Nixi Turner (T.2) de Fabien Clavel

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Quatrième de couverture : 

Après les vacances de la Toussaint, Nawel retrouve ses amis et découvre qu’Image a perdu beaucoup de poids. Elle commence à s’inquiéter pour elle, mais Nixi ne s’y trompe pas, c’est certainement l’oeuvre d’un Croquemitaine.
Armée de son épée, la chasseuse est prête à reprendre le combat !

Editeur : Le chat noir

Nombre de pages :

Prix : 10,00€

Date de publication : 31 Octobre 2019

Mon Avis :

Je poursuis ma découverte de la saga Nixi Turner de Fabien Clavel avec le second tome de la série (sur un total de cinq) consacré à un autre « Croque-mitaine », la Goule. Et je remercie à ce titre, Alison et les éditions du Chat noir pour me l’avoir envoyé. Bien que cet opus soit de qualité, j’ai moins ressenti l’effet de surprise que j’avais pu avoir dans le premier tome.

Malgré son jeune âge, Imane possède un degré d’exigence assez élevé vis à vis d’elle-même : elle ne doit pas faillir non seulement parce que le milieu favorisée dont elle est issue l’exige mais elle se met également beaucoup de pression quant à ses résultats scolaires. Excellente élève, elle se dispute souvent la première place au sein de sa classe avec Hugo, un autre élève brillant. Mais, la jeune fille distante n’a pas beaucoup d’amis. Pourtant, alors même qu’elle perd du poids depuis l’été, Nixi Turner a bien remarqué que quelque chose clochait chez elle. Et si un nouveau croquemitaine s’en prenait désormais à Imane?

Un second tome dans la même lignée que le premier…

Les cinq tomes de Nixi Turner possèdent une continuité chronologique et suivent le rythme d’une année scolaire : si celui consacré à Baba Yaga s’était déroulé de la rentrée en septembre aux vacances scolaires de la Toussaint, celui sur la Goule se poursuit de novembre à la période des fêtes de fin d’année.
Fabien Clavel reprend également les mêmes rouages que dans le premier tome : Nixi Turner est une jeune fille aux cheveux blancs très étrange et mystérieuse de la classe de 6B. Les adultes semblent ne pas vraiment faire attention à elle et il lui arrive parfois de disparaître pendant des jours de la classe. Elle habite dans le parc en face du Lycée dans l’isba qu’elle a récupéré à Baba Yaga. Armée de son épée Kynode et du livre le Lexithériôn, elle a pour mission de combattre les croque-mitaines, un terme générique pour qualifier les monstres qui s’en prennent aux mortels. L’inspiration des séries télévisées comme Charmed ou Buffy contre les vampires est complètement assumé puisque l’auteur en fait souvent référence dans son roman.

… qui mélange la mythologie classique et le folklore orientale

Si dans le premier tome, le folklore russe était à l’honneur avec le personnage de Baba Yaga, cette fois, Fabien Clavel reprend de manière syncrétique les mythologies gréco-latines en leur donnant une tonalité plus orientale.
– Je citerais par exemple les créatures peu connues des Kères. Ils s’agit de divinités infernales venues sur les champs de bataille pour s’emparer des âmes des morts afin de les mener aux Enfers. Si dans la mythologie grecque, elles possèdent un aspect plutôt repoussant, dans le roman, elles se cachent grâce au port d’un vêtement ample de couleur bleu nuit et d’un turban ou foulard nommé chèche qui leur donne une tonalité orientale. Dans ce second tome, elles jouent un rôle plutôt positif car elles aident Nixi Turner dans sa quête de destruction des croque-mitaines.

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Une Kère dessinée par Mina M (p. 49)

– La Goule est également à l’origine une créature de l’imaginaire pré-islamique. Prenant l’apparence d’une hyène ou d’une femme, elle se cachait la nuit dans les cimetières ou le désert pour surprendre et dévorer les voyageurs imprudents. Dans le roman, Fabien Clavel se réapproprie cette créature en lui donnant le nom grec de Gello et en faisant la personnification de l’anorexie.

… traite le problème de l’anorexie mentale.

Comme dans le premier tome avec le harcèlement, Fabien Clavel décrit avec précision les mécanismes qui mènent à l’anorexie mentale. Dans le cas d’Imane, plusieurs pertes de repère et des changements seraient à l’origine de sa maladie :
– Avant cette rentrée scolaire au Lycée Gustave-Caillebotte, Imane était dans un lycée français à Vienne et était très heureuse avec ses amis. Mais, son père a du revenir en France à Paris, à la suite d’une mutation professionnelle.
– Son frère adoré est parti du domicile familial pour se rendre dans une école de commerce à Toulouse.
– Et sa mère, ancienne danseuse classique et menant une vie mondaine importante, fait peser sur la jeune fille un haut degré d’exigence.
Imane se juge alors constamment et ne pense jamais être à la hauteur. Elle a alors développé des signes inquiétants qui se traduisent par une baisse du désir de manger, une perte de poids importante et une dysmorphophobie, c’est à dire qu’elle ne perçoit pas sa perte de poids et pense avoir toujours des kilos à perdre.

L’adolescente s’approche, fascinée par son corps difforme. Elle pèse maintenant 51 kilos pour 1.72 mètre. Pourtant, elle a du mal à y croire. Elle a encore tant de poids à perdre! (P. 11)

Dans le roman, c’est la Goule qui est à l’origine de la perte de poids car cette dernière dévore littéralement Imane. Si au début, la jeune fille se laisse faire, elle va peu à peu prendre conscience que cette situation n’est pas normale et va prêter main forte à Nixi Turner pour combattre son croque-mitaine.

En conclusion, ce second tome m’a beaucoup moins surprise que le premier car il en reprend peu ou prou les mêmes éléments à savoir la continuité temporelle et la démarche des croque-mitaine en tant que personnification des problèmes adolescents (le harcèlement pour le premier, l’anorexie mentale pour le second). En revanche, j’ai beaucoup apprécié le syncrétisme de la mythologie gréco-latine avec le folklore orientale, cela donne une touche assez originale au roman et cela change des centaures ou autres faunes que l’on trouve habituellement. Enfin, je trouve que la thématique de l’anorexie a été bien documentée et traitée dans ce roman. Bref, il s’agit d’une saga assez intéressante qui peut aussi bien se lire par des adolescents (9-12 ans) que par les adultes (parents, enseignants, etc…).

Autres avis : 

Ombrebones

Autres tomes : 

Tome 1

Tome 3

Tome 4

Tome 5

9 commentaires

  1. Merci pour le lien 🙂 J’ai bien aimé découvrir les kères, je ne connaissais pas ! Et j’ai apprécié la thématique mais je trouvais quand même que ça manquait de solutions concrètes pour conseiller les jeunes qui liraient ce tome.

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