L’ombre de l’Ankou de Jean Vigne

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Quatrième de couverture : 

Lotie, petite Parisienne de 11 ans, déménage pour la Bretagne. Une terre de légendes, lui disait-on. En guise de légende, la voilà dans un vieux manoir perché tout au bout du monde. Une bâtisse poussiéreuse, perdue sur une lande désertique. Pas de quoi enchanter la jeune fille. Elle va s’ennuyer ferme ici, sans ses amies, c’est certain. S’ennuyer ? C’est sans compter sur l’arrivée d’une étrange créature. Une silhouette encapuchonnée, armée de son immense faux, dressée sur ce bateau illuminé par cette seule lanterne. Qui est ce redoutable inconnu ? Pourquoi revient-il chaque nuit sur cette plage de galets ?

Editeur : Editions du chat noir

Nombre de pages : 128

Prix : 10,00€

Date de parution : 4 Avril 2018

#PLIB2019

#ISBN9782375680728

Mon Avis : 

J’ai rencontré plusieurs fois Jean Vigne que ce soit à des soirées Décitre sur l’Imaginaire à Grenoble, à la Convention SF 2017 ou aux Grésimaginaires 2018. Je n’ai pas osé me lancer dans sa trilogie Néochronical estampillée YA alors, j’ai tenté ce petit roman jeunesse dans la Collection Chatons Hantés destinée aux 9-12 ans. Malheureusement, j’ai le regret de dire que je n’ai pas vraiment accroché.

Lotie est une jeune fille de onze ans qui se voit contrainte et forcée de quitter sa vie parisienne pour se retrouver dans le manoir familial, en Bretagne. Loin de tout, de ses amis, sa nouvelle vie imposée par ses parents, ne l’enchante guère. Le manoir est vieux, humide et sinistre. Or, s’il n’y avait que cela! En effet, chaque nuit, un sombre individu encapuchonné et armé d’une faux accoste la grève, en contrebas, sur une frèle embarcation…

Je suis vraiment très embêtée pour écrire ma chronique car ce roman avant ma lecture a bénéficié d’un capital sympathie à 100%. Comme je l’ai dit en introduction, j’avais rencontré plusieurs fois l’auteur que j’avais trouvé très abordable et vraiment très gentil. De plus, quand j’ai vu le nom d’Ankou, dans le titre, comment résister? En effet, je suis d’origine bretonne et forcément ce nom, pour désigner le Passeur des Âmes, me parle. C’est une figure omniprésente en Bretagne que ce soit dans le folklore au travers des contes ou dans l’Art, en sculpture sur les églises ou en peinture. De plus, le lieu de l’intrigue  sur la Presqu’ïle de Crozon m’est familier car la dernière fois que je me suis rendue sur la Terre de mes Ancêtres, c’était à Telgruc sur Mer. Et il se trouve que j’ai vu un manoir qui ressemblait peu ou prou à celui décrit par l’auteur.

Pour en revenir au roman, trois choses m’ont déplu :

  • Le style littéraire. En effet, je l’ai trouvé un peu décalé par rapport à l’âge d’une jeune fille de onze ans. Si au début du roman, le style est un peu trop soutenu pour son âge, il évolue par la suite et correspond davantage à une petite fille de huit-neuf ans.
  • La personnalité de Lotie. Cette dernière est une pré-adolescente et c’est simple, elle n’aime pas grand chose! Je peux comprendre qu’elle ait été un peu désorientée par ce déménagement mais elle n’est pas très positive non plus. Elle répète inlassablement que son père possède un humour pourri en le citant à chaque fois mais aussi qu’elle apprécie peu les personnages âgées et la queue en interrogation du chat de sa voisine, Félix. Or, ces répétitions ont été un peu redondantes pour moi.

Je n’aime pas les vieux. Ils ne sentent généralement pas bon, ils radotent toujours les mêmes histoires inintéressantes, ils font surtout peur avec leur cheveux blancs, quand ils en ont encore, et leur visage fripé. On dirait du papier froissé. (P. 16)

En revanche, deux traits de sa personnalité m’ont fait sourire : sa gourmandise (elle n’hésite pas à aller chiper quelques bonbons dans un bocal caché par sa maman – je faisais la même chose étant petite!) et son humour. Le passage sur la religion catholique est d’ailleurs assez hilarant!

Je sais qui est Dieu, enfin, je crois.  Maman est croyante, papa, pas du tout. Elle m’a expliqué un jour : Dieu est un homme qui vit dans les nuages, enfin, quelque part au-dessus de nous. On ne sait pas très bien  où se trouve sa maison en fait. J’ai demandé  si c’était un sans-abri, elle a froncé les sourcils en répondant : arrête de dire des bêtises. Maman aime beaucoup Dieu, il ne faut pas l’insulter, surtout pas. (…) Toujours est-il qu’un jour, Dieu envoya sur Terre son fils, histoire, comme dit Maman de recadrer les hommes. Son fils s’appelait Jésus Crie ou Crise, quelque chose comme ça. Jésus parlait beaucoup tout le temps, à un tas de gens, et comme il parlait beaucoup trop, il a fini cloué sur un bout de bois. Ça, c’est papa qui l’a rajouté. Moi, je me serais contentée de le bâillonner, mais bon, les adultes sont parfois compliqués. (P. 50)

  • L’intrigue. Il est clair que je ne suis absolument pas le public cible de ce roman. Il est plutôt adressé aux 9-12 ans qui sont beaucoup moins exigeants. Maintenant, je me rappelle avoir lu à onze ans, le Fantôme de Canterville d’Oscar Wilde et j’avais adoré. L’intrigue de l’Ombre de l’Ankou est du même acabit. Je suis donc certaine qu’il plaira au public cible.

En conclusion, malgré une bonne première impression quand j’ai débuté ce roman, j’ai été rapidement déçue par les éléments cités plus hauts (un style littéraire inadapté pour une jeune fille de onze ans, sa personnalité un peu rebutante parfois et une intrigue ayant un goût de déjà-vu). J’espère, en revanche, n’avoir rebuté personne car il est clair que je ne fais pas partie du public cible. Je pense donc sincèrement que ce roman pourra davantage plaire à un(e) adolescent(e) de neuf-douze ans.

 

4 réflexions sur “L’ombre de l’Ankou de Jean Vigne

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