Une histoire des pirates de Jean-Pierre Moreau

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Quatrième de couverture :

Du début du XVIe au milieu du XVIIIe siècle, les pirates sillonnent les routes maritimes du globe, des Antilles à Terre-Neuve, de l’océan Indien aux côtes du Pacifique à la recherche de nouveaux butins. Voici l’histoire des « picoreurs des mers » qui se transformèrent en mythe. Les flibustiers, corsaires et pirates de chair et d’os étaient basques, bretons, gascons ou normands, espagnols ou britanniques.
Certains avaient un grand coeur, quelques-uns furent des prédateurs. Dès le XVIe siècle, ils écumèrent les mers, traquant les galions isolés et attaquant les colonies espagnoles. Héros nationaux, puis personnages de pacotille revus par Hollywood, les pirates furent présentés après mai 1968 comme des libertaires, ancêtres des anarchistes. Grâce à des documents inédits, Jean-Pierre Moreau retrace la véritable histoire des pirates et explique comment ils devinrent des figures de légende.

Editeur : Tallandier

Nombre de pages : 590

Prix : 12,50€

Mon Avis :

Hormis l’image véhiculée par la littérature, le cinéma ou les séries télévisées, j’avoue ne pas connaître grand chose sur le sujet. Aussi, quand Bébélio a proposé cet ouvrage lors de la dernière Masse critique, je n’ai pas hésité à le sélectionner. Il s’agit du troisième livre de la collection Texto aux Éditions Tallandier que je reçois et je les remercie vivement.

L’ouvrage de Jean-Pierre Moreau s’articule autour de quatre parties :
– la première est essentiellement chronologique et aborde l’évolution de la flibuste de 1522 vers la piraterie, en 1725.
– la seconde se focalise davantage vers une étude sociale et géographique des flibustiers et des pirates.
– la troisième aborde le thème sur sa mise en pratique.
– enfin, l’image du flibustier et du pirate diffusée par le cinéma est démystifiée dans la quatrième partie.
L’ouvrage est également agrémenté d’une carte géographique des Caraïbes ainsi que de chronologies, d’un glossaire et d’une bibliographie exhaustive pour qui veut pousser les recherches.

Avant de débuter, il convient de faire la différence entre le flibustier et le pirate :
– le flibustier se voyait accorder par l’autorité de son pays une autorisation (commission) de détrousser des navires étrangers. Il pouvait presque être considéré comme un auxiliaire de la flotte militaire, en période de conflit. Et le flibustier devait reverser une partie de ses prises à l’Etat.
– le pirate, en revanche, ne possède aucune autorisation à voler la cargaison d’un bateau étranger et la prise était partagée uniquement entre les membres de l’équipage. L’activité de piraterie était donc illégale et ceux qui s’y adonnaient, pouvaient être exécutés.

La flibusterie naquit peu après la découverte des Amériques, à la fin du XVème siècle et la mainmise espagnole et portugaise sur les territoires sud-américain et caribéen. L’exploitation des richesses (or, argent, perle, etc…) et des nouvelles denrées (sucre, tabac, etc…) attirèrent de nombreuses convoitises de la part des autres nations laissées de côté comme l’Angleterre et la France. Ces dernières utilisèrent donc la flibuste pour faire main basse sur les richesses des Amériques, affaiblir leur principal concurrent qu’était l’Espagne et poser les bases d’une future colonisation (Guyane, St Domingue par exemple).
A partir du XVIIIème siècle et l’instauration de la paix avec l’Espagne, la France abandonna progressivement la pratique de la flibusterie. Ceux qui s’y adonnaient n’eurent pas beaucoup de décbouchés : les plus chanceux furent intégrés à l’administration coloniale ou trouvèrent une terre pour l’exploiter. Quant aux autres, ils versèrent progressivement dans la piraterie et furent pourchassés par les autorités. La piraterie connut alors son âge d’or dans la première partie du XVIIIème siècle.

Pour en revenir à l’ouvrage de Jean-Pierre Moreau, je ne trouve pas le titre très pertinent. Par l’intitulé « Une histoire des pirates », il fait l’impasse complète sur la flibusterie. Ce choix peut peut-être s’expliquer par le fait que le terme de « flibustier » est moins connu et moins populaire que celui du pirate, aujourd’hui.

Quant au contenu, il est étayé par de très nombreuses sources (archives) et une solide bibliographie. L’ouvrage se veut donc très complet et érudit. J’aurais, néanmoins, un reproche à faire au sujet de la première partie (environ 250 pages) : il s’agit d’une succession d’évènements mis bout à bout, sans véritable analyse si ce n’est le titre de chaque chapitre. La lecture s’en est trouvée très fastidieuse et il m’est arrivée à de nombreuses reprises de décrocher. En revanche, les trois autres parties plus concrètes sont vraiment passionnantes. La dernière sur La dé instruction de l’image du pirate véhiculée par les films Hollywoodiens est la plus intéressante et celle que j’ai préférée.

En conclusion, je ressors un peu partagée de ma lecture : disons-le franchement, je me suis ennuyée durant la première partie de l’ouvrage. En revanche, l’ouvrage ne devient véritablement passionnant qu’avec les trois autres parties qui abordent le sujet de manière plus pragmatique. J’avais davantage l’impression de rentrer dans le vif du sujet et ma lecture s’est enfin concrétisée. Les ouvrages synthétiques sur le sujet sont relativement rares. Aussi, celui de Jean-Pierre Moreau me semble très complet et sérieux pour débuter sur le sujet. Attention toutefois car il n’est pas non plus facile d’accès.

Note 3/5

11 commentaires

  1. Très sympa d’autant plus que comme tu le soulignes il y a peu de titres sur le sujet. Dommage que ce soit un livre un peu « sec » !
    Si tu ne le connais pas je te conseille « La Cuisine des flibustiers » de Melani Le Bris. C’est probablement moins fouillé historiquement, mais j’avais appris pleins de choses 🙂

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