#PLIB2020 : La cité des chimères de Vania Prates

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Quatrième de couverture :

Londres est devenue Lowndon Fields. Une cité utopique dans laquelle vivent nombre de curiosités : chimères, guides, gardiens, alchimistes, mystificateurs, immergeants… Une nouvelle ère a commencé. Le monde tel qu’on l’a connu a disparu. Chaos, misère, famine… Les Hommes ont enfin trouvé un équilibre et se sont organisés en guildes, guidés par Leur chi, leur nature profonde. Guilde des Marchands, des Inventeurs, des Alchimistes, des Gardiens ; tous demeurent fidèles à ce qu’ils sont afin de vivre en harmonie avec la nature et les animaux particulièrement respectés, créant une cité semblable à une ville sylvestre.
Dans ce monde proche de l’utopie, Céleste, une jeune fille de 17 ans, n’a pas de chi. Le jour où elle rencontre Calissa, mystérieuse contrebandière, elle est loin de se douter qu’elle va se retrouver embrigadée bien malgré elle dans une histoire complexe qui mêle non seulement le dirigeant de Lowndon Fields, mais également la très redoutée « Confrérie des Sans-loi ». Entre ruse, savoir, intrigues et faux-semblants, Céleste va devoir changer sa vision du monde…

Editeur : SNAG

Nombre de pages : 447

Prix : 18,00€

Date de publication : 3 Octobre 2019

#ISBN9782490151219

Mon Avis : 

Je poursuis mes lectures du PLIB 2020 en tant que membre du jury avec ce troisième roman lu sur les cinq. Hormis, Je suis fille de rage de Jean-Laurent Del Socorro pour lequel j’avais eu un énorme coup de coeur, je dois bien vous avouer que les autres romans finalistes ne m’attirent guère, en raison de leur genre trop Young Adult pour moi. Et pourtant, ce premier tome de La cité des chimères m’a agréablement surprise malgré quelques longueurs.

Quelques décennies après l’effondrement de notre société, les Humains parviennent enfin à restaurer un semblant de paix et de prospérité. Plus à l’écoute de la Nature, les animaux devenus des Gardiens veillent à ce que l’harmonie et l’équilibre règne désormais.
Dans la ville de Londres devenue Lowndon Fields, le destin de Céleste, une jeune fille de 17 ans va basculer. Alors qu’elle a dû quitter très jeune l’école pour aider ses frères et sa mère dans la boutique familiale, elle n’a pas pu connaître son chi, c’est-à-dire son don. Or, au détour d’une livraison, son chemin va croiser la mystérieuse contrebandière Calissa qui semble nerveuse et lui confie de manière précipitée son sac à main. En rentrant à la boutique, Céleste découvre son contenu et en sort un livre. Ces objets, derniers vestiges d’une civilisation disparue, sont devenus fort rare et sont tous détenus dans la bibliothèque de Septentria, fermée au public. Or, les rumeurs les plus folles courent à propos de cette institution…

Une utopie…

Le thème de l’effondrement de notre civilisation semble être à la mode en ce moment en SFFF et en Young Adult. Sur les cinq romans finalistes du PLIB 2020, trois appartiennent au genre de la dystopie et quatre se déroulent dans un monde post-apocalyptique, ce qui commence à être un peu redondant. Ils présentent souvent les mêmes caractéristiques : l’origine de l’effondrement possède une cause environnementale et trouve régulièrement sa source dans la chute de notre écosystème provoquées par les activités humaines. Le monde d’après est souvent dépeint comme une dystopie, c’est à dire une société dans laquelle les Hommes tentent de survivre : les ressources manquent ou sont mal distribuées, la violence et les inégalités règnent, les libertés individuelles sont entravées, la démocratie a cédé la place à la dictature, le bonheur inexistant, etc…
La cité des Chimères a au moins le mérite d’éviter cet écueil. La crise après l’effondrement semble avoir été dépassée et les Hommes ont réussi à recréer un monde en harmonie avec les animaux et la Nature. Ils vivent au sein de la cité de Lowndon Fields protégée des attaques de Chimères (des animaux fantastiques qui ont détruit la ville quelques années auparavant lors de la Grande Débandade) par une enceinte. Elle est également très bien administrée par Wood malgré plusieurs tentatives d’assassinats à son encontre. Bref, la paix règne et l’avenir des Hommes n’est plus menacé ce qui inscrit ce roman dans le genre de l’Utopie.

