
Quatrième de couverture :
Jamais encore l’histoire de Rome n’avait été pensée et racontée ainsi, par le recours à la datavisualisation, à l’infographie. Nourri par l’érudition de John Scheid, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et extraordinairement mis en musique par Nicolas Guillerat, ce livre offre à tous les publics, avec des niveaux de lectures adaptés à chacun, une plongée dans la Rome antique, de la naissance de l’Empire aux guerres puniques, du système politique romain à l’économie de l’Urbs.
Dans une démarche historienne rigoureuse et en puisant aux meilleures sources internationales, mais avec le souci constant de la clarté, les auteurs proposent un livre unique au monde, aussi important par la masse de données qu’il rassemble que par son exceptionnelle proposition graphique. L’histoire, par l’infographie, se voit ainsi offrir un nouveau mode de narration capable de séduire des lecteurs de tous âges et horizons.
Editeur : Passés composés
Nombre de pages : 128
Prix : 27,00€
Date de publication : 7 Octobre 2020
Mon Avis :
Lorsque j’ai vu passer cet ouvrage dans la twittosphère, cela n’a pas traîné pour que je le mette dans ma wishlist de Noël. Puis, après l’annonce du second confinement, j’ai fait un rapide tour dans ma librairie pour le récupérer car « on ne sait jamais »! Et j’ai bien fait car j’ai adoré ma lecture!
L’Infographie de la Rome Antique a été écrit à trois mains :
- John Scheid, professeur au Collège de France et un historien connu pour être spécialisé dans le domaine de la religion romaine, a écrit les textes de cet ouvrage avec son collaborateur, doctorant à La Sorbonne, Milan Melocco.
- Nicolas Guillerat a quant à lui travaillé sur le data design ou datavisualisation en français sur laquelle je reviendrai plus loin. Il a également illustré de cette manière l’Infographie de la Seconde Guerre Mondiale, paru chez le même éditeur en 2018.

« La Sainte Trinité » des historiens!
L’ouvrage a été divisé en trois parties (ce qu’en Histoire, on a appelé avec humour la Sainte Trinité car le plan prétendument « parfait » d’un exposé ou d’un livre doit être tripartite!). De prime abord, le plan apparaît rigoureux et bien organisé. Il permet d’aborder un nombre important de thématiques sur la civilisation romaine.
- La première « Territoires et populations de l’Empire » s’intéresse à l’évolution géographique du territoire romain sur tout le pourtour méditerranéen et au-delà, l’évolution urbaine de la ville de Rome surnommée l’Urbs (la Ville en latin) et la démographie.
- La seconde « Gouverner, vénérer les dieux, pourvoir aux besoins » aborde le système politique romain qui a beaucoup évolué entre la Rome royale (du VIIIème au VIème siècle avant J.-C.), la République (du VIème au Ier siècle avant J.-C.) et l’Empire (du 1er siècle avant J.-C. au Vème siècle après J.-C.), la Religion romaine qui a subi de nombreuses influences et l’économie qui s’est érigée comme un des tous premiers systèmes globalisés de notre Histoire.
- La troisième « La puissance militaire romaine » comme son nom l’indique s’intéresse au domaine militaire qui se décline entre les forces terrestre et maritime. Si l’Armée romaine a été le principal moteur des conquêtes, elle a été également un outil de romanisation et d’assimilation des populations, de sécurisation des territoires et de stabilité du pouvoir.

