Quatrième de couverture :
Au temps des croisades, la Terre sainte a tout d’une terre maudite : Francs, Byzantins, Turcs et Assassins ne cessent de s’y affronter. Personne ne semble en mesure d’arrêter l’empereur Jean Comnène, ni le cruel Zengi, qui menacent l’un comme l’autre de déferler sur les royaumes francs. Pour le contrer, Foulque, le roi de Jérusalem, envisage de pactiser avec les Turcs de Damas. C’est sans compter sur son épouse, la reine Mélisende, qui juge cette alliance indigne de son royaume.
Pour parvenir à ses fins, la terrible reine devra s’en remettre à des forces plus puissantes qu’elle, au risque d’éveiller des créatures depuis longtemps endormies…
Editeur : Fleuve éditions
Nombre de pages : 237
Prix : 17,90€
Date de publication : 6 Février 2020
Mon Avis :
Quand j’ai sélectionné le roman Mélisende de Jérusalem lors de la Masse Critique de Janvier (je remercie d’ailleurs Babélio et les éditions Fleuve pour ce service presse), j’étais très contente de renouer avec les écrits de Jean-Louis Fetjaine. En effet, lorsque j’avais découvert le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien au début des années 2000, j’avais tellement été enthousiasmée par cette lecture que je voulais lire d’autres romans de cet acabit, c’est alors que j’avais découvert (et dévoré!) La trilogie des Elfes, Les chroniques des Elfes (tout deux disponibles en intégral aujourd’hui) et le diptyque Le pas de Merlin. Malheureusement, son nouveau roman Mélisende de Jérusalem ne m’aura pas autant enthousiasmée…
A la fin du XIème siècle et à l’issue de la Première Croisade, les Chrétiens d’Occident ont chassé les Turcs de Jérusalem et ont fondé les quatre Etats Latins d’Orient : le Comté d’Edesse, la Principauté d’Antioche, le Comté de Tripoli et le Royaume de Jérusalem. Quarante ans plus tard, en 1138, ils ont bien du mal à maintenir leur possession car ils subissent les pressions non seulement de l’empereur byzantin Jean Comnène mais aussi celle des Turcs menés par l’atabeg Zengi. Or, une troisième force plus obscure et invisible se rajoute aux deux premières : celle des Djinns qui ont juré la fin de l’Humanité sur ces terres. Et avec elle une prophétie :
Quand trois rois auront péri, dans les montagnes, les sables et la terre, quand trois rois auront péri par le venin, la pierre et le fer, quand trois rois auront péri en trois ans, quant trois rois ne seront plus et que la femme sera reine, alors notre temps viendra… (p. 15)
Et cette femme n’est autre que Mélisende, Reine de Jérusalem…
Un roman de Fantasy historique complexe…
Jean-Louis Fetjaine n’en est pas à son premier coup d’essai dans la Fantasy historique au Proche Orient. En effet, son roman Djinn paru en 2017 mettait en scène la soeur de Mélisende, Alix d’Antioche et la fille de cette dernière, Constance, dix ans avant les faits du roman Mélisende de Jérusalem. Bien que Djinn soit dans ma PAL, je ne l’ai malheureusement pas encore lu et j’aurais peut-être dû le faire car j’ai eu du mal à appréhender le contexte historique. Il y a beaucoup de personnages qui interviennent (d’ailleurs, un dramatis personae n’aurait pas été de trop) et les nombreux lieux géographiques ne sont pas tous indiqués sur la carte géographique présente en début d’ouvrage. Il m’a donc fallu une bonne centaine de pages pour arriver enfin à m’y retrouver. De plus, la présence d’ellipses temporelles de plusieurs mois, voire d’années entre les chapitres cassent également le rythme du récit et a fait que j’ai eu énormément de mal à suivre le cours des évènements.
… et orientale dépaysant…
Actuellement, je suis à la recherche de roman orientalisant en Littérature de l’Imaginaire car j’ai envie de m’échapper de la Fantasy traditionnelle basée sur la période médiévale occidentale. Le roman de Louis-Fetjaine rentre donc parfaitement dans cette logique actuellement pour deux raisons :
- La première est la maîtrise du contexte historique de l’auteur. En effet, ce dernier est diplomé d’Histoire médiévale et cela se ressent à la lecture notamment par :
– l’emploi de termes spécifiques usités dans chaque culture : byzantine (varègue, Basileus, ou les dromons), turque (atabeg ou ghulam) et franque (viguier ou poulain).
