Une vie avec Alexandra David-Néel, T. 1 de Fred Campoy et Mathieu Blanchot

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Quatrième de couverture : 

1959. La jeune Marie-Madeleine entre au service d’une vieille femme despotique : Alexandra David-Néel, exploratrice, philosophe, écrivain, qui fut, au début du siècle, la première femme blanche à entrer au Tibet. Dans la villa de Digne où s’entassent les souvenirs de 14 années passées en Asie, Marie-Madeleine se retrouve plongée dans la vie exceptionnelle de l’aventurière.

Editeur : Bamboo

Nombre de pages : 94

Prix : 17,90€

Date de parution : 3 Février 2016

Mon Avis :

Après Isabella Bird, dans les années 1880 et Nellie Bly, dix ans plus tard, je me suis intéressée à une nouvelle exploratrice Alexandra David-Néel, partie aux confins du monde dans les années 10-20 pour découvrir des contrées encore inconnues et fermées aux Occidentaux. Cette aventurière au caractère bien trempé passera quatorze ans en Asie et plus particulièrement au Tibet. Elle sera ainsi la première femme blanche à pénétrer clandestinement dans la cité interdite de Lhassa, en 1924. J’ai découvert cette bande dessinée grâce à mon club de lecture et je dois dire qu’elle s’est révélée tout à fait passionnante.

A la fin des années 50, Marie-Madeleine Peyronnet a à peine trente ans lorsqu’elle rentre au service d’Alexandra David-Néel comme secrétaire. Et on ne peut pas dire que ses premiers mois d’expérience aient été de tout repos! En effet, la maison de Digne où Marie-Madeleine s’installe avec son employeuse est absolument épouvantable : sombre, sale, humide, infestée de parasites (elle n’aura d’ailleurs pas le droit de tuer ces petites bêtes, sa patronne étant bouddhiste!), elle est aussi encombrée d’objets étranges venus du lointain Tibet. Quant à la propriétaire, elle se révèle être acariâtre, exigeante, blessante mais au final, la jeune femme inexpérimentée s’adaptera à un tel point que cette rencontre changera radicalement sa vie. Pendant les dix années passées à son service, elle l’aidera à compiler, traduire, rédiger et publier les derniers récits de la vie de l’aventurière.

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Alexandra en lama, en 1933

La bande dessinée est l’adaptation de plusieurs publications : les récits de voyage d’Alexandra David-Néel comme Voyage d’une parisienne à Lhassa, publié en 1927 ou le témoignage de Marie-Madeleine Peyronnet, Dix ans avec Alexandra David-Néel, paru en 1973Le premier tome alterne les années 50 (de couleur sépia), période à laquelle se rencontrent Marie-Madeleine et Alexandra avec les années 1911-1924 (de couleurs vives) quand l’exploratrice est partie en Asie. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a eu une vie atypique et bien remplie! A peine mariée en 1911 avec Philippe Néel qu’elle lui annonce partir dix-huit mois en Asie! Et ces dix-mois se transformeront en quatorze années durant lesquelles elle continuera à correspondre avec lui. Maîtrisant l’anglais et le sanskrit, elle se rend dans l’Himalaya pour étudier le bouddhisme et devenir au terme d’un apprentissage difficile et studieux une experte reconnue, atteignant même le grade de lama. En 1914, elle fait aussi la connaissance d’un jeune garçon de quinze ans, Aphur Yongden qui devient non seulement son guide mais aussi sera son fils adoptif, de retour en France.

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Si la bande dessinée est passionnante, elle peut néanmoins apparaître un peu confuse aux non-initiés. Heureusement, elle s’achève par une partie-documentaire de six pages et agrémentées de photographies, qui reprend la biographie d’Alexandra David-Néel de son enfance au XIXème siècle à sa mort en 1969.

En conclusion, ce premier tome bien qu’un peu disparate s’est révélé fort intéressant. Il me tarde donc de poursuivre avec le tome deux déjà sorti et le troisième en cours de préparation.

7 commentaires

  1. C’est drôle, depuis quelques mois je suis en train de lire les livres d’Alexandra David Néel, « Voyage d’une parisienne à Lhassa », « Sorciers et magiciens du Tibet », »Initiation lamaïques » et récemment « le bouddhisme du Bouddha »… il faut donc que je lise cette bande-dessinée 🙂 Je ne suis guère étonné que cela soit parfois difficile à suivre, bouddhisme tibétain oblige. Cette femme m’a vraiment impressionné. Quand on lit « Voyage d’une parisienne à Lhassa », on a l’impression de découvrir une Indiana Jones avant l’heure, une aventurière absolument incroyable qui n’a peur de rien et qui se montre parfois délicieusement sarcastique. Puis, au fil des livres, on réalise que cette femme a développé une érudition incroyable, à force de rencontrer les plus grands sages du Tibet des années 20, autant dire un Tibet de légende qui n’existe plus… Ses livres constituent des témoignages inestimables pour qui veut mieux comprendre le bouddhisme tibétain.

    Merci pour ton article 😉

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  2. J’avais lu la version bd proposée par Glénat (et sortie presque en même temps que celle-ci, drôle de coïncidence) et j’avais beaucoup aimé : cette femme a un parcours passionnant ! Je trouve les dessins très réussis dans les extraits que tu as mis ici et ça a l’air plus développé que ce que j’ai lu. Je vais peut-être me laisser tenter du coup 🙂

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