
Quatrième de couverture :
« C’est la fille coiffée style Halloween. Coupe Morticia Addams, teinture noir de jais, mèches orangées asymétriques. Elle a vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Une femme-enfant, songes-tu, qui dévore des biographies d’empoisonneurs célèbres et s’est affublée des piercings les plus douloureux du marché. De la chair à goth typique. Mais une fois passé les cheveux, les robes vintage, la bague ornée d’une perle en forme d’araignée ventrue, les tatouages sur les mains (un crâne de vampire, un coeur humain) et le maquillage outrancier, tu remarques que son visage est empreint d’une douceur et d’une sensualité maternelles qui semblent trop vulnérables pour participer de ce monde moderne. » Elle a pour nom Abi — diminutif d’Abimagique.
Quand cet étudiant, un peu désinvolte, un peu loser, rencontre Abi, cette jeune femme aussi plantureuse que mystérieuse, il n’imagine pas qu’il va devenir son amant et bientôt tomber sous son emprise. Car elle a besoin de lui : la fin du monde aura lieu dans peu de temps, et Abimagique compte sauver ce qui peut l’être. Du moins, c’est ce qu’elle dit…
Editeur : Le Bélial – Collection Heure Lumière
Nombre pages : 104
Prix : 8,90€
Date de publication : 29 Août 2019
Mon Avis :
Je voulais acheter Abimagique de Lucius Shepard l’année dernière dans le cadre de l’opération Heure-Lumière mais malheureusement, je m’étais trompée dans ma commande et j’avais pris Acadie de Dave Hutchinson à la place. Du coup, j’ai profité du déconfinement en mai dernier pour passer commande et soutenir un peu les maisons d’édition. Je me suis donc rappelé d’Abimagique surtout que j’avais déjà beaucoup aimé une autre novella de l’auteur, Les attractions de Rose Street.
Abimagique n’est pas son vrai nom, c’est celui qu’elle se donne. La première fois que notre narrateur l’a rencontrée, c’était dans un restaurant teriyaki dans le quartier de l’Université de Seattle. Il avait été attiré par elle, par son originalité, son look rappelant le personnage de Morticia dans la famille Addams et ses courbes voluptueuses. Quand il a osé l’aborder, elle lui avait révélé qu’elle était masseuse et qu’elle s’occupait de patients handicapés.
Il est sorti avec elle puis est devenu son amant, Abimagique possèdant une sexualité débridée qui lui a fait atteindre des sommets grâce à une technique bien à elle. Quelques mois plus tard, il a finalement emménagé chez elle.
Lorsqu’un jour, notre narrateur est attablé à un café, il fait une rencontre impromptue : l’ancien amant d’Abimagique est venu le mettre en garde. Elle n’est pas ce qu’il croit être et l’accuse de l’avoir rendu handicapé…
Une novella fantastique bien amenée…
Pour la petite anecdote, Lucius Shepard a réellement rencontré dans un restaurant teriyaki de Seattle une jeune femme attablée en train de lire un roman et arborant un look gothique avec des cheveux noir et orange. Contrairement au narrateur, il ne l’a pas abordé mais cette idée lui est restée dans la tête pendant longtemps jusqu’à ce qu’il se décide à écrire cette novella des années plus tard.
Tout comme la vraie jeune fille, Abimagique arbore un look original et possède une aura mystérieuse : attirée par tout ce qui est new age (tantrisme, pierres magiques, encens, anges, décoctions de plantes, etc…), on ne sait finalement rien d’elle, au même titre que le narrateur. On ne sait pas non plus quoi penser d’elle puisqu’au fur et à mesure de l’intrigue, le tour de force de Lucius Shepard est de nous faire changer régulièrement d’avis sur elle : est-elle une dangereuse sorcière qui se sert de ses amants pour des cérémonies mystiques ou est-elle juste une victime de ragots colportés par ses ex? Difficile dans un premier temps de se faire une idée claire, mais c’est là tout l’intérêt du genre fantastique.
… jusqu’à une conclusion lapidaire et décevante.
Bien que le style d’écriture soit toujours très agréable à lire et fluide, malheureusement, j’ai beaucoup moins apprécié la seconde partie un peu trop dérangeante à mon goût. Cette dernière a tendance à partir dans des délires mystiques d’autant plus que la nature d’Abimagique nous est révélée et pour ma part, j’aurais voulu que le mystère demeure. De plus, les trop nombreuses scènes de sexe risquent de déranger certains lecteurs. Et, j’ai eu un peu du mal aussi à comprendre la passivité du narrateur face à ce qu’il voit et assiste : il se laisse trop porter par le courant sans vraiment agir ou prendre de décisions.
En revanche, ce qui m’a vraiment déplue est la conclusion abrupte et frustrante. Et je n’ai pas pu m’empêcher de me dire « tout ça, pour ça »? Je n’ai rien contre les fins ouvertes mais là, je l’ai trouvé vraiment paresseuse d’autant plus que la postface de Lucius Shepard m’a un peu agacée. En gros, j’ai eu le sentiment qu’il me jetait à la figure : « Tu n’as rien compris? Ta gueule, c’est fantastique »!
En conclusion, Abimagique est une novella qui était vraiment bien partie : possédant un style d’écriture fluide, un personnage original et mystérieux et un équilibre dans le genre du fantastique qui fait que l’on ne sait jamais ce qui réel de ce qui ne l’est pas, malheureusement, je ne peux pas en dire autant de la seconde. Je n’ai pas trop accroché au délire mystique mais surtout la fin abrupte est très décevante. Bref, Abimagique n’est pas la novella que j’ai préférée dans la collection d’une Heure-Lumière, next!
Autres avis :
Il est dans ma PAL! je dois le lire, mais ta conclusion est également lapidaire, sans être décevante.
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En fait, j’ai mis « Next » parce que j’ai d’autres novellas de la collection Heure-Lumière qui m’attendent dans ma PAL! 😉
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Comme toi je garde un souvenir un peu mitigé de la novella je pense être passée à côté. Alors que ça partait bien ! Faudrait que je relise ma chronique pour me rappeler tout..
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Oui, ça m’arrive aussi des fois d’oublier ce que j’avais mis dans une chronique. Des fois, c’est drôle, j’ai un bon souvenir d’un bouquin et ma chronique n’est pas si positive que cela ou vice versa.
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C’est ça, identiquement pareil ^^’ Peut-être qu’on lit trop ?
->
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C’est possible !
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Même ressenti ! J’ai bien amé la première partie et le mystère, mais dès qu’il est levé ça devient décevant. On se passionne plus une histoire quand le doute persiste 😉
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Oui, on est souvent sur la même longueur d’onde après une lecture.
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Je l’ai dans la PAL depuis sa sortie sans jamais encore avoir pris le temps de l’y sortir, shame on me, je sais qu’il est assez mitigé par d’autres avis aussi
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A toi de te faire ton propre avis maintenant! 😉
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