– le nom d’origine des villes du Moyen Orient comme Taraboulous pour Tripoli. – la présence de dialogues en arabe, en turque ou en araméen.
– l’emploi du système de mesures de l’époque comme les toises, les lieues ou les livres.
J’aime retrouver dans des romans historiques comme en Fantasy ce genre de détails qui me permettent de m’immerger dans une ambiance. - La seconde est la présence peu commune en Fantasy de créatures issues de la culture arabe comme les Djinns. Ces derniers vivent dans des milieux hostiles aux Hommes comme le désert ou apparaissent durant la Nuit. Ils sont capables de prendre forme humaine ou de posséder un être humain. Dans Mélisende de Jérusalem, leur but est de provoquer des dissensions parmi les humains pour qu’ils s’entretuent et récupérer ainsi pour eux les terres du Moyen Orient.
… mais qui ne tient pas toutes ses promesses.
Bien que j’ai eu du mal à appréhender ce roman, il n’empêche que le début était prometteur. Malheureusement, les maladresses relatées ci-dessous ont fait que je n’ai pas du tout accroché à ma lecture.
- Le choix du titre m’a laissé perplexe. En effet, étant donné qu’il s’agit du nom de Mélisende de Jérusalem, je pensais que cette dernière serait le personnage principal du roman et jouerait un rôle plus accru. En réalité, il n’en est rien car finalement elle est complètement noyée parmi les autres personnages et elle intervient très peu dans le récit. Je dirais même plus qu’elle se fait carrément voler la vedette par les deux adolescents Martin et son ami Fahd.
- Certaines scènes sont complètement décorrélées de la trame principale et ne servent pas vraiment l’intrigue : je citerais en exemple la scène de la Révélation. Finalement, à quoi a-t’elle servi?
- La fin est abrupte et décevante : dix pages avant la fin, je me suis dit que Mélisende de Jérusalem se poursuivrait probablement avec un troisième tome étant donné que la prophétie de la mort des trois rois vient à peine de se réaliser. En réalité, il n’en est rien et le roman s’achève sur une fin complètement déroutante qui m’a laissé un goût d’inachevé. Dommage…
En conclusion, bien que le contexte historique de Mélisende de Jérusalem soit maîtrisé, bien documenté et le choix géographique dépaysant, je regrette toutefois que la complexité de l’univers, les ellipses, l’intérêt de l’intrigue qui se perd en cours de route et la fin abrupte et déroutante m’aient complètement fait décrocher. Du coup, je ne sais pas vraiment si je lirai Djinn car il semblerait que certains des défauts évoqués ci-dessus aient été déjà relevés également par les blogopotes Boudicca, le Troll et le Lutin même si elles ont aimé ce roman. Bref, à voir…
J’ai planifié ma chronique pour la semaine prochaine ^^ Je l’ai reçu comme toi pour l’opération masse critique de Babelio et, même en ayant lu Djinn, j’ai été assez déçue. Je trouve d’ailleurs très étonnant que le roman ne soit pas présenté comme une suite alors que c’est clairement le cas : du coup tes difficultés à te repérer dans les personnages et le contexte sont tout à fait compréhensibles. Et, comme, toi, je me demande bien pourquoi Mélisende donne son nom au roman alors qu’elle est apparaît comme un personnage très secondaire.
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J’ai hâte de lire ta chronique car j’ai l’impression que l’on aura pas mal de points communs. Lorsque j’ai publié ma chronique, j’ai eu quelques retours de lecteurs qui se disaient surpris de la publication de la suite. Je pense que la maison d’édition n’a pas beaucoup communiqué à ce sujet ; quant à moi, j’aurais bien voulu savoir qu’il s’agissait d’une suite car je ne l’aurais probablement pas choisi lors de la Masse Critique.
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J’avais bien aimé Djinn alors à voir
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