Quatrième de couverture :
Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ?
À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.
Editeur : Actus SF
Nombre de pages : 288
Prix : 18,00€
Mon Avis :
Après l’excellent Royaume de vent et colères, premier roman de Jean-Laurent Del Socorro, j’attendais avec une impatience manifeste, la parution de son dernier roman sur la reine celte Boudicca. En effet, vous connaissez tous ma passion pour la période romaine. Malheureusement, ma lecture n’aura pas été à la hauteur de mes espérances. J’ai même exceptionnellement attendu deux jours avant de rédiger ma chronique afin de ne pas vous livrer une réflexion dite « à chaud ». Et pourtant, même avec cette prise de recul, ma déception reste inchangée.
Boudicca dont le nom signifie « Victoire » est née en 28 après J.-C. lorsque son père, le roi Icène, Antedios, remporte une bataille décisive sur le clan ennemi des Trinovantes. Mais, sa naissance marque aussi la disparition de sa mère morte en couche. Boudicca grandit alors à l’ombre du ressentiment de son père et fait tout pour attirer son attention et gagner son amour. Dotée d’un caractère aussi flamboyant que sa chevelure, elle n’hésite pas à défier quiconque et à prendre les armes pour devenir une guerrière renommée…
Je reconnais à ce roman des qualités indéniables : je citerais ainsi la fluidité du style d’écriture. En effet, je n’ai pas vu défiler les 250 pages du roman (cette édition comprend en sus de Boudicca, la nouvelle D’ailleurs et d’ici d’une dizaine de pages du même auteur ainsi que le premier chapitre de Sorcières associées d’Alex Evans) et c’est exactement ce que j’avais apprécié dans le précédent opus de l’auteur. Le récit, partagé en trois parties chronologique et biographique, est claire. Le lecteur sait donc parfaitement où l’auteur veut aller : de fille de roi (28-43 après J.-C.), Boudicca devient épouse et mère (44-59) puis Reine et guerrière (60-61).
De plus, Jean-Laurent Del Socorro semble avoir fait un bon travail de documentation au préalable : preuve en est la bibliographie donnée à la fin du roman. Et je dois dire qu’il a du mérite car les sources historiques sont peu nombreuses : seuls Tacite, un quasi contemporain en parle dans ses Annales ainsi que Dion Cassius, dans son Histoire Romaine, datant de plus d’un siècle après les faits. J’ai même beaucoup aimé, à la fin, le petit clin d’oeil aux sources littéraires romaines :
Dion Cassius, dans son Histoire Romaine, assure que Catus Decianus put s’enfuir avant la destruction de Londinium et qu’il gagna la Gaule pour y trouver refuge. N’en croyez rien. J’ai vu de mes propres yeux Boudicca se saisir du procurator pour l’attacher à un pilori. (P. 237-238)
Malheureusement, ce roman est affaibli par quelques défauts. Personnellement, j’affectionne peu, en littérature, le point de vue interne, préférant l’omniscient ou le roman choral. Mais, il s’agit d’une question de goût et je ne peux en aucun cas l’incomber à l’auteur. En revanche, les personnages manquent cruellement de profondeur ce qui n’a pas facilité mon immersion dans le récit. Je n’ai pas vraiment éprouvé d’empathie à l’égard de Boudicca, pourtant le narrateur. Très honnêtement, il me reste de ce récit, une impression très superficielle et le sentiment qu’il a été trop survolé sans vraiment jamais rentré dans le détail. J’en ressors donc un peu frustrée.
En conclusion, j’ai été déçue par Boudicca ; surtout après Un royaume de vent et de colère, je m’attendais à mieux. Je suis bien embêtée car je me faisais une joie d’aller rencontrer l’auteur à la Convention SF du mois de juillet, à Grenoble. Que vais-je bien pouvoir lui dire moi qui ai si peu goûté son dernier opus? Délicat…
Note 2,5/5
Autres avis :
Je comprends tout à fait ce qui a pu te rebuter (notamment en ce qui concerne la personnalité de l’héroïne) même si personnelement j’en garde un bon souvenir. Pour ce qui est de l’auteur, je pense que tu peux aller discuter avec lui même si tu n’as pas trop accroché à son roman, il est vraiment très ouvert et très sympathique 🙂
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Oui, je l’ai rencontré l’année dernière, lors d’une dédicace. Il était effectivement super sympathique et gentil. A voir donc.
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Bah! tu lui dis simplement que tu as préféré le Royaume des vents.
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Lol! Avec ma franchise habituelle, je risque encore de commettre une bévue!
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Franchement, je ne pense pas qu’il t’en voudra. J’ai préféré Royaume de vents et de colère à Boudicca et je lui ai dit aussi. Cependant j’ai beaucoup aimé Boudicca.
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Oui, en effet, je l’ai déjà rencontré aussi. Il était très gentil. Mais, après c’est toujours délicat de dire à un auteur que l’on a pas aimé son roman.
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Tu n’es pas forcé de lui parler de son livre si tu n’as pas trop aimé, demande lui quels sont ses projets 😉
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Oui, c’est une bonne idée. Apparemment, il est sur un roman choral qui se déroulera durant la Guerre de Sécéssion aux Etats-Unis. Je lui en parlerai.
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J’avais aussi beaucoup aimé Royaume de vent et colères, et j’étais pleine de curiosité pour ce nouveau titre. Du coup, mes attentes redescendent d’un cran. Ce n’est pas plus mal, la déception n’en sera que moins grande, si jamais… ^_^
Xapur a raison, lui parler de ses projets t’évitera l’embarras d’aborder ta déconvenue sur celui-ci 😉
Merci pour ce retour objectif 🙂
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De rien! Après, il semblerait que je sois la seule à penser cela car les autres avis que j’ai lu sont largement positifs!
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