Un ouvrage qui certes possède ses limites…
Ce sont John Scheid et Milan Melocco eux-mêmes qui abordent ce thème dans l’avant-propos et expliquent qu’ils ont du notamment faire face à des choix très difficiles :
- Des limites chronologiques : Ils se sont tout d’abord cantonnés à la partie occidentale de l’Empire et ont donc utilisé les données allant du VIIIème siècle avant J.-C. (Fondation supposée de Rome en 753 avant J.-C.) jusqu’au Vème siècle après J.-C. (Chûte de l’Empire Romain d’Occident en 476). L’empire romain d’Orient appelé également Empire byzantin a survécu jusqu’au XVème siècle (Chûte de Constantinople en 1453) mais les auteurs ont fait le choix de ne pas aborder cette période.
- Un nombre de source déséquilibré en fonction de la période : globalement la Rome royale est très pauvre en données. Mais, il en est de même au sein des deux autres périodes : en ce qui concerne la République, seuls les trois derniers siècles sont exploitables et pour la période impériale, seul le Haut Empire (1er siècle avant J.-C au III siècle après J.-C.) en regorge. Le Bas Empire (IIIème – Vème siècle) est plus limité.
- Enfin, certains domaines comme la culture n’ont pas du tout été abordés tandis que celui de l’architecture a été à peine esquissé dans la première partie, notamment l’évolution urbaine de la ville de Rome.

… mais peut également s’avérer être un formidable outil pédagogique.
Comme son titre l’indique, l’Infographie de la Rome antique est surtout un ouvrage très visuel. Il m’a également semblé original et moderne dans sa conception d’utilisation des sources antiques.
- Les data design dessinés par Nicolas Guillerat consistent ainsi à sélectionner des données historiques, à les organiser et à les analyser sous la forme de données graphiques. Ces dernières peuvent ainsi prendre la forme de diagrammes (en bâton ou circulaire) mais aussi de graphiques, de nuages de points, de lignes ou de bulles, de cartes géographiques, de plans modélisés, etc… A l’époque de ma formation universitaire, on appelait ces data design des « modèles » ou des « systèmes » et cette méthode était surtout beaucoup plus utilisée en géographie. Même si un certain nombre d’ouvrages d’histoire de l’époque comportait déjà des diagrammes ou des graphiques notamment sur les données démographiques d’une période par exemple, cette méthode était encore relativement discrète.
- De plus, les data design sont accompagnés de textes courts écrits qui n’en sont pas une synthèse ou une redite mais plutôt un complément.
Enfin, par l’emploi de data design très visuels, colorés et dynamiques, cet ouvrage peut aussi bien intéresser des enseignants d’université pour illustrer leurs cours que les étudiants qui souhaiteraient approfondir de manière ludique les connaissances issus de leur cours magistraux ou de leur TD (Travaux Dirigés). En ce qui concernent les néophytes, je serais peut-être un peu plus réservée : je pense qu’il faut avoir au préalable un socle de connaissances assez solides avant de commencer cet ouvrage. En effet, certains data design ne sont pas tous forcément faciles à interpréter.

En conclusion, Infographie de la Rome Antique est un formidable ouvrage : rigoureux et bien documenté, il apparaît également très visuel. Sa conception d’analyse des sources antiques et leur représentation sous la forme de data design en font un ouvrage moderne et original. Et il peut tout à fait servir de documents pédagogiques pour des cours pour approfondir des connaissances. Pour ma part, j’ai adoré et je suis très contente que cet ouvrage trouve sa place dans ma bibliothèque d’Histoire Romaine.
Autres avis :
Ces graphiques attisent ma curiosité. Les data sciences ont bien fait progressé la manière de représenter les données.
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Oui, je suis d’accord. Je pense que cet ouvrage devrait te plaire.
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j’aime beaucoup ce que je vois.
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Super ! Alors ? Tu vas craquer ? 😈
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pourquoi pas je suis vraiment tentée!
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Youpiiiiii!
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Ça fait un moment que je n’ai rien acheté sur l’époque antique mais celui-ci me tente bien 🙂
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Super ! Je suis contente ! Au fait, j’ai essayé d’aller sur le Bibliocosme, et ton site ne fonctionne pas. C’est normal ?
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On un eu un gros souci technique mais super-Dionysos nous a arrangé tout ça 😉 Le site devrait à nouveau être fonctionnel maintenant 🙂
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Super ! J’irai lire tes derniers articles dans la semaine.
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Je suis toujours a la recherche de bons livres historiques donc merci pour la découverte !
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Avec plaisir !
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