Les contes de Beedle le Barde de J. K. Rowling

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Quatrième de couverture : 

Voici les cinq contes de fées qui bercent l’enfance des jeunes sorciers. Chacun a sa magie particulière qui enchantera les lecteurs et les fera tour à tour rire ou frissonner. Les commentaires passionnants et malicieux du professeur Albus Dumbledore qui accompagnent chaque récit seront appréciés des sorciers comme des Moldus. Le professeur y donne de nombreuses clefs et dévoile, par la même occasion, maint détail de la vie à Poudlard.

Editeur : Folio Junior

Nombre de pages : 127

Prix : 6,40

Date de publication : 10 Octobre 2013

Mon Avis :

Je poursuis ma découverte des spin off de l’univers d’Harry Potter avec ce second volume dédié aux Contes de Beedle le Barde. Je l’avais trouvé dans une bourse aux livres en début d’année et son format court me permet de le faire participer au challenge S4F3 repris par notre lutin préféré (et je pense que ce sera ma dernière chronique pour cette édition, d’ailleurs).

Les contes de Beedle le Barde est un classique pour les petits sorciers en herbe comme pourraient l’être les contes de Grimm ou d’Andersen pour les enfants Moldus. Tout le monde magique connaît les contes du Sorcier et de sa marmite sauteuse, la Fontaine de la Bonne Fortune, Le sorcier au coeur velu, Barbitta Lapina et la souche qui gloussait et Le conte des trois frères, tant et si bien que certaines expressions sont même rentrées dans le jargon familier. Or, au XVème siècle, Les contes de Beedle le Barde étaient à contre-courant de la pensée majoritaire des sorciers de son époque. En effet, pourchassés et condamnés par les Moldus, ils n’avaient d’autres choix que de fuir et de se cacher. Mais Beedle allait bien au-delà du repli communautaire et de la méfiance de ses pairs car il prônait au contraire les valeurs de générosité, de tolérance, d’empathie ou d’amour à l’égard des Moldus.
Ce volume est également agrémenté des commentaires du professeur Dumbledore après chaque conte ainsi que de jolies illustrations fines de la main même de J.-K. Rowling.

Plus je rentre dans l’univers de cette auteure, plus je suis admirative de son écriture (pour rappel, je n’ai vu que les adaptations cinématographiques et lu le premier tome d’Harry Potter il y a un moment). En effet, si elle reprend les codes classiques du conte traditionnel (notamment basés sur des préceptes chrétiens comme la lutte du bien contre le mal avec le bien triomphant à la fin et le mal puni, la prédominance de valeurs comme l’empathie ou la générosité, des épreuves pour arriver au bonheur, la prédominance du chiffre trois avec les trois sorcières, les trois frères, etc…), elle leur insuffle aussi une double niveau de lecture. Certes, l’univers fait intervenir de nombreux objets magiques comme par exemple, une marmite animée qui remet dans le droit chemin son possesseur, une fontaine qui donne des pouvoirs magiques (ou pas!), une baguette qui permet de lancer des sorts ou une cape d’invisibilité qui défie la mort.

Mais, au-delà de cela, ces contes trouvent également un écho avec notre monde par le biais de la dénonciation du racisme et des dogmes élitistes et communautaristes pouvant conduire à des dérives. La famille de sorciers des Malefoy considèrent par exemple qu’un sorcier ayant du sang moldu à cause de l’un de ses parents est jugé impur. Cela ne vous rappelle pas l’idéologie nazi et aryenne à l’égard des peuples soi-disant inférieurs comme les Juifs, les Tziganes ou les Homosexuels? Ainsi, le professeur Dumbledore dénonce que certaines versions originales de contes soient réfutées, ré-écrites ou instrumentalisées comme Le sorcier et la marmite sauteuse. Dans son commentaire de La Fontaine de Bonne Fortune, il dénonce même la famille Malefoy qui souhaite le retrait pur et simple du conte de la bibliothèque de Poudlard.

Plus d’un parent a exigé le retrait de ce conte de la bibliothèque de Poudlard. (…) Mr Malefoy a formulé sa demande d’interdiction du conte en écrivant :

« Toute oeuvre de fiction ou pas, qui fait état de croisements entre des sorciers et des Moldus devrait être bannie des rayons de Poudlard. Je ne souhaite pas que mon fils subisse des influences pouvant l’amener à souiller la pureté de son sang à travers la lecture d’histoires qui encouragent un mariage sorcier-moldu. »

Mon refus d’enlever le livre de la bibliothèque fut approuvé par une majorité des membres du conseil d’administration. J’ai répondu à Mr Malefoy en lui expliquant ma décision :

« Les soi-disant famille de sang pur ne maintiennent leur prétendue pureté qu’en supprimant de leurs arbres généalogiques les Moldus ou nés-Moldus, ou en mentant sur leurs origines. Ils tentent ensuite d’imposer leur hypocrisie aux autres en nous demandant d’interdire des œuvres qui traitent de vérités qu’eux-mêmes cherchent à nier. Il n’existe pas de sorcière ou de sorcier dont le sang n’ait pas été mélangé avec celui de Moldus et je considère donc comme à la fois illogique et immoral de retirer du domaine de connaissance de nos élèves des livres qui abordent le sujet. »

En conclusion, Les contes de Beedle le Barde est un ouvrage imaginatif par son univers et intelligent pour le message visant à dénoncer l’intolérance et le racisme quelqu’il soit. Inutile de préciser qu’il est à mettre entre toutes les mains, enfants comme adultes!

Participe au S4F3

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7 commentaires

  1. Lu il y a plusieurs années, je n’en garde pas un super souvenir, mais de mémoire, j’attendais trop de l’univers sans prendre le temps de découvrir le double niveau de lecture de ces contes et les thèmes abordés. Une relecture s’impose !

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