Quatrième de couverture :
New York, 1888. Les lampadaires à gaz éclairent les rues de la ville, l’électricité en est à ses balbutiements. Celui qui parviendra à en contrôler la distribution sait déjà qu’il gagnera une fortune considérable et sa place dans l’histoire. Deux hommes s’affrontent pour emporter la mise : Thomas Edison et George Westinghouse. Tous les coups sont permis. Lorsqu’un jeune avocat, Paul Cravath, aidé par le légendaire Nikola Tesla, se mêle à ce combat homérique, il va bientôt se rendre compte qu’autour de lui toutes les apparences sont trompeuses et que chacun a des intentions cachées.
Editeur : Cherche Midi
Nombre de pages : 542
Prix : 22,00€
Mon Avis :
Les derniers jours de l’émerveillement était le premier roman sur ma liste pour la sélection de la Masse critique de Babélio du mois de septembre (j’en profite d’ailleurs pour les remercier ainsi que les éditions du Cherche Midi pour l’envoi du livre). A cela, trois raisons :
– la première est son adaptation au cinéma sous le nom de Current War avec Benedict Cumberbatch dans le rôle d’Edison. Si une date de sortie est prévu pour novembre 2017 aux États-Unis et Janvier 2018 en Angleterre, pour le moment, aucune date n’a été fixée pour une sortie française.
– la seconde est la chronique coup de coeur du Tanuki. J’étais en train de lire justement Des éclairs de Jean Echenoz quand je l’ai vu passer. Donc autant vous dire que j’étais plus que motivée!
– enfin, l’auteur Graham Moore est le scénariste de The imitation game avec également Benedict Cumberbatch dans le rôle de Turing. J’ai adoré le film.
Les derniers jours de l’émerveillement conte la Guerre du courant qui a eu lieu aux Etats-Unis, à la toute fin du XIXème siècle. Elle a impliqué trois grands personnages : Thomas Edison, inventeur de l’ampoule électrique, du télégraphe et adepte du Courant Continu (CC) opposé à Georges Westinghouse qui a développé le concept du Courant Alternatif (CA), inventé par un scientifique de génie, d’origine serbe : Nikola Tesla. A coups de procédures judiciaires et de communications journalistiques, les deux premiers hommes se sont livrés une guerre sans merci pour l’électrification des Etats-Unis et l’imposition de leurs produits commerciaux respectifs. C’est dans ce cadre « électrique » (elle était facile celle-là!) qu’intervient Paul Cravath, jeune avocat débutant, à peine sorti de l’Université. Il est alors engagé par George Westinghouse, en 1888 pour défendre ses intérêts.

Je ne vais pas tergiverser plus longtemps mais ce roman a été un véritable coup de coeur. En effet, j’ai immédiatement été immergée grâce au style fluide de l’auteur et je suppose, de l’excellente traduction. Les chapitres sont nombreux mais courts ce qui donne une certaine dynamique. J’ai également beaucoup apprécié les citations en exergue toujours en relation avec le thème du chapitre.
« En matière de science et d’industrie, tout le monde vole. J’ai moi-même beaucoup volé. Mais je sais m’y prendre. Pas les autres. » Thomas Edition (p. 309)
Graham Moore s’est aussi beaucoup documenté (preuve en est, les nombreuses sources citées à la fin du roman dans la section « Note de l’auteur ») et possède une véritable honnêteté intellectuelle. Il n’hésite pas à dire que certains évènements rapportés dans son récit soit ne se sont pas directement passés ainsi (Par exemple, Paul Cravath n’aurait pas assisté à la mort de William Keller, le premier homme condamné à la chaise électrique, aux Etats-Unis), soit ont bien eu lieu mais pas à la date donnée dans le roman (la crise financière provoquée par la faillite du gouvernement argentin, en novembre 1890 a été avancée en septembre 1889 pour des raisons scénaristiques).
