Luna de Ian McDonald, T.1

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Quatrième de couverture : 

2110. Sur une Lune où tout se vend, où tout s’achète, jusqu’aux sels minéraux contenus dans votre urine, et où la mort peut survenir à peu près à n’importe quel moment, Adrianna Corta est la dirigeante du plus récent des cinq « Dragons », ces familles à couteaux tirés qui règnent sur les colonies lunaires. Elle doit l’ascension météoritique de son organisation au commerce de l’Hélium-3. Mais Corta-Hélio possède de nombreux ennemis, et si Adrianna, au crépuscule de sa vie, veut léguer quelque chose à ses cinq enfants, il lui faudra se battre, et en retour ils devront se battre pour elle…

Editeur : Denoël

Nombre de pages : 464

Prix : 22,50€

Mon Avis : 

Sans l’excellente critique d’Apophis, je n’aurais jamais eu l’idée de sélectionner ce roman, lors de la dernière Masse critique de Babélio (que je remercie d’ailleurs au passage ainsi que les éditions Denoël pour cette lecture). En effet, avec Luna, je sors complètement de ma zone de confort. Je suis rarement allée lorgner, en littérature, du côté de la Planet Opera. Et pourtant, aucune appréhension au début de ma lecture! Les raisons ? Une confiance aveugle en Apophis et un roman estampillé « Luttes de pouvoir » façon Game of Thrones. Je n’ai pas hésité longtemps!

Dans un futur très proche, la Terre a connu de graves crises économiques. Les Hommes décident alors de coloniser la Lune et de l’exploiter afin d’assurer la survie de leur espèce et maintenir à leur niveau, leurs besoins les plus élémentaires que sont l’électricité ou le chauffage. Parmi les pionniers, cinq grandes entreprises, les Dragons se partagent le gâteau et dominent les 1,5 millions d’habitants de la Lune :

  • Mackenzie Metals, issus d’Australie et Costa Hélio, originaire du Brésil, exploitent les sols pour son minerai et leur transformation en énergie.
  • VTO, une entreprise russe, assure les transports.
  • AKA, société ghanéenne, prend en charge la nourriture.
  • Taiyang de Chine a développé les technologies de pointe.

Mais, sur la Lune, la vie est difficile. Tout se vend, s’achète et se recycle : de l’air que l’on respire, en passant par son urine d’où l’on tire les sels minéraux jusqu’à son corps complètement réutilisé après avoir trépassé.

Une fois n’est pas coutume, je vais débuter ma chronique en râlant. En effet, il s’agit du premier tome d’une trilogie mais cela est précisé sur… la quatrième de couverture, noyé dans le synopsis! Pourquoi n’avoir pas mis un petit « 1 » ou « I » à côté du titre, sur la première de couverture pour l’indiquer clairement? On aurait pu croire à un One-shot…

Bref, pour en revenir au roman, je dois bien avouer que les choses avaient un peu mal débuté.
– En effet, le dramatis personae au début du roman est tellement dense qu’il m’a fallu du temps (environ 100 pages) pour visualiser chacun des personnages.
– Idem pour le vocabulaire (oko, hwaejang ou zashitnik, etc…) à appréhender mais au final, je me suis vite adaptée.
– Et enfin, le style littéraire qui m’avait un peu rebutée au départ (il me paraissait haché),  s’est révélé par la suite, très fluide.

Puis, une fois, plongée au coeur de l’action, impossible de lâcher le livre jusqu’au bout tant j’ai été happée (je l’ai quasiment lu en une journée). J’irais même plus loin en affirmant que ma lecture s’est avérée être un petit coup de coeur.
– A cela, l’adoption du roman choral faisant intervenir tour à tour les protagonistes : j’adore ce style littéraire. Je trouve que cela confère beaucoup de dynamisme au récit et permet aussi au lecteur d’être acteur dans le sens où il peut être surpris par un personnage tout en modifiant sa perception de ce dernier.
– La « Lutte des pouvoirs » est également un thème que j’affectionne particulièrement. Le jeu de dupes en est pour moi, le point d’orgue et j’adore lorsqu’un auteur s’y adonne (c’est d’ailleurs, ce qui m’avait beaucoup plu dans Les piliers de la terre de Ken Folett ou Gagner la guerre de Jaworski) : ce sera le plus malin et le plus machiavélique qui, au final, remportera la partie.
– Enfin, l’univers est également très intéressant : on sent que l’auteur s’est penché sur la question pour le faire vivre et le rendre presque « crédible », si je puis dire. Je citerais ainsi la faible apesanteur lunaire qui participe directement au récit. Je ne saurais dire si le worldbuilding est original car je lis peu de Planet Opera mais, pour ma part, cela m’a beaucoup plu.

En conclusion, le premier tome Luna s’est avéré être un petit coup de coeur et sans nul doute, je répondrai présente pour la suite. Un grand merci à toi Apophis pour la découverte!

Note 5/5♥

Autres avis : Apophis, Au Pays des Caves TrollsLutin82La tête dans les livres et Xapur.

36 commentaires

  1. C’était donc ton premier roman de l’auteur. Tu devrais alors tenter d’autres titres de lui.
    Belle lutte de pouvoir. Je crois que les 100 premières pages sont un peu costauds pour beaucoup.

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  2. Merci beaucoup pour ta confiance, qui me touche beaucoup 🙂

    Je suis content que ce livre t’ait plu ! Je trouve que ta critique cerne très bien les forces du roman, tout en avertissant clairement que le début peut éventuellement constituer un obstacle que le lecteur a tout intérêt à dépasser s’il ne veut pas passer à côté d’une très bonne histoire.

    J’ai moi aussi hâte de lire les deux suites !

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  3. Apophis a (souvent) de bons goûts 🙂
    C’est vrai que les romans de McDonald sont un peu ardus à commencer, mais on est récompensé ensuite ! Et vivement la suite, en effet !
    (merci pour le lien)

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  4. On est d’accord ! Vivement la suite.
    Le début est dense, le glossaire plus le dramatis ça fait beaucoup à ingurgiter, mais j’adore justement cet aspect la chez cet auteur, le mélange des cultures et de la linguistique. Ça renforce vraiment l’immersion.

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  5. Je pense me laisser tenter par cette lecture. L’univers a l’air très riche, les idées sont bonnes (quoique macabres par moments).
    Le côté récit choral est très intéressant également.
    Merci pour cette découverte, je ne connaissais l’auteur que vaguement.

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  6. Ah ben voila tu en parlais dans l’interview chez book en stock et le voilà !
    je n’ai jamais lu, je crois de roman choral, ça m’intrigue assez, l’univers me tenterai bien mais 4 tomes? 😥 fouuu quand on se lance dans un nouveau genre, ça fait un peu peur, mais je note

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    • J’ai découvert le style du roman choral avec le fameux Trône de Fer de Martin et j’adore! Tu as aussi un Royaume de vent et de colère de Del Socorro dans ce style. Oui, effectivement, 4 tomes, cela fait un peu beaucoup. Tu peux commencer par une novella SF, par exemple? Comme le Sultan des nuages de Landis, lu récemment?

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