Quatrième de couverture :
Depuis des années, Monique de Kermadec est à l’écoute de la solitude et de l’extrême difficulté à s’intégrer des adultes surdoués. Elle explore ici la souffrance particulière de ces personnalités à part et ses conséquences sur la famille, la profession, ou l’amour. Et propose d’y remédier par un travail de reconnaissance de la souffrance, par l’acceptation de son abandon, par le travail de résilience.
Il est possible de sortir de situations d’échec en créant un lien nouveau avec le monde… à condition de s’en donner les moyens. Mais les outils thérapeutiques à disposition aujourd’hui ne conviennent pas tous aux adultes surdoués. Ce livre en propose une évaluation critique afin de les orienter vers les outils qui leur seront d’une aide efficace. Forte de son expérience de thérapeute, Monique de Kermadec apporte ainsi un démenti lumineux à l’idée que souffrir serait une fatalité.
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 181
Prix : 15,00€
Mon Avis :
C’est en fouinant dans l’une de mes bibliothèques habituelles que je suis tombée sur ce titre. Si de prime abord, je ne me suis pas sentie directement concernée par le titre, je dois bien avouer qu’il a attisé ma curiosité.
Quelles sont les caractéristiques principales d’un adulte surdoué?
– Les adultes à haut potentiel (HP) sont des perfectionnistes qui ont tendance à placer la barre toujours très haut, pour eux-mêmes et pour les autres.
– Ils sont plus sensibles aux défis personnels qu’aux récompenses décernées par la société.
– Ils sont préoccupés par les questions mystiques, par la recherche de la vérité et la découverte d’un sens à la vie.
– Ils sont indignés par l’injustice, possèdent de fortes convictions morales et un grand sens de l’intégrité.
– Ils sont capables de défendre ardemment leurs points de vue et leurs idéaux.
– Ils ont sporadiquement besoin de contemplation et de solitude.
– Ils ressentent de façon exacerbée leur environnement sensoriel.
– Leur manque de confiance en eux les conduit souvent à l’autodérision, à l’autocritique, voire à l’autodénigrement.
– Dans les grandes lignes, l’adulte à Haut Potentiel, parvenu à trente-cinq ans, a rarement connu de succès particulièrement exceptionnel.
– Il est doté d’une hyperperception des cinq sens et d’un don de lucidité.
– Il est maladroit en société, et très maladroit dans les interventions en public.
– Doté d’un esprit de synthèse et d’une compréhension immédiate, une pensée magique, il a aussi une capacité exceptionnelle à raisonner, et un goût marqué pour le raisonnement.
– Il n’a jamais perdu sa soif d’apprendre
– Il manifeste une attirance pour la complexité et la difficulté dans le choix des problèmes à résoudre, l’élaboration de pensées abstraites, un large vocabulaire et une très grande indépendance d’esprit.
– Il souffre d’hypersensibilité, de sentiments passionnés et d’affections compulsives, et souvent d’introversion.
– Quoique doué d’empathie et de compassion, il souffre d’enfermement et de solitude.
– Il a tendance à questionner et à contester l’autorité, à être anti-conformiste. (P.17 à 19)
La souffrance de l’adulte surdoué
Ces différentes caractéristiques font de l’adulte surdoué un être à part et il peut alors souffrir de différentes manières : la peur du rejet d’autrui, se confronter à l’incompréhension des autres, la solitude, le manque de liens d’amitié ou d’amour, le manque de confiance en soi, la culpabilité exacerbée, etc… Ces conséquences peuvent alors provoquer une certaine souffrance chez l’adulte à haut potentiel.
