Quatrième de couverture :
Après un voyage émaillé de détours inopinés, Pline gagne enfin Rome aux côtés de Félix et d’Euclès. La capitale impériale s’offre alors au regard médusé du jeune scribe dans un tourbillon de charmes et de dangers.
Editeur : Casterman
Nombre de pages : 192
Prix : 8.45€
Mon Avis :
J’attendais le second tome de Pline avec une impatience mêlée de jubilation. En effet, il se déroule exclusivement dans la capitale impériale et autant le dire tout de suite, la Rome au Ier siècle après J.-C., c’est MON domaine ! Oui, je sais ! Cela fait un peu mégalo de s’approprier une période de l’Histoire mais cela m’amuse !
Pline l’Ancien a répondu à l’injonction de l’Empereur Néron : celle de se rendre prestement à Rome afin de participer à l’un de ses récitals. Sitôt arrivé, le naturaliste reprend ses quartiers dans sa résidence du Trastévère, installée sur l’autre rive du Tibre. L’endroit est d’ailleurs connu pour être populaire et malfamé. Mais, l’air vicié de la Ville ne fait qu’empirer l’état de santé de Pline, déjà sujet aux crises d’asthme…
Si vous vous rappelez bien, j’avais émis plusieurs craintes lors de ma chronique du Tome 1. L’une d’elle notamment concernait l’image négative de l’empereur Néron colportée par les intellectuelles de l’Antiquité, entre autres Suétone et Tacite. Autant le dire tout de suite, ma crainte a été levée et c’est Mari qui le confirme dans l’interview, à la fin du volume :
J’ai voulu que Pline donne à voir un Néron différent de celui auquel nous avons été habitués. Quand on s’est imprégné de différentes sources, on entraperçoit peu à peu l’artiste en lui et on découvre son penchant pour les lettres.
Je l’ai dit en introduction, j’avais des attentes très particulières au sujet de ce second tome. Bien que mes craintes aient été apaisées, je reste relativement partagée pour plusieurs raisons :
- Le rythme : le premier tome était clairement une introduction et posait les bases du récit, rien d’étonnant donc à ce que l’intrigue patine un peu. En revanche, en ce qui concerne le second, j’étais en droit d’attendre que les évènements démarrent et les péripéties s’enchainent. Malheureusement, cela n’a pas été le cas et je ne peux pas vraiment dire que ce second opus soit très palpitant ni que l’action soit au cœur du récit.
- Les choix scénaristiques : si la carrière militaire de Pline l’Ancien et son œuvre sont relativement connues, il existe beaucoup de zone d’ombres concernant sa vie plus personnelle. Afin de combler ces dernières, les auteurs ont dû faire des choix scénaristiques qui ne sont pas étayés par des preuves historiques. Par exemple, ils imaginent une rencontre entre Néron et Pline l’Ancien, au Palatin. Cela ne me gène pas outre mesure car aucun élément historique ne permet de l’infirmer ou de l’affirmer. De plus, cela ne me parait pas complètement impossible car Pline l’Ancien occupait une haute fonction.En revanche, en ce qui concerne le choix de la résidence du naturaliste dans le quartier malfamé du Trastévère, je reste plus partagée. Effectivement, Jules César y avait installé une de ses résidences mais c’était environ un siècle auparavant. Car au temps de Néron, ce quartier était populaire mais aussi insalubre, en raison de la présence de nombreuses industries de teinture. Ces dernières rendaient l’atmosphère malodorante comme nous le rapportait le poète Martial. Je vois donc mal un chevalier s’installer directement dans le quartier du Trastévère, à la limite, cela m’aurait moins gêné si les auteurs avaient choisi la colline du Janicule qui la surplombe.
- La reconstitution de la Rome impériale :
D’un point de vue architectural et urbain, un grand soin a été apporté au graphisme des bâtiments que ce soit au niveau des façades ou des intérieurs. Je citerai ainsi la bibliothèque de Pline l’Ancien qui est magnifique.En revanche, en ce qui concerne les conditions de vie, je serai un peu plus partagée.
Il est vrai que les auteurs ont fait beaucoup d’efforts pour reconstituer la vie quotidienne des Romains que ce soit au travers de leurs lieux de fréquentation (échoppe d’une rue, lupanar, auberge, etc…), ou de leurs petits problèmes quotidiens (l’exiguïté des lieux d’habitation, le problème de l’accès à l’eau, etc…).
Mais quand on lit Martial ou Juvénal, on imagine aussi une Rome surpeuplée (je rappelle que la population de l’époque est estimée entre 800000 et 1000000 d’habitants) et encombrée car la Ville était surtout constituée de petites venelles. Néron, après le grand incendie de Rome de 64, avait d’ailleurs l’intention d’élargir les rues avec de grandes artères. Sa mort prématurée ne permettra pas à son projet d’aboutir. Or, dans le manga, la circulation semble plutôt fluide et les rues pas outrageusement fréquentées alors que l’intrigue est supposée prendre place dans un quartier populaire.
En conclusion, ce second tome de Pline n’est certes pas exempts de défauts (manque d’action, des choix scénaristiques parfois discutables), mais il convient de reconnaître qu’un effort a été fourni en ce qui concerne la tentative de reconstitution de la Rome urbaine et sociale. Je continuerai donc à lire le troisième tome de la série.
Note 3.5/5
Bon, j’avais dit que j’attendais tes avis sur les autres tomes, je vais persister et signer.
Merci , je toujours intéressée, mais je vais temporiser pour voir si tu continues à apprécier.
😉
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Ok! Suite au troisième tome alors!
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