La Fée, la Pie et le Printemps d’Elisabeth Ebory

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Quatrième de couverture : 

En Angleterre, les légendes ont été mises sous clé depuis longtemps. La fée Rêvage complote pour détruire cette prison et retrouver son pouvoir sur l’humanité. Elle a même glissé un changeling dans le berceau de la reine… Mais Philomène, voleuse aux doigts de fée, croise sa route. Philomène fait main basse sur une terrible monture, des encres magiques, un chaudron d’or et même cette drôle de clé qui change de forme sans arrêt.
Tant pis si les malédictions se collent à elle comme son ombre… Philomène est davantage préoccupée par ses nouveaux compagnons parmi lesquels un assassin repenti et le pire cuisinier du pays. Tous marchent vers Londres avec, en poche, le secret le plus précieux du royaume.

Editeur : ActuSF, Collection Hélios

Nombre de pages : 411

Prix : 8,90€

Date de publication : 2 Mai 2019

Mon Avis : 

J’avais repéré ce premier roman d’Elisabeth Ebory sur les réseaux sociaux peu de temps avant sa sortie en grand format, il y a deux ans. En effet, j’avais même eu la possibilité de voter pour l’une des deux couvertures proposées : bleu ou rouge. Lorsque les éditions ActuSF que je remercie au passage, l’a réédité en format poche le mois dernier et me l’a proposé en service presse, je n’ai pas hésité. En plus de sa couverture soignée, le synopsis paraissait prometteur. Malheureusement, je ressors de ma lecture mitigée.

En juin 1837, en Angleterre, les Fées et leur légende n’ont depuis bien longtemps plus de pouvoirs sur les Humains et ont déserté leur monde. Mais l’une d’entre elles, Rêvage ne l’accepte pas et oeuvre à restaurer l’Ordre Ancien. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a échangé au berceau l’héritière de la Reine d’Angleterre avec une fée, il y a vingt ans. Mais, de retour à Londres, les choses ne se déroulent pas exactement comme elle l’avait prévu : non seulement, l’héritière qu’elle avait placé a disparu et elle a maille à partir avec une troupe pour le moins incongrue composée d’une fée voleuse Philomène, d’un cuisinier Od, d’un malfaiteur peu recommandable Clémente et de deux adolescents orphelins, S et Vik…

La raison majeure pour laquelle je n’ai pas du tout accroché à ce roman est tout simplement le fait que je ne fasse pas partie du lectorat visé. En effet, accusant vingt ans de lecture dans le genre, mes goûts ont évolué et surtout, je suis devenue plus exigeante. Ainsi, le choix de la période et de la géographie (Le Londres du XIXème siècle avec le quartier de l’East End) manque d’originalité pour moi. De plus, le rythme lent de l’intrigue et le fait que l’incursion dans le fantastique ne soit pas plus développée auront fait que j’ai décroché à environ un tiers du roman rendant ma lecture des plus fastidieuses pour arriver jusqu’à la fin (j’ai mis deux semaines à le lire).

En revanche, je reconnais des qualités à cette lecture Young Adult et c’est pour cette raison que je le recommande à un lectorat plus adolescent ou néophyte en Littérature de l’Imaginaire.
– Les personnages auxquels le titre fait référence (la Fée pour Vik, la Pie pour Philomène et le Printemps pour Rêvage) sont le principal atout du roman. Ils  sont attachants car l’auteur révèle leur passé tout au long de l’intrigue (surtout le pauvre S qui a constamment été perdu par ses proches depuis sa naissance), ce qui crée une certaine connivence avec le lecteur. Et surtout, ils ne sont pas manichéens. Je pendrai l’exemple de Philomène : si dans son passé, elle a été victime de vols, elle n’en devient pas moins voleuse à son tour ce qui lui attire un bon nombre de malédictions.
– Le roman fourmille de bonnes idées comme le Changeling (ou changelin en français) qui dans la culture celte fait référence à l’échange d’un bébé humain par un(e) fée. Dans La Fée, la Pie et le Printemps, l’idée de Rêvage était de mettre sur le trône d’Angleterre une enfant de son peuple non seulement ralliée à sa cause mais qu’elle aurait pu également manipuler. Un petit clin d’oeil au nom de la vraie héritière Victoria n’est pas sans rappeler la future Reine d’Angleterre qui régnera de juin 1937 (date à laquelle se déroule justement l’intrigue du roman) à 1901.
– Le style d’écriture et les dialogues des personnages très « contemporains » parleront probablement au lectorat visé.

En conclusion, je suis tout à fait consciente d’appartenir aujourd’hui à un lectorat beaucoup plus exigeant en SFFF et c’est pour cette raison que je n’ai pas du tout accroché à ce premier roman d’Elisabeth Ebory. Toutefois, La fée, la pie et le printemps remplira parfaitement son oeuvre auprès d’un lectorat adolescent ou néophyte en Littérature de l’Imaginaire. Ces derniers seront probablement plus attirés par une lecture légère, aux personnages ou à un style d’écriture contemporain dans lesquels ils n’auront aucun mal à s’identifier.

15 réflexions sur “La Fée, la Pie et le Printemps d’Elisabeth Ebory

  1. Bon, j’avais hésité au moment de sa sortie mais ta chronique me confirme que j’ai bien fait de m’abstenir : je ne pense pas faire partie du public ciblé non plus 😉
    Sinon j’aime beaucoup ton nouveau visuel, le logo et la frise sont très beaux !

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  2. Je n’arrive pas à savoir si j’ai apprécié ce roman ou non. Tout comme toi j’ai reconnu de grandes qualités à ce récit, tout en trouvant que cela n’allait pas assez loin. Je pense que je le relirai un jour pour me faire un avis définitif et puis j’aimerai avoir tous les livres de la collection Bad Wolf, donc pour le moment il reste dans ma bibliothèque !

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  3. J’ai eu un peu de mal avec ce roman également sans trop savoir pourquoi. Je pense qu’une des raisons vient de ce que tu as dit: le public visé. C’est dommage car c’était prometteur au début.
    Sinon très belle la frise 🙂

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