Quatrième de couverture :
Au rythme des faire-part de naissance et de mort, voici la chronique de destins féminins dans la société bourgeoise du début du siècle. Fiançailles, mariages, enfantements, décès… le cycle ne s’arrête jamais, car le ventre fécond des femmes sait combler la perte des êtres chers. C’est avec l’élégance du renoncement que l’on transmet ici, de mère en fille, les secrets de chair et de sang, comme si la mort pouvait se dissoudre dans le recommencement.
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 6,70€
Prix : 125
Date de parution : 24 Août 2016
Mon Avis :
C’est une amie de mon Club de lecture qui m’a gentiment prêté ce roman : elle s’était en effet rendue au Salon du livre d’Histoire à Versailles en novembre dernier et avait rencontré l’auteure Alice Ferney. Étant donné qu’elle avait eu un coup de coeur pour ce roman, elle me l’a prêté. Quant à moi, je n’avais pas eu l’occasion de voir l’adaptation cinématographique Éternité réalisé par Tran Anh Hung et sortie en 2016 mais je me rappelle que la bande annonce m’avait bien donné envie.
L’élégance des veuves se déroule sur environ quatre-vingt ans et l’on suit ainsi trois générations de femmes. Issues du milieu bourgeois parisien, royaliste et catholique, elles ne sont pas maîtresses de leur destin. Belles, douces et pieuses, Valentine, Mathilde et Gabrielle font des épouses idéales et se marient toutes à vingt ans. De la fin du XIXème siècle aux années 30, elles connaîtront toutes le cycle d’une vie immuable comblé par les bonheurs (naissance, mariage) tout comme les malheurs (veuvage, perte d’un enfant).
Ce qui caractérise le texte d’Alice Ferney, c’est sa beauté : le style d’écriture est absolument magnifique, ciselé, poétique et c’est tout ce qui fait la force de l’Elégance des veuves. Malheureusement, le charme n’aura pas complètement opéré sur moi. En effet, la faute en revient à une généalogie complexe et à une absence de repères temporels marqués. Hormis quelques petits détails sur les vêtements des femmes au début du texte qui m’ont fait dire que le roman démarre à la fin du XIXème siècle puis la disparition des deux fils de Valentine, pendant la Première Guerre Mondiale, j’ai eu quelques difficultés à m’y retrouver. Cela est peut-être intentionnel de la part de l’auteure : peut-être a-t’elle voulu rendre cette histoire intemporelle pour rendre hommage à toutes ces femmes veuves. Toujours est-il que cela m’a un peu perturbé.
De plus, j’avoue que je me suis ennuyée à la lecture de ce texte : je l’ai terminé car il ne faisait que 125 pages, autrement, je l’aurais abandonné. En effet, le destin de femmes issues d’un milieu catholique n’ayant pas d’autres choix que de se marier, enfanter et aller à l’église m’a peu attiré. Je sais que l’on peut voir ici la célébration de femmes se retrouvant veuves tôt qui ont dû gérer leur nombreuse progéniture avec courage mais cela ne m’a pas vraiment touché. Si elles avaient été issues de couches plus modestes de la population comme la classe ouvrière et avaient souffert de problème de subsistance, je me serais davantage sentie concernée.
En conclusion, L’élégance des veuves n’est pas un texte qui m’aura touché malgré la beauté de son écriture. Une généalogie complexe, un récit peu inscrit dans le temps et les mœurs d’un milieu bourgeois trop éloignées de mes convictions auront eu raison de mon manque d’intérêt. Toutefois, en revoyant la bande annonce du film Éternité, je me dis que l’adaptation pourrait être plus intéressante. A voir.