L’auteure Monique de Kermadec propose alors quelques clés pour aider l’adulte surdoué à sortir de ce piège et atteindre le concept de résilience :
En psychologie, le concept de résilience est utilisé depuis trente-cinq ans pour décrire la capacité d’un individu à se relever après une expérience douloureuse, voire à apprendre à renforcer ses défenses psychologiques par la suite. Le succès de ce concept tient à ce qu’il met l’accent sur les forces et les conséquences positives d’un évènement à l’origine malheureux, si ce n’est dévastateur. (P.60)
Atteindre la résilience et conquérir son propre bonheur :
Pour cela, elle propose plusieurs méthodes qui pourraient s’inscrire dans le cadre d’une psychothérapie :
– L’adulte surdoué doit pouvoir renouer avec son dialogue intérieur notamment, en trouvant les causes de sa douleur, en prenant de la distance par rapport à elle et mieux se connaître (comme le fameux « connais-toi toi-même » de Socrate). Il doit alors retrouver son vrai self : en effet, afin de mieux s’intégrer au reste de la société, l’adulte HP a dû développer très tôt une personnalité de substitution (le faux self) afin de mieux se faire accepter par les autres. L’intérêt de la méthode est donc de retrouver sa véritable personnalité cachée sous des vernis de protection et de maintenir l’équilibre entre les deux.
– L’auteure propose également à l’adulte surdoué de dépasser son intelligence cognitive en développant les autre, notamment émotionnelle et créative. L’équilibre entre les trois serait ainsi un premier pas pour conquérir son bonheur.
(…) les quatre émotions basiques qui président à nos humeurs sont toutes des émotions positives, indispensables à notre survie. Jusque là, seule la joie était considérée comme une émotion positive. Or, elles le sont toutes, chacune à leur manière :
– la joie donne du sens à la vie.
– la colère permet de s’affirmer et d’exister face aux autres.
– la tristesse permet d’accepter les changements auxquels notre vie est soumise.
– la peur nous permet d’évaluer les risques et de nous protéger des dangers physiques. (P.99-100)
En conclusion, l’ouvrage de Monique de Kermandec est remarquable à plusieurs titres : il est intéressant, simple, clair et fluide. Outre le fait qu’elle rappelle quelques notions clés de psychologie, son récit est toujours émaillé d’exemples précis tirés de son expérience et qui permettent de mettre en lumière des concepts parfois un peu ténébreux. Les solutions proposées sont certes théoriques mais je pense qu’elles peuvent s’avérer tout à fait appropriées dans le cadre d’une thérapie.
Note 3,5/5
très intéressant, surtout pour tout ce que tu en dis! Encore faut-il être entouré de surdoués…
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Merci beaucoup, Lutin82. Après, je pense qu’il y a différents types de surdoués. On a tendance à dire que seuls ceux qui dépassent les 130 au test du QI sont considérés comme Adulte à haut potentiel. Je trouve cela un peu subjectif car ce test se base surtout sur l’intelligence cognitive. Or, l’auteure affirme bien qu’il existe d’autres formes d’intelligence et chacun peu trouver celle qui lui convient le mieux et y exceller.
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Je l’ai dans ma PàL mais je ne comptais pas le lire tout de suite.
Lutin82 a raison, cela reste une lecture « de niche » : tout le monde ne se sentant pas concerné ne risque pas de se tourner vers ce titre.
Je ne sais pas trop ce que j’attends de ce livre, il me semble que l’auteure a fait de la psychanalyse ? Mais il a tout de même de bonnes critiques un peu partout, donc je me dis que même si ce n’est pas 100% scientifiquement intéressant ou pertinent cela doit être au moins une lecture agréable. Par contre quand je lis encore que les surdoués sont forcément, ou souvent mal dans leur peau, je me souviens des détracteurs qui disent que forcément on trouve surtout chez les psys des gens qui ne vont pas bien, et je ne peux m’empêcher de me dire qu’ils ont raison ! 🙂 j’ose espérer qu’il y a aussi des HPI qui vont bien, ou à peu près, malgré des traits qui peuvent être considérés comme des freins dans certaines situations.
Même si le chiffre de 130 reste effectivement polémique, et le test également, il faut bien mettre des limites à la définition de « surdoué », car si l’on considère qu’on a tous un talent dans lequel on est exceptionnel, alors il n’y a justement plus d’exception et on n’a plus qu’à mettre la notion même de HP à la poubelle.Si cela t’intéresse il y avait Nicolas Gauvrit qui avait donné une interview à ce sujet sur un site de zététique. Je trouvais qu’il démontait un peu trop tout sur le sujet (je me suis vraiment demandée si lui, bilanté HP, pensait qu’on lui avait servi des salades tout du long), mais qu’il posait tout de même de bonnes questions.
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