Quatrième de couverture :
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 240
Prix : 18,00€ en format papier et 12,99€ en Ebook
Mon Avis :
Entre l’assassinat de soixante-dix jeunes filles par un sérial killer, le suicide d’une adolescente et pour ce roman, un double infanticide, on ne peut pas vraiment dire que mes lectures actuelles soient vraiment très gaies. Il est donc temps que j’enchaîne avec quelque chose de plus léger!
Pour en revenir à Chanson Douce, ce roman a fait partie de la rentrée littéraire de 2016 et avait remporté à cette occasion le prix Goncourt. Lorsqu’une de mes collègues me l’a donné, je n’ai pas hésité longtemps car ce roman ne faisait pas l’unanimité sur la blogosphère et je voulais me faire mon propre avis.
Dès les premières pages, le ton est donné : Myriam, jeune mère appartenant à la petite bourgeoisie parisienne, arrive plus tôt du travail pour passer un peu de temps avec ses enfants. Mais, à peine entrée dans son appartement, elle découvre avec horreur que sa nourrice Louise a assassiné ses deux enfants et a tenté de se suicider.
Petit retour en arrière d’un an et demi. Myriam souhaite reprendre le travail et accepte un poste d’avocate. Elle convainc alors son mari de prendre une nourrice pour s’occuper en leur absence de leurs enfants : Louise est la candidate idéale…
Chanson douce est un roman écrit et amené de manière absolument magistrale. Il m’a d’ailleurs beaucoup fait penser aux romans du XIXème siècle comme La peau de Chagrin de Balzac ou Le portrait de Dorian Gray de Wilde dans lesquels, les protagonistes principaux signent une espèce de pacte avec le Diable : en échange d’une faveur qui satisfait un besoin immédiat, ils doivent payer leur dette tôt ou tard par un lourd sacrifice.
En effet, au départ, Louise est la nourrice idéale par excellence : non seulement, elle s’occupe parfaitement des deux enfants mais est aussi une cuisinière hors pair et une parfaite femme d’intérieur. En bref, pour le jeune couple, Louise leur est devenue indispensable car grâce à elle, ils peuvent mener à bien leur projet professionnelle et se retrouver de temps en temps. Difficile donc d’appréhender l’escalade qui va s’ensuivre. Et là encore, les causes réelles sont distillées de manière très discrète tout au long du récit mais mises bout à bout, elles amènent au terrible geste de Louise.
Ce roman est aussi une satire sociale car la classe sociale « bobo » parisienne est dépeinte comme un portrait au vitriol. Tous les personnages en prennent pour leur grade : Louise qui possède un maintien somme toute très bourgeois cache en vérité, une situation sociale des plus délicates à cause des dettes de son défunt mari. Paul ne pense qu’à sa carrière personnelle et ne comprend pas que sa femme Myriam veuille elle aussi quitter sa vie d’épouse et de mère pour embrasser une carrière d’avocate. Myriam veut le meilleur pour ses enfants mais ses choix sont discutables lorsqu’elle gaspille de la nourriture en jetant des yaourts dont la date de péremption est dépassée d’un jour…
Chanson douce est un roman qui m’a beaucoup plu et dont le Prix Goncourt me semble tout à fait mérité. Les personnages sont parfaitement bien croqués et l’acte terrible de Louise est amené de manière magistrale.
Note 5/5
Ce n’est pas qu’il ne m’a jamais attiré (forcément, le prix littéraire retient l’oeil, puis les avis sont vraiment bons), mais je ne sais pas … Cependant, ta chronique et le parallèle que tu fais avec ces pactes terribles, là, ça me donne très envie de m’y plonger d’un coup !
J’aimeAimé par 1 personne
Ah! Super! 😉
J’aimeAimé par 1 personne