Simone Veil L’immortelle d’Hervé Duphot et de Pascal Bresson

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Quatrième de couverture :

Simone Veil, née Jacob, rescapée de la Shoah, a fait de la lutte pour les droits des femmes son combat. Une lutte contre le sexisme, la misogynie et pour la dignité qu’elle porta au sein de l’Assemblée nationale alors qu’elle était ministre de la Santé. Une bataille qu’elle ne cessa jamais de mener. Disparue le 30 juin 2017, elle entre au Panthéon le 1er juillet 2018.

Editeur : Marabulles

Nombre de pages : 184

Prix : 17,95€

Date de publication : 27 Juin 2018

Mon Avis :

Cette bande dessinée autobiographique sur Simone Veil a fait partie de la sélection du mois d’octobre dans le cadre de mon Club de lecture. Et étant donné que je nourris un profond respect pour cette personnalité historique, je ne voulais certainement pas passer à côté. Je n’ai pas encore lu son roman autobiographique, Une vie publié en 2007 mais cette bande dessinée m’a bien donné envie de franchir le pas.

Le 26 novembre 1974, Simone Veil alors Ministre de la Santé est fébrile car le lendemain, elle doit présenter à l’Assemblée Nationale un projet de loi controversé à l’époque mais qui fera avancer durablement le droit des femmes : la loi sur l’Interruption Volontaire de Grossesse. Or, la tâche s’avère ardue car non seulement, les députés sont en majorité des hommes mais des résistances proviennent également de la société elle-même encore très influencée par la religion chrétienne. Pour ses opposants, l’avortement est assimilé à un meurtre et s’oppose au Commandement « Tu ne tueras point ». Pourtant, Simone Veil se montre déterminée, inébranlable et courageuse même lorsque plusieurs députés vont faire référence au parti nazi, elle qui a été internée à Auschwitz en 1944-1945 à cause de ses origines juives…

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La principale richesse de cette bande dessinée tient au fait qu’elle aborde de manière très documentée deux sujets importants de la vie de Simone Veil : la Shoah et la Loi sur l’IVG.

– Simone Veil de son nom de naissance Jacob était d’origine Juive. Elle et sa famille ont vécu à Nice lors de la Seconde Guerre Mondiale. Si son père architecte et sa mère institutrice perdent tout deux leur emploi en 1940 à cause des lois raciales contre les Juifs, sa famille vit tout de même à l’abri grâce à de faux papiers jusqu’en 1944. Mais, peu après que Simone passe les épreuves du Baccalauréat en mars, sa famille est dénoncée et arrêtée. Déportée à Drancy puis à Auschwitz avec sa mère et sa soeur, et finalement à Bergen-Belsen, Simone parvient à survivre jusqu’à la libération de son camp par les Anglais, en Mai 1945. La déportation a causé la mort de son père, sa mère et son grand frère.

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– Valéry Giscard d’Estaing alors Président de la République depuis quelques mois en 1974, souhaite réformer la société française afin de diminuer les inégalités sociales. C’est ainsi qu’il charge sa nouvelle ministre de la Santé, Simone Veil de préparer un projet de loi sur l’IVG. En effet, à cette époque, l’avortement est interdit et est même passible d’une peine d’emprisonnement à l’égard des contrevenantes. Or, 300000 femmes le pratiquent de manière illégale. Si les plus riches peuvent se permettre d’interrompre leur grossesse en Angleterre ou en Hollande dans des hôpitaux ou des cliniques, les plus modestes au contraire ont recours à des « faiseuses d’ange » en France dans des conditions sanitaires épouvantables. 2500 femmes meurent ainsi des suites d’un avortement clandestin chaque année. Toutefois, les mœurs commencent doucement à évoluer notamment grâce au Manifeste des 343 (en 1971, 343 personnalités féminines et signataires de la Pétition avouent avoir eu recours à l’IVG) ainsi qu’au résultat du Procès de Bobigny en 1972 acquittant une jeune fille de 17 ans qui avait été violée et qui avait pratiqué un avortement clandestin.
Lors des débats à l’Assemblée Nationale, Simone Veil fait montre d’un grand courage face aux insultes et suscite l’admiration des Français. Après plus d’un mois, elle parvient finalement à faire voter la Loi Veil en faveur de l’IVG, en Janvier 1975, la faisant définitivement rentrer dans l’Histoire.

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Pour finir, la bande dessinée possède un code couleur très clair allant du bleu, vert, gris et jaune. La couleur la plus chaude, jaune, évoque son enfance heureuse à Nice ainsi que son entrée au Panthéon, à sa mort, en 2017. Quant aux couleurs froides, elles font référence aux moments mouvementés de l’existence de Simone Veil : gris pour le désespoir, la mort et la souffrance dans les camps de concentration au bleu lors de l’affrontement et du combat pour son projet de loi en faveur de l’avortement.

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En conclusion, Simone Veil, L’immortelle, est une bande dessinée remarquable par sa construction et parfaitement bien documentée. Elle rend hommage à cette femme d’exception qu’était Simone Veil tout en louant ses qualités (force, courage et détermination) forgées au cours de sa terrible adolescence mais qui lui ont été utiles pour le reste de sa carrière. Cette bande dessinée est un cadeau à faire ou à se faire!

6 réflexions sur “Simone Veil L’immortelle d’Hervé Duphot et de Pascal Bresson

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