Le dieu dans l’ombre de Megan Lindholm Alias Robin Hobb

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Quatrième de couverture : 

Evelyn a vingt-cinq ans, un époux, une belle famille et un enfant de cinq ans.
Quand elle était jeune fille, elle avait la compagnie des forêts de l’Alaska, de la poésie de la nature et de Pan, un faune mystique.
Un jour, il disparut.

Elle n’aurait jamais cru que la créature irréelle surgirait à nouveau dans sa vie et agiterait en elle ces émotions fantasmatiques et sensuelles.

A mi-chemin entre la civilisation et la nature, sous le couvert des arbres glacés, Evelyn devra faire face à des choix terribles. Trouvera-t-elle son chemin dans l’ombre ?

Editeur : ActuSF

Nombre de pages : 540

Prix : 20,90€

Date de publication : 20 Juin 2019

Mon Avis :

Ne soyez pas surpris que ce roman Le dieu dans l’ombre, paru pour la première fois aux Etats-Unis en 1991, porte le nom de Megan Lindholm car c’était sous ce pseudonyme que Margaret Astrid Lindholm Ogden de son vrai nom signait encore ses romans dans les années 80-90 avant d’utiliser son pseudonyme plus connu de Robin Hobb.
Lorsque les éditions ActuSF (que je remercie au passage) m’ont proposée ce roman en Service Presse, je n’ai pas hésité longtemps saisissant là l’opportunité de découvrir enfin la plume de l’auteure. En effet, il y a quinze ans, un ami avait eu un énorme coup de coeur pour la saga de L’assassin royal et me l’avait recommandée. Les années ont passé sans que je me penche sur son écriture. Aujourd’hui, c’est enfin chose faite!

Evelyn a grandi en Alaska dans les année 60 et rien n’est plus précieux à ses yeux que sa vie dans sa maison rustique proche de la nature et des forêts, son travail qui lui procure une indépendance financière et sa famille qu’elle chérit tant, son mari Tom et son fils de cinq ans. Un jour, sa belle-famille réclame leur présence aux Etats-Unis après un accident : Tom doit alors prendre la suite de son beau-frère pendant quelques temps afin que l’entreprise familiale continue à prospérer. Si Evelyn est au début accueillie chaleureusement par sa belle-famille, les choses se dégradent peu à peu par la suite. La jeune femme ne se sent pas à son aise : assignée à des tâches ménagères, constamment jugée, elle souhaite vivement son retour en Alaska. Mais, le séjour qui au départ ne devait durer qu’un mois s’éternise. Evelyn est au bord du désespoir lorsque survient de manière inopinée une créature issue des tréfonds de son enfance…

Si j’ai pu lire à de nombreuses reprises que les avis étaient relativement tranchés sur ce roman (en gros, soit on aime, soit on déteste), pour ma part, je reste relativement partagée. Parmi les points positifs, j’ai beaucoup apprécié l’écriture fluide de l’auteure. Par exemple, elle donne de nombreux détails sur les promenades d’Evelyn en forêts notamment sur la faune et la flore ce qui permet au lecteur de s’immerger dans le décor.

Robin Hobb a également très bien reconstitué les mœurs des années 70 au travers du statut social de la femme. Evelyn qui s’épanouissait en Alaska trouve un mode de vie qui ne lui convient guère aux Etats-Unis :
– alors qu’avant elle prenait ses décisions avec Tom, elle est désormais soumise à l’autorité de son mari et du patriarche de sa belle-famille.
– auparavant indépendante financièrement, elle a dû laisser le travail qu’elle appréciait pour s’occuper des tâches ménagères du foyer.
– son fils avec qui elle entretenait autrefois une relation fusionnelle s’éloigne d’elle, ébloui par les promesses du patriarche qui lui laisse miroiter l’achat d’un poney.
– le caractère indépendant et sauvage d’Evelyn ne convient pas à sa belle-famille qui la critique constamment.

En revanche, le personnage d’Evelyn m’a laissée perplexe de nombreuses fois. Sans nul doute, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour elle surtout au début du roman : moi-même, je n’aurais pas supporté d’être uniquement cantonnée à des tâches ménagères, les loisirs se résumant à des achats de vêtements dans des galeries commerciales ou à des lectures de romances. Mais par la suite, les réactions du personnage m’ont laissée pantoise : Evelyn est censée avoir un caractère sauvage et indomptable, le fait qu’elle se soumette aussi facilement à son mari même par amour m’a un peu surprise. Mais, c’est surtout celle qu’elle a eu suite au drame familial que je n’ai pas vraiment trouvé très crédible.

De plus, j’ai beaucoup apprécié le fait que Robin Hobb revisite le mythe du dieu des forêts, Pan. Elle reprend tous les éléments traditionnels sur le Faune, à savoir un dieu mi-homme, mi-bouc, poilu, jouant de la flûte, s’ébrouant gaiement dans la forêt et… lubrique! Si dans la mythologie, Pan avait pour habitude de ne pas laisser le choix aux nymphes et aux bergères qu’il poursuivait de ses assiduités, ce n’est pas le cas dans Le dieu dans l’ombre, dans lequel, en aucun cas, il ne force Evelyn. Toutefois, les scènes d’amour sont un peu dérangeantes dans le sens où elles sont très détaillées et bestiales! Bref, cela ne plaira pas à tout le monde.

En conclusion, je ressors un peu mitigée de ma lecture. Si j’ai beaucoup apprécié le style d’écriture de Robin Hobb et la reconstitution des mœurs sociales des années 60 et 70, en revanche, la réaction de certains personnages ou certaines scènes m’ont un peu surprises. Toutefois, cela ne m’empêchera pas de découvrir d’autres romans de l’auteur et pourquoi pas m’atteler un jour à sa fameuse saga de L’assassin royal?

Autres avis : 

Au Pays des Caves Troll

Le Bibliocosme

Pause Earl Grey

17 commentaires

  1. Je dois le commencer très prochainement : merci pour ta chronique, je vais revoir mes attentes à la baisse du coup ^^ Je te conseille en revanche effectivement de découvrir les autres romans de l’auteur : je n’ai jamais été déçue, c’est vraiment de la bonne fantasy ! 😉

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  2. Effectivement pour les avis catégoriques… Je l’avais lu… et je n’avais pas aimé, du tout. Cela date de quelques années, mais je me souviens avoir lu plusieurs passages en diagonale pour arriver plus vite à la fin. Après, tout est une question de goût et je ne doute pas que ça puisse plaire à d’autres. 🙂

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  3. J’ai lu la saga de l’Assassin Royal et je l’adore (excepté le dernier cycle que j’ai abandonné au second tome), ce roman m’intrigue, car je la connais surtout pour son univers imaginaire où se déroule l’Assassin Royal et Les aventuriers des mers… Si j’ai l’occasion je pense que je donnerai une chance à ce roman pour me faire mon avis dessus !

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  4. J’ai toujours eu du mal avec ses romans hors du cycle du Royaume des anciens (oui oui il faut que tu lises l’assassin royal et les autres, c’est magnifique !) donc j’angoisse de commencer celui-ci, dont j’ai une vieille édition VO. Je sais un peu plus à quoi m’attendre grâce à ta chronique, merci !

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