Janua Vera de Jean-Philippe Jaworski

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Quatrième de couverture :

Né du rêve d’un conquérant, le vieux royaume n’est plus que le souvenir de sa grandeur passée… Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi Benvenuto l’assassin trempe dans un complot dont il risque d’être la première victime, AEdan le chevalier défend l’honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries…
Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du coeur humain…

Editeur : Folio SF

Nombre de pages : 496

Prix : 9,30€

Mon Avis :

Janua Vera est un recueil de huit nouvelles et selon l’édition, peut aussi porter le nom de Récits du Vieux Royaume, univers imaginé par Jean-Philippe Jaworski. Il se trouvait dans ma PAL depuis un petit moment déjà car je l’avais acheté juste après mon coup de cœur de Gagner la guerre, en 2015. Aussi, c’est en lisant Comment Blandin fut perdu que j’ai eu envie de poursuivre l’aventure et d’en savoir un peu plus sur le Vieux Royaume.

Pour ma part, ma lecture s’est avérée être un petit coup de cœur. Déjà sensible à la plume de l’auteur, j’ai également beaucoup apprécié la diversité qui caractérise chacune de ses nouvelles :
– pluralité selon l’origine sociale du personnage (de la somptuosité du Roi de Léomance à la simplicité la plus élémentaire de la paysanne Suzelle)
– différence géographique et culturelle (Royaume de Léomance, République de Ciudalia, Royaume de Ressine, etc…)
– diversité de styles littéraires (du point de vue interne pour Mauvaise Donne et Le Confident au point de vue externe pour le Conte de Suzelle ou omniscient pour Un amour dévorant).

Le Vieux Royaume serait ainsi un tableau brossé par huit nouvelles comme autant de nuances présentes sur la palette d’un peintre. Chacune se répond intrinsèquement par l’instillation d’un petit détail, en apparence anodine mais cela permet au final une certaine cohésion dans l’ouvrage.

Je vous propose donc une petite vue d’ensemble de ce recueil :

Janua Vera : conte la fin de règne du Roi Léodegar, souverain de Léomance et en proie à d’affreux cauchemars. Elle est intéressante dans le sens où elle rend bien compte du basculement progressif de Leodegar dans  la paranoia. Si la chute est attendue, elle n’en demeure pas moins magistrale.

Mauvaise donne : sans conteste la meilleure et la plus longue de ce recueil mais quel plaisir de retrouver le personnage principal de Gagner la guerre avec sa verve, son humour et son audace! Préquel au fameux roman de Jaworski, la nouvelle décrit la rencontre entre Benvenuto et le machiavélique podestat Ducatore. L’échange final et le jeu de dupes auxquels s’adonnent les deux personnages principaux sont savoureux.

Le service des dames : Le Chevalier Aedan, pour gagner du temps lors de son voyage, n’a pas d’autre choix que de passer par un pont au-dessus du Vernobre. Or, la Dame d’Erembourg l’a fermé, il y a peu. Souhaitant éviter un détour de quatre jours, Aedan se rend prestement chez la Dame pour lui demander son autorisation. Une nouvelle un peu longuette par ses descriptions mais la chute est sympathique.

Une offrande très précieuse : Cecht se retrouve blessé lors d’un raid burgrave qui a mal tourné. Il décide alors de prendre la poudre d’escampette et de s’enfuir à travers la forêt. En chemin, il rencontre un de ses compagnons d’armes, Dugham, mortellement blessé mais il décide néanmoins de l’aider car le vieil homme sait comment sortir de la forêt… Cette nouvelle dans son style d’écriture et ses personnages m’a quelque peu fait penser à Même pas mort, un autre roman de l’auteur. Très divertissante.

Le conte de Suzelle : Suzelle est une jeune fille modeste issue de la paysannerie. Un peu mystérieuse et sauvage, elle rencontre à seize ans un jeune elfe à la lisière de la forêt. Quand ce dernier lui apprend qu’il reviendra l’année d’après, elle l’attend. Mais, à force, ne va t’elle pas passer à côté de sa vie? Sans doute, le conte le plus émouvant du recueil. Le lecteur ne peut s’empêcher d’avoir de l’empathie pour la vie âpre et dure de Suzelle. La chute n’en est d’ailleurs que plus amère.

Jour de guigne : Quand Maître Calame casse la clef de sa modeste chambre, il se dit que ce n’est pas de chance. Quand il part au travail et que les choses vont de mal en pis (comme se faire mordre et poursuivre par des chiens), il se dit qu’il y a quelque chose qui cloche. Maître Calame ne serait-il pas victime du fameux et redouté Syndrome du Palimpseste? Il s’agit d’une nouvelle complètement délirante et au ton très humoristique. Un vrai régal!

Un amour dévorant : Tout le monde connaît la règle, dès que la lumière du jour baisse, il vaut mieux s’enfermer chez soi. Car au seuil de la forêt du Val Hellequin, deux ombres rôdent… Une nouvelle très bien amenée et qui distille un brin de mystère tout au long du récit. Fort divertissante!

Le confident : Le narrateur, au crépuscule de sa vie, a fait vœu d’Obscurité. Enfermé dans une cellule au fin fond des soubassement d’un monastère, il revient sur sa vie. Le sujet aurait pu être fort ennuyeux mais c’est sans compter la verve de l’auteur! Une courte nouvelle qui conclut ce recueil avec émotion.

Note 5/5♥

Autres chroniques : Boudicca, L’ours inculte et Tesrahilde

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