#PLIB2020 : Papier noir, lueur d’espoir de Mina M.

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Quatrième de couverture : 

Numa, orphelin de 12 ans mystérieux et atypique, trouve du réconfort dans le papier qu’il sculpte à longueur de temps et dans son amitié pour Emi. Un jour, celle-ci chute d’un arbre et tous pensent le garçon coupable. Désespéré, Numa fuit vers la Forêt Hurlante. Perdu dans le noir. Brisé par la tristesse, la solitude et la peur, il fait la connaissance d’une étrange créature : le Corbu. Trouvera-t-il le chemin vers la paix ou s’abandonnera-t-il complètement au destin cruel que Mélancolie et Bile Noire lui réservent ?

Editeur : Le chat noir

Nombre de pages : 112

Prix : 10,00€

Date de publication : 20 Février 2019

#ISBN9782375681046

Mon Avis : 

Depuis la création de la collection des Chatons Hantés (j’adore ce nom!) par les éditions du Chat noir, j’ai lu tous les tomes sortis. Aussi, j’ai profité des Imaginales en mai dernier pour me procurer leur dernière parution : Papier noir, Lueur d’espoir de Mina M. Le nom de l’auteure vous dira probablement quelque chose car elle est également illustratrice et bon nombre de couvertures des romans parus au Chat noir porte sa patte. Avant ce roman jeunesse, elle a également illustré un artbook co-écrit avec Cécile Guillot, Willow Hall.
Papier noir et lueur d’espoir a fait l’objet d’une Lecture Commune entre Elhyandra et moi et il semblerait que nous ayons partagé le même ressenti.

Numa est un orphelin de douze ans qui vit dans un foyer. Mais, l’adolescent solitaire et mystérieux n’y éprouve aucun bonheur à cause de deux de ses camarades, Charles et Liv qui le harcèlent et de l’indifférence des adultes qui travaillent dans le centre. Heureusement, il peut compter sur Emi, une jeune fille qui vit dans le voisinage. Tous deux éprouvent l’un pour l’autre des sentiments passionnés et vivent des moments volés au sein du Jardin de la colline, perchés sur un chêne. Mais un jour, alors que le temps se gâte, Emi glisse accidentellement d’une branche et se retrouve à terre, inconsciente. Numa part prévenir les parents ; toutefois, leur réaction accusatrice n’est pas vraiment celle à laquelle il s’attendait. Accablé par la culpabilité, il s’échappe dans la Forêt Hurlante…

Ma lecture avait bien mal commencé avec le premier chapitre du roman. A cela, trois raisons :
– un style d’écriture que j’ai trouvé un peu maladroit au début avec des phrases trop longues.
– un traitement des personnages manquant de subtilité : par exemple, Numa m’a vraiment fait penser à Rémy sans famille (orphelin, souffre-douleur de ses camarades, indifférence des adultes du centre face à son sort, accident d’Emi et accusation de son père, morsure d’un serpent, etc…), je trouvais que cela faisait un peu beaucoup. De plus, la réaction du père d’Emi m’a vraiment parue disproportionnée (toutefois, le lecteur aura l’explication à la fin du roman).
– un récit qui verse dans le surréalisme sitôt Numa rentré dans la Forêt hurlante. Et je l’ai déjà dit quelques fois mais ce n’est pas du tout mon genre de prédilection.

Puis, la magie a commencé doucement à opérer à partir du second chapitre car le récit revêt peu à peu un double niveau de lecture :
Il est possible que les enfants ne perçoivent que le premier degré du roman et le vivent comme un joli conte étrange à l’image d’Alice au Pays des Merveilles. Numa se rend quant à lui dans l’étrange Demeure sens dessus dessous, inspirée par différents courants architecturaux. D’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié les références de Mina M. notamment les œuvres surréalistes de Maurits Cornelis Escher ainsi que celles de Gaudi pour l’Art Nouveau. 

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Maurits Cornelis Escher, Relativité (1953) : Source

Toutefois, les adolescents seront peut-être plus réceptifs aux concepts psychologiques que Mina M. a glissés subrepticement dans son récit.
Dans la Demeure sens dessus dessous, Numa rencontre d’autres enfants et adolescents comme lui en situation de traumatisme. Pour qu’ils puissent retrouver le chemin de la reconstruction, Mina M. propose alors le processus de Résilience :
– chaque pensionnaire de la Demeure sens dessus dessous possède une chambre-cocon dans laquelle ils se sentent en sécurité et qui est à l’image de leur goût et de leur personnalité.
– une écoute et une confiance personnalisées par le personnage adulte de Dame Résilience qui s’oppose à ceux indifférents du foyer de Numa. Cette dernière les protège également de l’influence néfaste de sa soeur Mélancolie et de son neveu Bile noire.
– enfin, Dame Résilience fait en sorte que les enfants et adolescents trouvent par eux-mêmes leur propre chemin vers la guérison notamment grâce au soutien mutuel, à la confiance en soi et à l’art.

– Tu as raison, Numa, nous n’avons rien inventé, répondit Dame Résilience d’un ton malicieux. Les artistes que nous apprécions sont mis en valeur à notre manière. Il n’y a pas à proprement parler d’exposition d’œuvres dans cette demeure, mais une retranscription de ce que les œuvres nous ont permis de percevoir ou de comprendre. Ce que je te dis te paraît peut-être nébuleux pour le moment. Mais pour simplifier, je dirais que j’ai toujours souhaité mettre en avant les arts. Et tu verras que pratiquer un art , à ta manière, te permettra de te sentir mieux. Car l’art, quelqu’il soit, s’adresse à tes sens, il questionne tes émotions, ton intellect et se partage avec d’autres. Il soulève des questions éternelles, universelles, comme il peut toucher une préoccupation personnelle et t’aider à te comprendre toi-même. L’art ne nous touche que quand il parvient à nous émouvoir ou à nous faire rêver. Alors, laisse-toi aller à la rêverie, Numa. (P. 38)

En conclusion, si ma lecture avait bien mal commencé au premier chapitre, je suis immédiatement tombée sous le charme de la plume de Mina M. à partir du second, notamment grâce à son double niveau de lecture. En effet, loin du conte surréaliste pour enfant, Papier noir, lueur d’espoir est surtout une véritable réponse à des pré-adolescents ou adolescents en situation de traumatisme ou en mal-être. Bref, un roman que je conseille vivement au lectorat-cible.

Autres Avis : 

Elhyandra

Ombrebones

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10 réflexions sur “#PLIB2020 : Papier noir, lueur d’espoir de Mina M.

  1. Bonjour et merci beaucoup pour ce très beau retour ! Il y a juste une petite erreur, je n’ai suivi aucune formation en psychologie 🙂 Vous avez peut-être confondu avec Cécile Guillot. Merci encore, je suis très heureuse que le premier chapitre ne vous ait pas empêchée de poursuivre votre lecture !

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