Le roi disait que j’étais diable de Clara Dupont-Monod

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Quatrième de couverture :

Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai. Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années en tant que reine de France au côté de Louis VII. « Des noces royales à la deuxième Croisade, du chant des troubadours au fracas des armes émergent un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue, et la reconstitution d’un amour impossible.

Editeur : Livre de poche

Nombre de pages : 192

Prix : 6,70€

Date de publication : 9 septembre 2015

Mon Avis :

J’avais découvert la plume de Clara Dupont-Monod au hasard des rayons d’une librairie en acquérant La passion selon Juette, il y a quelques années. J’avais vraiment beaucoup aimé le style littéraire très poétique et immersif de l’auteure. Du coup, lorsque mon club de lecture du mois de novembre m’a fait découvrir l’une de ses nouvelles publications, La Révolte avec Aliénor d’Aquitaine pour héroïne, je n’ai pas hésité longtemps avant de l’emprunter. Excepté que La Révolte est en réalité la suite de Le Roi disait que j’étais diable, consacré à la jeunesse d’Aliénor et son premier mariage avec Louis VII. J’ai donc suivi la chronologie et débuté par le premier tome.

En 1137, Aliénor a treize ans lorsqu’elle épouse le futur roi Louis VII, de deux ans son aîné. Héritière du Duché d’Aquitaine, elle apporte alors au Royaume de France, un territoire vaste et riche. Mais, les époux sont mal assortis et l’harmonie ne règne pas vraiment au sein du couple. En effet, le timide et pieux Louis VII a grandi dans un monastère et aurait été destiné à cette vie monacale si son frère aîné, promis au trône, ne s’était pas fait tuer accidentellement (il a fait une chûte de cheval à cause d’un cochon errant). Quant à Aliénor, aimant les fêtes et la musique, s’habillant de manière colorée, elle se montre cultivée et dotée d’un fort caractère. Sitôt sur le trône, elle écarte sa belle-mère et l’ancien conseiller du père de Louis VII, Suger afin de mieux contrôler son époux. Mais, le jeune couple ne tarde pas à commettre des maladresses leur valant quelques inimitiés…

J’ai retrouvé dans Le roi disait que j’étais diable la même plume que dans La passion selon Juette : s’il existe un petit temps d’adaptation à ce style très particulier, force est de reconnaître qu’il permet aussi de bien ressentir les émotions qui animent chacun des deux personnages. En effet, l’auteure alterne les points de vue d’Aliénor et de Louis dans la première partie afin de mieux les opposer. On se rend alors compte à quel point le couple est hermétique et manque de communication, rien d’étonnant donc à ce que leur mariage connaisse un échec. Pour ma part, je n’ai pas trouvé les deux personnages sympathiques : Aliénor se présente certes comme une femme intelligente, cultivée et forte mais elle apparaît aussi méprisante vis à vis de son mari et de son entourage ; quant à Louis VII, s’il se montre très amoureux de sa femme, il est bigot et faible jusqu’à prendre des décisions désastreuses autant lors du tragique épisode de Vitry ou lors de la Seconde Croisade avec l’attaque de Damas. La dernière partie du roman quant à elle, est courte (à peine une trentaine de pages) et racontée du point de vue de l’oncle d’Aliénor, Raymond de Poitiers, présent en Terre Sainte. Si le personnage est intéressant et permet de conclure le roman sur les derniers mois du mariage d’Aliénor et de Louis VII, en 1152, j’ai trouvé cette partie un peu expéditive.

Enfin, dans une post-face présentée sous forme de chronologie, Clara Dupont-Monod explique sa démarche pour la construction de son roman. En effet, la vie d’Aliénor d’Aquitaine comporte de nombreuses zones d’ombre et le travail de l’auteure a été de combler ces vides de manière fictionnelle tout en se basant sur une chronologie avérée. Elle a d’ailleurs trouvé cette dernière dans un ouvrage assez ancien Pour une image véridique d’Aliénor d’Aquitaine d’Edmond-René Labande. Après, les dates ne changent pas en Histoire ou du moins très peu, au gré des nouvelles découvertes. Pour ma part, je n’ai rien lu qui m’aurait choqué d’un point de vue historique, justement parce que la chronologie qui constitue le squelette du texte a été respectée.

En conclusion, bien que ce roman présente quelques petits défauts, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. A un tel point que sitôt achevé, j’ai débuté sa suite, La Révolte qui se concentre sur le second mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec le futur Roi d’Angleterre Henri Plantagenêt, de onze ans son cadet.
Avec cette lecture, je peux également vous conseiller une chaîne Youtube absolument remarquable : Confessions d’Histoire. Très bien documentées, drôles, ludiques et parfaitement interprétées, les vidéos nous présentent les personnages historiques sous forme d’interview. Je vous laisse donc avec la première vidéo qui correspond à l’intrigue du Roi disait que j’étais diable :

9 commentaires

  1. Merci pour la critique, Dionysos l’a lu mais je n’ai jamais pris le temps de me plonger dedans. Par contre j’adore les vidéos de Confessions d’histoire, et le personnage d’Aliénor est le plus réussi je trouve ^^

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