu’en revanche, les cent autres dernières pages m’ont paru bien plus longues. J’avais l’impression que l’histoire stagnait et je n’ai pas vraiment compris où l’auteur voulait emmener son lecteur. De plus, je dois reconnaître que j’ai été un peu déçue par la fin.

En conclusion, Chien du heaume est un roman qui vaut le coup d’œil pour la qualité de son écriture. Mais, le déséquilibre entre une première partie très active et une seconde plus passive m’a décontenancé. Pour cela, je mettrai une note moyenne, ne renonçant pourtant pas à découvrir la suite de ce roman, Mordre le bouclier.

Note 3/5

8 réflexions sur “Chien du heaume de Justine Niogret

      1. Ton avis rejoint ce que j’ai pu en lire ici ou là ! Ce roman me tente, malgré tout, pour la découverte de l’auteure… Je ne sais pas si la suite relève l’intérêt. Je n’en ai pas eu d’échos… Le sais-tu ?

        Aimé par 1 personne

      2. Non, pas vraiment justement. On doit se faire une LC avec Relax67 et Witchblade sur la suite, d’ici 2017. Donc, du coup, je verrai à ce moment-là. Ceci dit le roman vaut essentiellement pour son écriture qui est excellente. Ça peut valoir le coup de le lire pour cela.

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