A cure for Life de Gore Verbinski

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Introduction :

La bande annonce de A cure for Life (A cure for wellness, en anglais) m’avait bien donné envie de voir le film. La comparaison avec l’excellent Shutter Island y est assurément pour quelque chose : j’avais adoré le film de Scorsese pour son écriture et sa mise en scène, le spectateur ne sachant jamais s’il était plongé dans le rêve ou la réalité. Je m’attendais donc à retrouver ces rouages dans A cure for Life. De plus, l’acteur principal Dane DeHaan que je ne connaissais pas au préalable, m’intriguait également par son jeu et je le trouvais relativement mature malgré son jeune âge.

Résumé :

Lockhart (Dane DeHaan), un jeune cadre ambitieux et sans scrupules, travaille dans une grande entreprise new-yorkaise, en proie à des difficultés financières. Ses responsables l’envoyent alors en mission, en Suisse, pour ramener leur dirigeant, Pembroke, parti depuis un moment faire une cure thermale. Mais, une fois arrivé sur place, Lockhart éprouve quelques difficultés à rencontrer son collègue. En effet, le directeur du Sanatorium, le Docteur Volmer (Jason Isaac) ne semble pas vouloir coopérer. Sur le chemin du retour, Lockhart est victime d’un accident de voiture et se réveille trois jours plus tard dans le Sanatorium avec une jambe cassée. Est-il alors le témoin d’étranges phénomènes ou serait-ce le fruit de son imagination?

Mon Avis :

J’attendais beaucoup de ce film comme je l’ai dit en introduction mais j’avoue être ressortie du cinéma, hier au soir, avec un sentiment mitigé.

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A cure for Life, un nouveau Shutter Island?

Il est indéniable que A cure for Life possède quelques similitudes avec le film de Scorsese notamment le lieu de l’intrigue. En effet, Lockhart et Teddy Daniels se retrouvent tous deux contraints de séjourner dans un sanatorium pour l’un et un asile psychiatrique pour l’autre, censés soigner leurs pensionnaires. Tous deux plongent alors dans un abysse de folie et de doute ne sachant plus déterminer ce qui réel de ce qui est issu du fruit de leur imagination. Or, si le film de Scorsese avait brillamment réussi à semer la confusion dans l’esprit du spectateur, malheureusement, il n’en a rien été avec celui de Verbinski. En effet, à aucun moment, les ressors de A cure for Life n’ont fonctionné sur moi et c’est avec une grande déception que j’avais deviné toute l’histoire, seulement au bout de 20-30 minutes de film…

Une raison évidente à cela : A cure for Life possède un traitement proche des rouages d’un roman gothique anglais du XIXème siècle. Mais, vous avouerez que c’est tout de même moins vendeur que de le comparer à un film de Scorsese! En effet, les caractéristiques de ce genre de littérature sont les suivantes (je caricature mais le principe est souvent le même) : une jeune fille ingénue, pure et innocente débarque un jour dans un lieu inconnu, de préférence un château centenaire ou un manoir sombre chargé d’histoire. Cela peut faire référence soit à l’ascendance du Maître des lieux soit à un secret de famille qui donne cours à de terribles rumeurs, aux alentours. L’héroïne, le plus souvent, va se retrouver confrontée à découvrir le secret que renferment les lieux et va s’en trouver transformée, au point de perdre son innocence. Pour exemple, je citerai le roman Jane Eyre de Charlotte Brontë ou plus récemment le film de Guillermo Del Toro. Vous l’aurez compris, A cure for Life possède les mêmes caractéristiques excepté qu’en lieu et place d’une jeune fille pure et innocente, vous avez un jeune homme méprisant, hautain et ambitieux (bref un véritable connard). En bref, si tout comme moi, vous êtes familier de la littérature fantastique et gothique, il y a donc de fortes chances que vous découvriez toute l’intrigue dès le début du film…

Comme autre source d’inspiration du film, je citerai également l’histoire d’Elizabeth Bathory. Il s’agissait d’une comtesse qui avait vécu au XVI-XVIIème siècle, en Hongrie. Elle était accusée d’avoir tué des jeunes filles issues des campagnes environnantes pour se baigner dans leur sang et bénéficier ainsi de leur vertu soi-disante juvénile. Elle sera condamnée à être emmurée vivante dans son propre château. L’atmosphère très germanique du film m’y a immédiatement fait penser.

Si j’avoue avoir été déçue sur le fond, en revanche, la forme m’a beaucoup plu.

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Un film éminemment esthétique 

En effet, A cure for Life possède une atmosphère véritablement angoissante. Il faut dire que je suis une petite nature et il m’est arrivé plusieurs fois d’être sujette aux différents jumpscares parsemés ça et là. Il existe deux points d’orgue de cette atmosphère oppressante pour moi : la rencontre entre Lockhart et Pembroke dans le sauna mais aussi la visite nocturne de notre jeune héros dans les entrailles interdits du Sanatorium. Le spectateur qui éprouve une certaine empathie pour Lockhart se retrouve partagé lui aussi entre la peur d’être découvert et l’effroi des révélations du sous-sol. Certaines scènes peuvent être également impressionnantes donc pour les personnes sensibles (notamment ceux qui craignent le dentiste), mieux vaut s’abstenir. Enfin, la prestation de Jason Isaacs en médecin inquiétant était parfaite et participe lui aussi à cette atmosphère angoissante.

Le film est également très beau visuellement. L’un des lieux du tournage est le château néogothique de Hohenzollern, situé près de Stuttgart en Allemagne.

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Certains plans possèdent un véritable esthétisme comme la rencontre entre Lockhart et Hannah au bord d’un bassin (ce dernier constituait une sorte d’effet miroir) ou la scène de bal dans laquelle des protagonistes vêtues de cape blanche entament une valse.

Conclusion :

A cure for Life a été une véritable déception pour moi car les ressors de l’intrigue (davantage inspirés du mouvement gothique anglais du XIXème siècle que de Shutter Island de Scorsese) étaient trop prévisibles. En revanche, le film possède une ambiance particulièrement angoissante et une mise en scène très esthétique. Je ne saurais donc pas en mesure de vous le conseiller mais chacun se fera son avis sur la question.

Note 2,5/5

 

 

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