Nightflyers de George R.R. Martin

Quatrième de couverture : 

Depuis des temps immémoriaux, les volcryns traversent la galaxie. Personne ne sait d’où ils viennent, où ils se rendent… ni même ce qu’ils sont vraiment. Karoly d’Branin est bien décidé à percer ce mystère en lançant une expédition scientifique. Mais à bord de son vaisseau, les tensions s’accumulent très vite et une menace sourde glace ses participants…

Editeur : ActuSF – Collection Hélios

Nombre de pages : 393

Prix : 9,90€

Date de publication : 18 Septembre 2020

Mon Avis : 

Cela faisait longtemps que je n’avais rien lu de GRR Martin et surtout je savais qu’il avait écrit des romans et des nouvelles de Science Fiction mais je n’en avais jamais lu. Aussi, lorsque Jérôme Vincent et les éditions ActuSF (que je remercie au passage) m’ont proposée de lire Nightflyers en Service Presse, j’ai accepté, poussée par la curiosité. Comme dans tout recueil de nouvelles, l’expérience de lecture peur différer d’un texte à l’autre et Nightflyers n’échappe pas à la règle. Aussi, il s’agit d’une lecture en demi-teinte.

Le Volcryn :

Neuf scientifiques embarquent sur un vaisseau spatial afin de rencontrer une entité extraterrestre appelée Volcryn. Mais, le commandant de bord qui a accepté de les emmener dans cette mission leur apparaît de plus en plus mystérieux à commencer par le fait qu’il refuse de se montrer physiquement à eux. Lorsqu’un premier incident provoque la mort d’un des membres de l’équipe, le commandant devient alors leur suspect numéro un.

Je comprends pourquoi cette novella de 130 pages (la plus longue du recueil) et écrite en 1978 a fait l’objet de deux adaptations : l’une cinématographique en 1987 et la seconde en une série télévisée en 2018 sous le titre anglais de Nightflyers. En fait, cette novella de Space opera possède une intrigue très cinématographique et m’a fait penser au premier film Alien de Ridley Scott pourtant sorti après l’écriture de la nouvelle, en 1979. Si dans les dix premières pages, j’étais un peu perdue en raison de noms de peuples et de planètes, finalement, les éléments se mettent en place assez rapidement. Une présentation rapide des neufs scientifiques selon leur personnalité et leur caractéristique physique permet également de rapidement les identifier. De plus, le suspense est bien maintenu et l’horreur monte crescendo au fur et à mesure de l’intrigue jusqu’à la révélation finale. Il s’agit d’une novella efficace qui permet au lecteur de bien s’immerger dans l’ambiance sombre et anxiogène du vaisseau spatial. Une vraie réussite et la meilleure du recueil.

Pour une poignée de volutoines

Kabaradjian est un manipulateur de cadavres : une compétence bien particulière qui lui permet d’exploiter les mines de volutoines très nombreuses sur la planète Grotto. Mais lorsque l’un de ses concurrents, Bartling décide de racheter complètement la concession et de mettre au chômage tous les manipulateurs de cadavres d’ici la fin du mois, Kabaradjian doit trouver une solution. Non sans avoir provoqué Bartling, il part le lendemain pour la mine avec ses trois cadavres afin de récolter le plus de volutoines possibles et mettre un peu d’argent de côté. Il accepte également qu’un de ses collègues Ed Cochran se joigne à lui. Mais, sitôt arrivés dans la grotte, les choses ne se déroulent pas exactement comme prévues. Et si Bartling l’avait suivi pour se venger de l’affront?

Cette nouvelle d’une quarantaine de pages s’inscrit dans le genre du Planet Opera et possède une ambiance très western. J’ai beaucoup accroché à l’univers et l’idée de manipulateur de cadavres comme main d’œuvre, était assez originale. Le suspense est également bien maintenu et le personnage de Kabaradjian est assez attachant en raison du fait qu’il soit posé, tranquille un peu à la manière de Clint Eastwood dans une Poignée de dollars justement! Bref, une superbe lecture.

Week-end en zone de guerre

C’est la première fois qu’Andrew Birch participe au programme de Manœuvre. Le principe est de s’engager le temps d’un weekend dans une vraie guerre contre un ennemi, les Concoms et d’en ressortir vivant. Si en plus, il réussit à tuer un ou plusieurs ennemis, cela lui permettra de prendre du galon et de cumuler un certain nombres de points pour avoir une réduction sur un prochain weekend. Oui, Manœuvre est payant et coûte très cher et cela change Andrew de ses cours de tennis habituels. Il s’engage alors aux côtés de son ami Stancato. Un ami? Plutôt une connaissance. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’Andrew ne supporte pas ce bellâtre à qui tout réussit…

