Fidèle à ton pas balancé de Sylvie Lainé

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Quatrième de couverture :

Sylvie Lainé est l’une des voix majeures de la science-fiction en France. Novelliste rare, chacun de ses textes, qu’elle cisèle telle une orfèvre, nous raconte des voyages et des rencontres, et ce qui fait de nous des humains. De  » L’Opéra de Shaya  » aux  » Yeux d’Elsa « , en passant par  » Un signe de Setty « , elle bâtit ainsi une oeuvre tout en finesse, en émotion et en intelligence, qui trouve son écho en chacun de nous.
Fidèle à ton pas balancé célèbre trente ans de carrière. Les vingt-six nouvelles de ce recueil, couronnées d’une dizaine de prix, sont autant de promenades à la découverte d’un ailleurs, et d’un autre, qui n’ont jamais été aussi familiers.

Editeur : ActuSF – Hélios

Nombre de pages : 479

Prix : 8,90€

Date de publication : 8 Novembre 2018

Mon Avis :

Sylvie Lainé a participé plusieurs fois aux Grésimaginaires en tant qu’auteur invité mais j’avoue n’avoir pas eu encore la curiosité d’aller découvrir son écriture. C’est chose faite grâce à Jérôme Vincent et les éditions ActuSF que je remercie au passage pour l’envoi du recueil de nouvelles.

Fidèle à ton pas balancé réunit vingt-six nouvelles écrites par Sylvie Lainé de 1985 à 2015 et dont cinq ont reçu des prix littéraires, notamment quatre fois le Prix Rosny en 1986, 2003, 2006 et 2015. D’abord publié en grand format en 2016, le recueil réapparaît cette année sous format poche. Il est composé de sept parties, chacune illustrée par les dessins de Gilles Francescano. Les nouvelles s’inscrivent dans le genre de la Science Fiction et leurs thèmes récurrents s’articulent le plus souvent autour de la rencontre, la découverte de soi et de son accomplissement personnel, la relation à la Nature, l’humain au coeur du développement de la technologie, etc… Si vous souhaitez avoir un résumé nouvelle par nouvelle, je vous conseille de vous référer à l’article très exhaustif d’Elhyandra.

Comme dans tout recueil de nouvelles, l’appréciation des textes est toujours un peu hétérogène : certains résonnent mieux que d’autres à notre esprit et cette fois encore, cela a été le cas. En effet, je ressors un peu mitigée de ma lecture. Je dois dire que j’ai eu beaucoup de mal à m’immerger dans l’univers de Sylvie Lainé : il m’a bien fallu plus d’une centaine de pages et mon rythme de lecture en a également pâtît. La raison? L’univers surréaliste auquel les dessins de Gilles Francescano s’accordent parfaitement bien d’ailleurs. J’avoue avoir énormément de mal avec ce genre que ce soit au travers des œuvres de Salvador Dali en peinture ou Les fleurs bleues de Queneau dont je garde un très mauvais souvenir du baccalauréat. Et en littérature de l’imaginaire, j’ai eu l’occasion de lire L’océan au bout du chemin de Neil Gaiman que je n’ai pas apprécié pour la même raison. En effet, j’ai besoin de rationnel même dans la fiction ou l’imaginaire ; dès lors qu’un texte part dans des considérations un peu trop fantasques, alambiquées, étranges, psychédéliques ou bizarres, je n’adhère pas du tout. Et c’est un peu ce que j’ai retrouvé dans l’univers de Sylvie Lainé, notamment dans les nouvelles Le printemps des papillons, Un rêve d’herbe ou Le Karma du chat, par exemple.

Toutefois, si je suis sortie mitigée de cette lecture, certains points positifs sont à signaler. L’écriture de Sylvie Lainé est fluide et ne manque pas de rythme. Ses nouvelles sont également très immersives par leur originalité, leur poésie et la construction du worldbuilding. De plus, certains textes délivrent un message intéressant qui invitent à la reflexion :
– Dans Subversion 2.0, Jacques fait appel à son clone temporaire Jim (il ne peut survivre qu’une semaine) afin de le remplacer la moitié du temps au travail. Cela lui permet alors de se recentrer sur les choses qu’il aime et prendre de nouvelles décisions qui affectent positivement sa vie. Qui n’a jamais rêvé de changé de vie pour se conformer davantage avec son moi intérieur plutôt que de céder aux injonctions économiques, familiales et sociétales?
– Dans Petits arrangements intra galactiques et Petits arrangements intra galactiques (verso), deux points de vue s’affrontent avec humour. La première nouvelle est du point de vue d’un pilote qui doit se poser d’urgence sur une planète habitée par des Grocs, sorte de grosses vaches décérébrées, pas très intéressantes. Au bout de quelques jours, il commence à avoir faim et ne trouvant rien à manger, il décide de se rapprocher des Grocs pour en faire un mets de choix. Dans la seconde nouvelle, le lecteur part du point de vue des Grocs et celui-ci va s’avérer plutôt surprenant et très drôle! Il s’agit d’une réflexion intéressante sur l’équilibre des besoins entre deux espèces différentes qui cohabitent.
– Dans Un amour de sable, des scientifiques se posent sur une planète afin de prélever du sable pour des analyses. Or, il se révèle que ce fameux sable est habité par une entité extraterrestre qui ne révèle pas sa présence aux humains mais dont le lecteur a conscience grâce à son récit. La fin est vraiment très inquiétante et elle fait partie d’une de mes nouvelles préférées.

En conclusion, si je ressors assez mitigée de ma lecture, c’est par pure question de goût. Le surréalisme ne fait pas du tout partie de mes genres de prédilection. En revanche, lorsque j’ai parlé de cette lecture à mon compagnon, il s’est montré au contraire très intéressé car il adore ce courant artistique et littéraire. Dès qu’il aura lu le recueil ou du moins quelques nouvelles, je reviendrai sur cette chronique pour livrer ses impressions.
En revanche, la plume fluide et immersive de Sylvie Lainé et certains textes au message intéressant et invitant à la reflexion m’auront fait poursuivre ce recueil de nouvelles jusqu’au bout.

15 commentaires

  1. Je n’ai lu que quelques nouvelles de cette auteure mais je n’avais pas accroché pour les mêmes raisons que toi (je n’aime pas non plus quand le délire est poussé un peu trop loin ^^) Même si l’avis d’Elhyandra m’avait un peu motivé, je pense que je vais quand même passer mon tour pour ce recueil 🙂

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  2. Coucou,
    Merci pour le lien
    Les recueils de nouvelles c’est toujours inégale je ne pense pas avoir apprécié au point de tenter d’autres textes, mais vu la « bouteille » qu’a l’autrice dans le milieu je vois ça comme…apprendre à connaitre son univers je dirai ^^

    Aimé par 1 personne

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