V pour Vendetta d’Alan Moore et David Lloyd

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Quatrième de couverture : 

1997, une Angleterre qui aurait pu exister… Dirigé par un gouvernement fasciste, le pays a sombré dans la paranoïa et la surveillance à outrance. Les « ennemis politiques » sont invariablement envoyés dans des camps et la terreur règne en maître. Mais un homme a décidé de se dresser contre l’oppression. Dissimulé derrière un masque au sourire énigmatique, il répond au nom de V : V pour Vérité, V pour Valeurs… V pour Vendetta !

Editeur : Delcourt

Nombre de pages : 330

Prix : 28,00€

Mon Avis :

J’avais beaucoup aimé l’adaptation cinématographique de James McTeigue, sortie en 2006 et avec pour principaux acteurs Nathalie Portman dans le rôle d’Evey Hammond et Hugo Weaving dans celui de V. Aussi, lorsqu’en empruntant From Hell, j’ai vu que son auteur, Alan Moore, avait également écrit V pour Vendetta, je n’ai pas hésité à le prendre.

V pour vendetta est une uchronie dont l’action se déroule en 1997, en Angleterre. Une décennie auparavant, une guerre avait provoqué de grands troubles et avait conduit à l’avènement d’une dictature. Le nouveau gouvernement, afin de maintenir l’ordre, n’a pas hésité à maintenir la pression sur la société britannique quitte à verser dans l’oppression aveugle et les dérives arbitraires. V fait partie de l’une de ses victimes : il n’hésite pas à échafauder un plan afin de contester le régime en place et ébranler le colosse. C’est alors qu’il fait la rencontre d’Evey, une jeune fille de seize ans qu’il vient tout juste de sauver d’une tentative de viol. Et si elle devenait son alliée?

V pour Vendetta a été une excellente lecture pour moi bien que pâtissant parfois de quelques longueurs. Tout comme La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, je n’ai absolument pas adhéré aux dessins qui m’ont encore une fois, laissée de marbre. En revanche, j’ai été beaucoup plus sensible sur le fond que sur la forme. Car le fond est véritablement intelligent : non seulement Alan Moore dénonce les dérives d’un régime autoritaire (privation des libertés individuelles, mise sous écoute de la population, contrôle de l’information, culte de la personnalité, arrestations arbitraires, internement de certaines catégories de personnes dans des camps de concentration, etc…) comme l’a connu l’Europe, il y a soixante ans ; mais, il met aussi en garde son lecteur en lui disant implicitement que cela pourrait aussi se reproduire de nos jours, s’il n’y prend pas garde. V est la figure du Résistant, le Prométhée moderne qui montre la voie au peuple britannique afin de le réveiller de sa léthargie (ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Anonymous ont repris son masque de porcelaine, récemment). J’ai beaucoup apprécié la façon dont l’auteur a dépeint V malgré les épreuves qu’il a subies : un trublion, une sorte d’Arlequin qui est bien plus profond qu’il n’apparaît en réalité et surtout qui reste positif sur sa vision de l’humain capable du pire (les camps de concentration) comme du meilleur (l’Art au travers de la Littérature, la Musique ou la Peinture).

En conclusion, ce comics m’a beaucoup fait penser à L’homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu, lu il y a peu. En effet, les deux ouvrages prennent comme prétexte la science fiction afin de porter un message et couper l’herbe sous le pied aux détracteurs de ce genre littéraire qui n’y voit qu’une passade d’adolescents décérébrés!

Note 4/5

8 commentaires

  1. J’avais lu le comics il y a pas mal de temps et j’en garde un très bon souvenir. 🙂

    Et pour rebondir sur ta dernière phrase, à mon sens le principal intérêt de la littérature de science fiction est de nous permettre de réfléchir sur la société pour mieux la comprendre et c’est bien pour ça que j’aime tant lire ce genre. Une oeuvre de science fiction qui ne fait pas réfléchir a clairement raté son objectif, à mes yeux.

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