Un monde après l’autre (T.1) de Jodi Taylor

9782357203563FS

Quatrième de couverture :

Derrière l’innocente façade de St Mary, le secret du voyage dans le temps a été découvert et reste bien gardé. Les chercheurs en Histoire ont ainsi une méthode de travail tout à fait particulière : ils  » étudient ‘en temps réel’ les événements majeurs de l’Histoire « . En se faisant passer pour d’inoffensifs excentriques, ils tentent de répondre à certaines questions qui n’ont jamais été résolues, sans jamais toucher au cours de l’Histoire… au risque d’en mourir. Madeleine Maxwell, une jeune et brillante historienne est contactée par son ancien professeur afin de rejoindre l’équipe de l’Institut St Mary. Au cours de son étrange entretien d’embauche, Maxwell comprend vite les possibilités qui s’offrent à elle… De la disparition de Pompéi aux tranchées de la Première Guerre mondiale, du grand incendie de Londres à la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie, la jeune historienne va revivre d’extraordinaires événements. Alors qu’au sein de l’institut naissent des enjeux de pouvoir…

Éditeur : HC Editions

Nombre de pages : 350

Prix : 14.50€

Date de parution : 8 Février 2018

Mon Avis :

Enfin, la météo littéraire s’éclaircit grâce à deux nouvelles lectures réjouissantes dont je vous présente la première : Un monde après l’autre, tome d’introduction des Chroniques de St Mary. Je l’ai reçu en Service Presse et je remercie HC Editions ainsi qu’Agnès Chalnot pour l’envoi. Je l’ai choisi car le principe du voyage dans le temps par des historiens m’a immédiatement fait penser aux ouvrages de Connie Willis parus dès le début des années 90 comme Le Grand Livre, Sans parler du chien ou plus récemment le diptyque Blitz. Si le premier roman de la saga de Jodi Taylor n’est pas exempt de défauts, en revanche, j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire!

Vous imaginiez le métier d’Historien solitaire? Perdu dans les méandres des Archives à remuer la poussière de vieux manuscrits ou arpentant la bibliothèque, le nez plongé dans les ouvrages scientifiques? À chiper les résultats des fouilles de ses collègues Archéologues pour les intégrer dans ses propres articles? Et bien détrompez-vous! Car au sein de l’institut de St Mary, être Historien, c’est frayer avec la Mort et le danger! Grâce à une capsule temporelle, vous vous rendrez là où l’Institut l’a décidé que ce soit au Crétacé pour étudier les Dinosaures ou au IVème siècle après J.-C. pour sauver quelques livres de la Bibliothèque d’Alexandrie. C’est ainsi que Madeleine Maxwell s’est vu proposer après son Doctorat un entretien avec l’Institut. Mais, en acceptant le contrat, elle, était loin de se douter de tous ces dangers…

Le voyage dans le temps est loin d’être un concept nouveau en Science Fiction et il est un sujet récurrent autant dans mes choix cinématographiques (Retour vers le Futur, L’Armée des Douze Singes, Terminator ou Looper) que dans mes lectures : je ferais ainsi référence à La machine à explorer le temps de H. G. Wells et son Adaptation en BD ainsi que L’homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu. J’aime retrouver dans ce thème les concepts d’effets papillon ou de paradoxe temporel ou simplement l’idée d’un voyage qui serait autant une moyen de documentation scientifique, une réflexion sur le devoir de mémoire qu’une aventure humaine unique et enrichissante!

Dans ce premier tome des Chroniques de St Mary, j’ai malheureusement été un peu frustrée par le manque de précision et son impression de survol. En effet, la formation de Madeleine à St Mary et pour ses futurs voyages temporels n’a pas été assez décrite à mon goût. J’ai eu la même sensation quand elle s’est retrouvée dans le passé. Dans Un monde après l’autre, elle effectue quatre voyages dans le temps (l’Angleterre du XVème siècle, un hôpital français pendant la Première Guerre Mondiale, le Crétacé et Alexandrie au IVème siècle après J.-C.). J’aurais beaucoup voulu avoir une description précise du lieu, de l’époque, des personnes qui y vivaient, bref des sensations… Pour exemple, quand les Historiens partent à Alexandrie pour sauver des livres des flammes, Madeleine ne fait pas de description de la fameuse Bibliothèque car elle serait cachée par la fumée : certes, c’est plausible mais en même temps tellement frustrant! Lorsque j’avais lu le premier tome de Blitz, j’avais au contraire été très impressionnée par le travail de recherche de Connie Willis et le fourmillement des détails : l’immersion était totale!
Autre remarque également : je ne comprends pas l’intérêt d’envoyer une spécialiste de l’Histoire Antique dans le Crétacé. En quoi Madeleine est-elle plus légitime et compétente que des Paléontologues pour assurer ce travail? Ne devrait-on pas plutôt former ces derniers à l’attaque de Dinosaures pour qu’ils partent ensuite dans leur période de prédilection? J’ai trouvé que Jodi Taylor faisait quelques choix surprenants et c’est plutôt dommage car ce sont ce genre de détails qui apportent au récit toute sa crédibilité.

En revanche, Un monde après l’autre possède suffisamment de qualités pour  avoir emporté mon adhésion. L’écriture, tout d’abord, est fluide et efficace. Elle adopte le point de vue interne, celui de Madeleine Maxwell que j’ai immédiatement appréciée! Bon en même temps, elle est une spécialiste en Histoire Antique, ça aide! Quand en plus, tout au long du récit, elle se révèle intelligente, pleine de ressources, tenace et pas forcément parfaite sur le plan physique, forcément, je m’y suis attachée!
L’intrigue, quant à elle, est suffisamment bien amenée, pleine de rebondissements et de révélations. Jodi Taylor s’est d’ailleurs attachée à axer son récit davantage sur les intrigues politiques et les jeux de pouvoir en scène à l’Institut St Mary plutôt que sur les voyages temporelles. Cela laisse présager quelques pistes pas inintéressantes pour les huit tomes à venir :
– ce sera peut-être l’occasion d’avoir un développement plus poussé des époques dans lesquelles les Historiens voyagent. Et tant qu’à faire, j’aimerais bien me balader à Pompéi car la quatrième de couverture l’avait promis mais malheureusement, la fameuse ville antique détruite par le Vésuve n’a pas fait partie des destinations de ce premier tome.
– de connaître la corrélation entre le méchant Ronan et St Mary.
– d’en savoir un peu plus sur l’évolution des voyages temporelles en tant que simple outil de connaissance à des séjours rentables pour riches touristes du futur.

En conclusion, Un monde après l’autre a été une bonne introduction à l’univers de Jodi Taylor. S’il possède quelques points négatifs comme le manque de précision ou d’immersion, au contraire, les luttes de pouvoir au sein de St Mary et le personnage de Madeleine Maxwell auront maintenu mon intérêt. Ce sera donc avec grand plaisir que je poursuivrai cette saga, peut-être pas au prix de 14,50€ le tome surtout si huit s’ensuivent mais au format numérique avec grand plaisir! Vivement la suite!

8 réflexions sur “Un monde après l’autre (T.1) de Jodi Taylor

  1. Je suis convaincue malgré les petits défauts que tu pointes.
    J’adore le concept que j’aime bien dans Blitz (mais qui a pas mal de lacunes pour moi), hop dans ma wish list! (numérique, merci pour le détail des 8tomes à suivre^^)

    Aimé par 1 personne

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