De plus, le roman s’avère être très pédagogique et vulgarise parfaitement bien des concepts un peu obscurs pour la néophyte que je suis en Histoire des Sciences et en Électricité. En effet, le personnage de Paul Cravath personnalise pour le lecteur cette porte d’entrée dans ce monde mystérieux notamment lorsqu’il participe pour la première fois avec George Westinghouse à une démonstration scientifique de Nikola Tesla. Le jeune homme se fait ainsi expliquer de manière très simple comment un courant électrique est généré mais aussi la différence entre le Courant Continu et le Courant Alternatif. Et bien, devinez quoi? J’ai tout compris!
Les personnalités complexes (voire borderline) des trois personnages principaux que sont Edison, Westinghouse et Tesla sont également très bien retranscrites. Là encore, j’ai senti le travail de recherche de l’auteur. Ce dernier a lu leurs écrits et cela se ressent car il a parfaitement su les cerner, ce qui rend le récit crédible.
Paul Cravath : N’est-ce pas plutôt votre personnel qui innove? Vos ingénieurs au laboratoire? Toute cette armée de techniciens qui se charge des expérimentations à EGE (Edison General Electric).
Thomas Edison : (…) J’ai engagé ces hommes et je les ai mis à l’œuvre. J’ai défini leur domaine de recherches et la méthode qu’ils devaient employer. Pendant un siècle, les scientifiques n’ont pas réussi à concevoir une ampoule électrique pour l’éclairage intérieur. Jusqu’à moi. Comment j’ai fait? C’est cela que vous voulez savoir? Alors, voilà : j’ai passé en revue toutes leurs études. J’ai vu ce qui approchait du but, ce qui tombait à côté. J’ai trouvé les failles et j’ai dit à mes hommes de se concentrer dessus. Ainsi, avance la science, Monsieur Cravath. Ainsi, surgissent les découvertes. Il n’y a pas d’éclair de génie. Pas d’inspiration divine. La main de Dieu ne vient toucher l’index tendu. C’est du travail. Un travail pénible et peu gratifiant.
En conclusion, je ne tarirai pas d’éloges sur ce roman qui a su non seulement parfaitement bien me faire voyager dans le New York de la fin du XIXème siècle, me faire rencontrer des génies complexes et m’apprendre des concepts complètement nouveaux pour moi sur l’électricité et l’Histoire des Sciences. Que demander de plus? En attendant d’avoir une date de sortie pour son adaptation cinématographique, je vous laisse avec la bande annonce de The Current War :
Ah il t’a plu aussi je suis tellement conte que tu aies réussi à l’avoir via la Masse critique 😀
C’est vraiment la bonne surprise de cette rentrée pour le moment !
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Oui, complètement d’accord!
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Très intéressant, merci pour cette découverte 🙂
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Avec plaisir!
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JE LE VEUX!!!!!!
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Mdr!!!!
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Rien que le titre du roman donne envie de s’y plonger. Ne connaissant pas grand choses à l’histoire de l’électricité et des sciences (à part ce que j’avais lu de romancé dans Le prestige de Priest), voilà le livre qu’il me faut.
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Ah oui, je te confirme. En plus, non seulement il est pédagogique mais en plus, tu apprends pleins de choses intéressantes.
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Encore un roman qui donne envie ! J’avais pris connaissance de la rivalité entre Tesla et Edison par une série tv (Les enquêtes de Murdoch pour ne pas la nommer), et cela m’avait beaucoup intéressée !
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Ah et bien, tu vas pouvoir te plonger au cœur du conflit car c’est vraiment très précis même si certains passages sont romancés.
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Voilà bien l’une de mes plus grande tentation du moment !!! En tête de liste même !!! Et remarquablement confirmée par ta critique, merci 🙂
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Ah oui! Je te le conseille! Et même dans la blogosphère, j’ai lu pas mal de chroniques dithyrambiques!
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Je n’avais pas vu ce livre, ou plutôt je n’étais pas au courant de sa sortie. Il m’intrigue fortement.
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Ah oui, il est vraiment bien. Son adaptation cinématographique ne devrait pas tarder à sortir non plus.
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Vraiment bien mais 18€ le format numérique (22€ le papier) je m’en passerais. Politique numérique du cherche midi est invraisemblable.
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Peut-être, le trouveras-tu en bibliothèque?
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Non, je n’ai pas cette chance…
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Ah zut…
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