Impératrice de Shan Sa

9782253109563FS

Quatrième de couverture :

Elle est née dans la fabuleuse dynastie Tang du VIIe siècle. Elle a grandi au bord du fleuve Long, où elle apprenait à dompter les chevaux. Elle est entrée au gynécée impérial où vivaient dix mille concubines. Elle a connu les meurtres, les complots, les trahisons. Elle est devenue impératrice de Chine. Elle a connu la guerre, la famine, l’épidémie. Elle a porté la civilisation chinoise à son apogée. Elle a vécu entourée de poétesses, de calligraphes, de philosophes. Elle a régné sur le plus vaste empire sous le ciel, dans le plus beau palais du monde. Elle est devenue l’Empereur-Sacré-Qui-Fait-Tourner-La-Roue-d’Or. Son nom a été outragé, son histoire déformée, sa mémoire effacée. Les hommes se sont vengés d’une femme qui avait osé devenir empereur. Pour la première fois depuis treize siècles, elle ouvre les portes de sa Cité interdite.

Editeur : Livre de poche

Nombre de pages : 443

Prix : 7.60€

Date de sortie : 1er Septembre 2004

Mon Avis :

J’ai fait la connaissance d’Impératrice de Shan Sa grâce au Tanuki. En effet, lors de sa chronique d’un livre en anglais issu de la fairyloot d’octobre, Forest of thousands lanterns de Julie Dao, elle a fait référence à ce roman. Si c e dernier ne m’intéressait guère à cause de son côté YA trop prononcé, force est de constater que le second a retenu pleinement mon attention. Et hop! Un petit tour à la bibliothèque de ma ville plus tard et je rentrais chez moi ravie avec le roman tant convoité!

Impératrice est la biographie romancée de Wu Zetian qui a régné au VIIème siècle après J.-C. en Chine. Tout comme la Reine Hatchepsout en Égypte, deux mille ans avant elle, Wu Zetian a su s’imposer face aux hommes, se faire proclamer «empereur » et fonder sa propre dynastie Zhou pendant quinze ans entre 690 et 705.
Issue d’une petite bourgeoisie provinciale, Wu Zetian devint concubine de l’empereur régnant, Taizong, alors qu’elle n’était qu’adolescente. A la mort du souverain en 649, le destin de la jeune femme aurait dû s’arrêter là car elle avait choisi de vivre recluse dans un monastère. Cela, c’est sans compter l’intervention de l’héritier du trône, Gaozong qui l’avait remarqué trois ans plus tôt. Il la fit sortir et la désigna comme sa concubine. Or, l’ambition de Wu Zetian n’en resta pas là : se débarrassant de ses deux rivales, l’épouse officielle et la maîtresse impériale, elle épousa Gaozong et réussit à devenir à son tour Impératrice consort. Débute alors pour elle une ascension fulgurante…

La première chose qui m’a frappé lors de mes premières pages de lecture, c’est le style très particulier de Shan Sa. Rédigé du point de vue interne, le récit de Wu Zetian se révèle être très poétique et imagé. J’ai été immergée complètement dans le roman ayant pour confidente cette femme hors du commun, ambivalente et au final insaisissable. Ainsi, Wu Zetian se révèle être une femme aussi forte que déterminée, soucieuse du bien-être de son peuple que cruelle avec ses proches et ses rivales, raffinée et férue des Arts qu’ambitieuse, travailleuse acharnée que calculatrice : elle se révèle au fil des pages d’une complexité désarmante. Le lecteur lui-même semble perdu car au final, il ne sait plus s’il doit ressentir de l’empathie pour cette femme capable du meilleur comme du pire.

Et pourtant, Wu Zetian a été honnie comme a pu l’être Hatchepsout, après sa mort. Son nom n’a même pas été inscrit sur sa stèle funéraire comme si l’on avait voulu lui faire subir la damnatio memoriae. L’Histoire est écrite par les Hommes et ils ne sont pas tendres avec elle, lui donnant un rôle d’usurpatrice. Certes, elle a évincé ses enfants de la succession, procéder à des purges au sein du gouvernement ou réformer la justice en autorisant l’emploi de la torture mais elle s’est aussi acharnée à rendre son pays plus prospère et « progressiste ». Ainsi, elle a instauré un concours pour que les places de fonctionnaires ne soient plus déterminés par le lien familiale et dynastique mais par le mérite, elle a encouragé les Arts en créant des Écoles, œuvré pour que les femmes soient davantage éduquées, a été en faveur de la tolérance entre les trois religions de l’époque (bouddhisme, confucianisme et taoïsme), instaurer des urnes dans la Capitale pour que le Peuple puisse faire part au gouvernement de leurs doléances, inaugurer une ère de paix avec les royaumes voisins par des alliances matrimoniales, etc…

Impératrice si en fin de compte est romancé, se veut également particulièrement bien documenté. Pour ma part, j’avais l’impression « d’y être » et de me promener au coeur de la Cité Interdite au côté de la souveraine. Le style d’écriture est très agréable et possède une certaine fluidité. Quand au personnage de Wu Zetian, s’il déroute le lecteur par son ambivalence, il ressort tout de même avec l’impression que cette femme était une souveraine d’exception bien que injustement malmenée par l’Histoire.

17 commentaires

  1. ah je suis trop contente qu’il t’ait convaincue 😀
    (L’écriture est très imagée en effet et je sais que ça ne plait pas à tout le monde)
    C’est clair que Zutian était une sacrée nana, comme toi je ne savais pas s’il fallait l’aimer ou la détester !

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