Effluvium de Xavier Mauméjean et de Didier Graffet

FE11E6EF-B926-4BC4-A16E-3EF3CB3060BA

Quatrième de couverture :

D’un Paris alternatif à un New York fantasmé, des flots légendaires aux mégapoles d’acier, Didier Graffet nous emmène au coeur de panoramas uniques faits de rigueur architecturale et de bâtiments à vapeur. Effluvium, c’est une Humanité conquérante qui cherche à repousser limites et frontières par les airs, les océans et le chemin de fer. Effluvium, quand l’exploration trouve sa plus belle définition en peinture.

Éditeur : Bragelonne

Nombre de pages : 109

Prix : 30,00€

Date de publication : 10 Avril 2019

Mon Avis :

C’est Boudicca du Bibliocosme qui m’a fait découvrir cet artbook et j’ai immédiatement été conquise par le graphisme. Heureux hasard de calendrier, il se trouve que l’auteur des textes, Xavier Mauméjean et l’illustrateur Didier Graffet faisaient tous les deux partis de la programmation des Imaginales, le mois dernier. J’ai donc mis sans surprise Effluvium dans ma liste d’achat.

Une fois sur place à Epinal, je n’ai pas réussi à croiser Xavier Mauméjean en dédicace (seulement à une conférence), en revanche, c’est le cas pour Didier Graffet qui a eu la gentillesse de me faire un joli dessin d’une sphère armillaire, le jeudi après-midi. Et il semblerait qu’Effluvium ait eu son petit succès le reste de la journée au festival car je l’avais sous le bras. Je me suis faite ainsi interceptée deux ou trois fois soit par des visiteurs, soit par des auteurs qui me demandaient où je l’avais acheté et s’ils pouvaient le feuilleter !

6C70FEF2-360B-4E2D-910C-527E5D55AACE
Dédicace de Didier Graffet – Les sphères armillaires

Imaginez un monde dans lequel dès l’Antiquité, un homme Héron d’Alexandrie aurait réussi à créer des machines fonctionnant exclusivement grâce à la vapeur. S’ensuivrait alors une ère pacifique faite d’exploration et d’aventure, le fameux âge de l’Effluvium.
L’ouvrage est divisé en quatre parties faisant référence au temps et à l’espace :
– « Le temps d’avant le temps » s’inspire de nos périodes historiques allant de l’Antiquité (cité mythique de l’Atlantide), à la période médiévale (découverte du Nouveau Monde) et moderne (présence de vaisseaux inspirés du XVIIIème siècle).
– « Icare » était un personnage de la mythologie grecque qui s’était échappé du Labyrinthe dans lequel était enfermé le Minotaure. Il meurt par péché d’orgueil : alors qu’il était monté trop haut dans le ciel, ses ailes de cire ont fondu sous l’effet des rayons du soleil. Ce chapitre fait référence à la verticalité des bâtiments architecturaux des cités (par exemple, les gares suspendues dans le ciel).
– « Dédale » était le père d’Icare qui a construit le Labyrinthe du Minotaure et qui a réussi à s’en échapper. Ce chapitre exprime l’horizontalité des villes grâce à leurs réseaux de transport (train, bateau, dirigeable ou voiture).
– « Souvenirs du futur » est un court chapitre qui met en scène des moyens de transports inspirés de ceux de notre XIXème siècle (locomotive à vapeur) et du XXème siècle (voiture).

3BA9B874-37F9-4185-BFDD-D4AF10A92F20.jpeg
A terre et mer fidèle

Il faut savoir qu’Effluvium est une suite ou tout du moins un spin off d’un autre artbook Steampunk de vapeur et d’acier sorti il y a six ans par les mêmes auteurs, aux éditions Le pré aux clercs. Pour ma part, je ne l’ai pas lu mais d’après Boudicca et Alfaric, il y avait davantage de textes de Xavier Mauméjean qui explicitaient l’univers uchronique et steampunk. Dans Effluvium, les textes se résument à quatre-cinq lignes mais s’ils sont succincts, ils sont non seulement poétiques mais ils laissent également plus de liberté au lecteur pour interpréter les quarante-quatre dessins de Didier Graffet. Ces derniers sont mis en avant soit au travers de doubles pages, soit d’une esquisse au crayon à papier sur la page de gauche et à un second dessin à l’acrylique et en couleur sur la page de droite.

068C1DF4-381D-4CE0-ABD4-8902E0C6ECD5
Evilution

Pour composer ses dessins, Didier Graffet a puisé dans notre culture occidentale. Ainsi, il n’est pas rare de trouver quelques éléments architecturaux classique (L’Atlantide), gothique (À terre et mer fidèle), issu de l’Art Nouveau (Evilution) ou de l’art futuriste (Réversible). D’autres dessins font référence à notre littérature comme la Bible avec le LéviathanVingt mille lieues sous les mers de Jules Verne (comment ne pas penser au sous-marin du Nautilus pour la représentation de certains engins volants) et à des œuvres cinématographiques comme Métropolis (Fifth Avenue), Blade Runner (New York Taxi station) lui-même adapté du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques de Philip K. Dick. ou Le Cinquième Élément de Luc Besson (Dark Angel). Le résultat est vraiment très réussi, les dessins sont magnifiques et invitent le lecteur à rêver et à se perdre dans le merveilleux imaginé par Didier Graffet.

8933B464-3AA8-4703-A99B-E081129E9071
Esquisse de Réversible

En conclusion, j’ai eu un petit coup de coeur pour Effluvium qui est un artbook vraiment très réussi. Si effectivement, je regrette que l’univers ne soit pas plus explicité (il faudra que je découvre l’ouvrage précédent Steampunk de vapeur et d’acier), en revanche, les magnifiques et spectaculaires dessins de Didier Graffet invitent le lecteur à développer son imaginaire. A découvrir!

14 commentaires

  1. Contente de voir que tu as autant aimé 🙂 Les illustrations de Graffet sont magnifiques en effet, j’ai presque envie d’en retirer certaines de l’ouvrage pour pouvoir les encadrer 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Je ne suis pas fan des artbook, ils finissent par trainer sur les étagères et je n’ai pas assez le sens de l’évasion pour être pleinement satisfait du voyage. En outre, le manque de texte…
    Mais c’est très beau.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire