Quatrième de couverture :
« Virago : Femme guerrière, fortre et courageuse. Héroïne. » Ovide (Ier siècle av. J. -C.) » Virago : n. f. Péjoratif. Femme d’allure masculine, autoritaire et criarde. » Le Larousse (XIXe siècle) Vous en conviendrez, la définition du terme » virago » a légèrement glissé en quelques siècles… Bon, ok, soyons francs : elle n’a plus rien à voir avec sa signification originelle. Il est désormais temps de redorer le blason de ce mot et, surtout, de celui de toutes les viragos de l’Histoire ! Dans cet ouvrage inspiré de la série vidéo à succès » Virago « , Aude Gogny-Goubert et Adrien Rebaudo dressent le portrait de plus de 70 femmes qui ont fait des choses extraordinaires, et dont on a peu – voire jamais – entendu parler.
Qu’elles soient politiciennes, astronautes, peintres, scientifiques, danseuses… toutes ont transcendé leur condition, leur religion, leur époque ou leur milieu social pour faire bouger les lignes et changer le cours de l’Histoire. Thérèse Clerc, Wangari Maathai, Fatima al-Fihriya, Elizabeth Blackwell, Grisélidis Réal…
Editeur : First édition
Nombre de pages : 173
Prix : 14,95€
Date de publication : 23 Janvier 2020
Mon Avis :
J’avais découvert la comédienne Aude GG grâce à ses apparitions dans la série Palmashow et dans quelques court-métrages de la chaîne Golden Moustache. Puis grâce à l’algorithme de YouTube, sa chaîne Virago m’avait été proposée et j’avais commencé avec la vidéo consacrée à la philosophe et mathématicienne Hypatie. En trois ans, sa chaîne a fait le portrait de vingt-six femmes qui ont marqué l’Histoire ou l’actualité. Si Aude Gogny-Goubert a arrêté sa chaîne en début d’année, son livre V pour Virago est sa conclusion logique.
Virago est un terme péjoratif depuis le XVIIème siècle et désigne aujourd’hui une femme aux allures masculines (vir en latin signifie « homme »). Et pourtant, ce terme n’a pas toujours été négatif comme en témoigne la citation d’Ovide au Ier siècle après J.-C. (Voir Quatrième de couverture). Par exemple, des souveraines dans l’Histoire comme Elizabeth 1ère d’Angleterre ou Christine de Suède ont pu être qualifiées de virago. Aude Gogny-Goubert souhaite rendre aujourd’hui son sens premier à ce terme en présentant des femmes méconnues, fortes et courageuses, soit en avance sur leur temps, soit qui à leur manière ont fait avancer la cause féminine. L’autrice dresse ainsi le portrait de plus de 70 femmes dont quelques unes ont déjà fait l’objet de vidéos sur sa chaîne.
La majorité des portraits tient sur deux pages. Celle de gauche est dédiée à la biographie de la personnalité féminine avec ses dates de naissance et trois mots-clés qui résument son existence (par exemple pour Ada Lovelace : Sciences, Calculatrice mécanique et Codage informatique). Le texte est court et synthétique, agréable à lire car il est aéré et finit parfois par une petite anecdote de la vie du personnage. Enfin, la page de droite est illustrée et représente de manière schématique la figure féminine, parfois un peu trop d’ailleurs car certaines sont tout juste reconnaissables (je citerais par exemple Lady Di ou Nelly Bly).
Cet ouvrage est dans la même lignée que la bande dessinée Culottées de Pénélope Bagieu et nous permet de découvrir des femmes méconnues en les faisant sortir de l’ombre : sur 77, je n’en connaissais que 23, ce qui est très peu. Le panel est assez bien représentée car les femmes sont originaires de tous les continents et de tous les milieux sociaux. Comme sur sa chaîne Youtube, elles ont investi de nombreux domaines dévolus auparavant aux hommes, comme les Sciences (Grace Hopper, Rachel Carson, Hedy Lamarr), l’Art (Frida Kahlo, Isadora Duncan, Maria Sibylla Merian), le sport (Ellen MacArthur, Annie Kopchovsky, Marie Marvingt), la politique (Olympe de Gouge, Gisèle Halimi, Simone Veil) ou la lutte pour le droit des femmes (Rosa Parks, Waris Dirie, Françoise Giroud).
Ce livre est enfin l’occasion de découvrir l’effet Mathilda du nom de Mathilda Joslyn Gage :
Les femmes scientifiques reçoivent moins de prix, de crédit ou de reconnaissance que le sexe opposé. C’est ce que l’on appelle l’effet Mathilda. (P. 37)
Par exemple, Roselind Franklin qui a découvert la structure en hélice de l’ADN ne sera jamais citée et ce sont ses collègues masculins James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkins qui recevront le Prix Nobel de médecine en 1962! En revanche, j’aurais juste un petit bémol à formuler : s’il est certain que l’effet Mathilda est bien réelle, je n’aurais pas forcément mis dans la liste des scientifiques spoliées Jocelyn Bell Brunel ou Nettie Stevens. Si leurs découvertes ont été attribuées à leur directeur de thèse, il était très courant à l’époque que ces derniers pillent le travail de leurs doctorants qu’ils soient femme ou homme.
En conclusion, V comme Virago est un ouvrage intéressant qui dévoile plus de 70 portraits de femmes. Synthétique et agréable à lire, il est l’occasion de sortir des limbes de l’Histoire ou de l’actualité ces personnalités féminines remarquables qui ont chacune oeuvré à leur manière pour faire avancer la cause de leur genre. Enfin, cet ouvrage peut être une première approche pour ensuite approfondir le sujet et lire d’autres auto-biographies, récits ou fictions. Pour Nellie Bly, par exemple, je vous conseille la lecture de ses deux livres passionnants : 10 jours dans un asile ou Le tour du Monde en 72 jours.
Intéressant, je note ! J’avais déjà beaucoup aimé « Culottées » (où j’ai entendu parler pour la première fois de Nelly Bly) et je serais ravie de découvrir d’autres portraits de ce type. Merci pour la découverte 🙂
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Avec plaisir. J’ai commandé dans ma librairie une Bd qui s’appelle les Decouvreuses. Ce sont des portraits de femmes scientifiques. Il a l’air très intéressant et dans la même lignée. Je ferai une chronique aussi.
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Je vais suivre ça alors 🙂
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Merci ! 😊
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