…aux allures de Fantasy…

Outre son style utopique et malgré le fait que le roman s’inscrive dans un contexte de post-effondrement, je le classerais également dans le genre de la Fantasy. En effet, le merveilleux fait partie du quotidien des Hommes même si le mystère règne quant à ce qui se passe derrière le portail de Septentria.
– je ne reviendrai pas sur les chimères dont j’ai parlées plus haut. Mais, par exemple, les humains ont développé un lien très particulier avec les animaux. Ces derniers sont ainsi devenus des Gardiens et veillent à ce que les hommes ne dépassent plus les bornes. Céleste est ainsi le témoin d’une scène incongrue : des écureuils lancent des projectiles sur une femme argentée qui s’est mal comportée dans la rue. Ou lorsque Céleste croise un ours, elle doit lui témoigner une certaine déférence à son égard notamment en le saluant.
– chaque humain possède un chi et le découvre au moment de l’adolescence. Malheureusement pour Céleste, elle a dû quitter très tôt l’école et n’en a jamais eu connaissance. Sa rencontre avec Calissa va donc tout changer car en lisant les premières pages d’un livre, elle se rend compte qu’elle peut rentrer dedans littéralement et vivre l’histoire au côté des personnages. Cette capacité fait d’elle une « immergeante » et lui donne le droit de rentrer à Septentria. Et là, on sent que l’autrice s’est vraiment faite plaisir à imaginer les bâtiments de cette Institution car les descriptions font état d’un Merveilleux qui m’a beaucoup plu. Mais, je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher la surprise.

qui possèdent quelques longueurs.

La présence de Céleste dans Septentria n’est pas fortuite car si la jeune fille est heureuse d’avoir intégrée l’Institution, elle a surtout été manipulée par Calissa. Cette dernière a en effet pour mission de découvrir qui a tenté de tuer Wood et quelques indices semblent indiquer que la personne en question proviendrait de Septentria. L’intérêt de l’intrigue n’est donc pas inintéressant mais a tendance un peu à se noyer dans l’univers imaginé par Vania Prates. En effet, l’autrice prend peut-être un peu trop de temps à développer le worldbuilding et le merveilleux, à tout justifier dans les moindres détails et à s’attarder sur les personnages, ce qui fait traîner le roman en longueur. J’ai trouvé cela un peu dommage car à la moitié de l’ouvrage, l’enquête avait finalement très peu avancé. J’ai donc eu un peu de mal à le finir.

En conclusion, par rapport à toutes les parutions récentes de romans post-effondrement dans le genre Young Adult, La cité des Chimères tire son épingle du jeu en évitant l’écueil d’une énième dystopie. Au contraire, en prenant le parti de l’utopie, l’autrice apporte une petite touche d’originalité qui n’est pas négligeable. Son univers, son sens du merveilleux et ses personnages sont également bien développés, parfois un peu trop car l’intérêt de l’intrigue finalement se retrouve un peu étouffée. Rien de grave toutefois car je pense que les personnes en quête d’un roman YA positif et mignon peuvent y trouver leur compte.

Autres avis : 

Les mots de Mahault

Light and Smell 

Ombrebones

Plumes de lune

14 commentaires

  1. Si je n’ai pas ressenti les longueurs que tu évoques, complètement prise par l’univers et la plume de l’autrice, je partage ton enthousiasme pour le sens du merveilleux de l’autrice et la touche d’originalité qu’elle a su insuffler à son récit …

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    • Tu as bien fait. Je suis en train de lire Mers mortes et pour ma part, je me force à aller jusqu’au bout (il me reste 40 pages) mais c’est une vraie torture. Si ce n’était pas pour le PLIB, je ne serai pas allée jusqu’au bout et je ne l’aurais même pas chroniqué.

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      • C’est drôle parfois comme les ressentis peuvent être différents d’une personne à une autre. J’ai bien aimé Félines alors que d’autres personnes ne l’ont pas apprécié. Je n’ai pas aimé Mers Mortes et d’autres ont adoré. Je sens que ça ne va pas être simple d’écrire la chronique : le but sera d’exprimer mon ressenti tout en ne blessant personne… Pas facile.

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      • Oui je me suis fait la même réflexion après mon abandon de Félines ^^’ Et ça a été un vrai exercice pur moi de rédiger la chronique sans que ça ne heurte celleux qui avaient aimé. En tout cas tu as le droit de dire ce que tu penses, tant que tu restes respectueuse c’est ça qui importe 🙂

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