Cette nouvelle est également très prenante. Andrew est un anti-héros qui m’a fait penser à celui de Fightclub de David Fincher sorti en 1999. Il est un loser, pas particulièrement avenant physiquement, ni courageux ou ambitieux. Il décide toutefois de participer au weekend de Manœuvre pour se prouver « qu’il en a  » et se montre particulièrement envieux et jaloux d’une de ses connaissances Stancato qui participe également au programme. Cette nouvelle antimilitariste est également un moyen de dénoncer le racisme latent au Etats-Unis car il se trouve que Manœuvre oppose des Blancs aux Concoms qui sont tous Noirs. Là encore, en une trentaine de pages, G. R. R. Martin a réussi à installer une ambiance avec un personnage pas très sympathique et un suspense tout en dénonçant quelques petits travers de la société américaine. A découvrir.

Sept fois, sept fois l’homme, jamais!

Sur la planète Corlos, vit un peuple d’humanoïdes poilus appelés Jaenshis. Ils vivent en petites communautés dans la forêt et à proximité de pyramides dans laquelle ils vénèrent leurs dieux. Mais, un jour, débarquent les Anges d’acier des humains colonisateurs qui décident de détruire les pyramides et de soumettre par la force les Jaenshis en tuant leurs enfants. Le marchand Arik ne-Krol tente de les aider.

J’avoue que je n’ai pas du tout accroché à cette novella de Planet opera d’une cinquantaine de pages. Bien qu’elle m’ait faite penser au film Avatar de James Cameron sorti en 2009 et qu’elle dénonce la colonisation (le titre fait d’ailleurs référence au Livre de la Jungle de Rudyard Kipling), je l’ai trouvé très confuse et je n’ai pas compris tout de suite où l’auteur voulait m’emmener. Next!

Ni les feux multicolores d’un anneau stellaire

Cela fait cinq mois qu’une équipe de scientifiques est parti à bord d’un vaisseau spatial pour étudier le principe d’un anneau stellaire. Voyageant à vive allure dans un vortex au coeur du vide de Nowhere, ils décident alors de ralentir afin de savoir si l’anneau stellaire va s’effondrer ou se maintenir.

Le résumé vous semble confus? A moi aussi! Et je ne suis pas certaine d’avoir compris les tenants et aboutissants de l’expérience scientifique en raison du vocabulaire trop spécifique. Je n’ai pas du tout accroché à cette nouvelle de Hard SF d’une quarantaine de pages et publiée en 1976. Next!

Une chanson pour Lya

Robb et Lyanna sont un couple de Talents psy envoyé sur la planète Ch’Kéa à la demande de l’administrateur général Valcarenghi. Leur mission est d’enquêter sur une étrange religion appelée l’Union qui aboutit au suicide de ses adeptes lors de la cérémonie de l’Union finale. Si cette dernière concernait principalement les autochtones, des Humains se retrouvent irrémédiablement attirés par elle. Grâce à leur don (Robb peut ainsi sonder les émotions de ses interlocuteurs tandis que Lya peut lire leurs pensées), le jeune couple part rencontrer les adeptes et tenter d’en savoir plus…

D’une centaine de pages et s’inscrivant dans le genre de la Planet Opera, cette dernière nouvelle est pour le moins très étrange. Je ne saurais vraiment dire si je l’ai apprécié ou non mais force est de constater que l’auteur a développé un véritable univers. Le couple formé par Robb et Lyanna est attachant et la fin est d’autant plus poignante.

En conclusion, je suis assez partagée concernant le recueil de nouvelles Nightflyers. Les trois premières (Le Volcryn, Pour une poignée de volutoines et Weekend en zone de guerre) ont emporté mon adhésion en raison d’intrigues plutôt bien ficelées, un suspense maîtrisé et des personnages intéressants et attachants. Toutefois, il n’en est pas de même pour les trois dernières (Sept fois, sept fois l’homme jamais!, Ni les feux multicolores d’un anneau stellaire, Une chanson pour Lya) à cause de leur récit soit nébuleux, complexe ou étrange. J’ai dans ma bibliothèque un autre roman de l’auteur Riverdream qu’il faudrait que je regarde d’un peu plus près.

Autres Avis : 

Apophis

Célindanae

L’épaule d’Orion

Xapur

13 commentaires

  1. Pour une poignée de volutoires et Une chanson pour Lya sont aussi dans le recueil Une chanson pour Lya. Je les ai bien aimées toutes les deux.
    Le Volcryn est aussi sorti dans un livre à part, pas vrai?

    Aimé par 1 personne

  2. J’avais lu le Volcryn à l’époque de sa sortie en français dans la collection Hélios, un récit haletant à lire d’une traite ! Merci pour cette chronique, certaines nouvelles ont l’air intéressantes, je me laisserai bien tenter par ce recueil en fait…

    Aimé par 1 personne

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