Idealis de Christopher Paolini

Quatrième de couverture : 

Kira Navárez rêvait d’un monde nouveau. Elle vient de réveiller un cauchemar d’une ampleur intersidérale… Lors d’une mission de routine sur une planète inconnue, Kira découvre un organisme vivant d’origine extraterrestre. Fascinée, elle s’approche de l’étrange poussière noire. La substance s’étend sur tout son corps et commence à prendre le contrôle. Kira, en pleine transformation, va explorer les dernières limites de sa condition d’être humain.
Mais quelle est l’origine de cette entité ? Quelles sont ses intentions ? La scientifique n’a pas le temps de répondre à ces questions : la guerre contre les aliens est déclarée, et Kira pourrait bien être le plus grand et le dernier espoir de l’humanité.

Editeur : Bayard Jeunesse

Nombre de pages : 845

Prix : 19,90€

Date de publication : 14 Octobre 2020

Mon Avis :

J’avais lu le premier tome d’Eragon il y a une quinzaine d’années : je ne l’avais pas trouvé très bien écrit (ou traduit?) mais le récit qui reprenait les codes classiques de la Fantasy m’avait beaucoup plu. Il faut dire que j’avais découvert Le seigneur des Anneaux cinq auparavant et à l’époque, je recherchais des récits qui s’en rapprochaient. Aujourd’hui, mes goûts littéraires ont changé et il est peu probable que j’apprécierais Eragon si je le relisais actuellement. Toutefois, lorsque Babélio et les éditions Bayard que je remercie au passage, m’ont proposée en Service Presse Idéalis, j’ai accepté car ce roman s’inscrit dans le genre de la Science Fiction. Malheureusement, je n’ai pas du tout accroché à ma lecture, abandonnant même à 300 pages (sur les 850 que compte ce premier tome).

Kira Navarez est jeune et a beaucoup de projets pour son avenir, notamment se marier avec son petit ami Alan et s’installer sur une planète nouvellement colonisée. Mais, sa vie bascule lorsqu’au cours d’une dernière mission scientifique sur la planète Adra, elle tombe accidentellement dans un artefact extraterrestre. Fascinée par les lieux, la jeune exobiologiste ne peut s’empêcher de l’explorer jusqu’à ce qu’une étrange poudre noire l’entoure et provoque son évanouissement. Récupérée par l’équipe avec laquelle elle travaille, Kira est placée à l’isolement dans leur vaisseau le Fidanza et cryogénisée pour stabiliser son état. Lorsqu’elle se réveille un mois plus tard, elle découvre avec stupeur que la quasi totalité de son corps est recouverte d’une enveloppe sombre et épaisse probablement d’origine extra-terrestre. Or, la jeune femme n’est pas au bout de ses surprises lorsqu’elle se rend compte que cette biocombinaison est capable certes de la protéger contre les attaques extérieures mais aussi de mettre en danger la vie de ses proches…

Un roman de Science Fiction peu original…

Dans la post-face d’Idealis, Christopher Paolini décrit le processus d’écriture de son roman. En réalité, il avait déjà commencé à rédiger la trame de son récit en 2006 alors qu’il n’avait pas encore terminé sa tétralogie d’Eragon. Il explique ainsi qu’il voulait s’évader quelque peu de son univers de Fantasy en se plongeant dans l’écriture d’une histoire radicalement différente. Idéalis s’inscrit donc dans un univers de Science Fiction et plus précisément dans le genre du Space Opera. Dans le futur, l’Humanité a suffisamment développé sa technologie pour aller coloniser d’autres mondes en dehors du Système Solaire. Kira est exobiologiste et est employée en tant qu’éclaireur pour vérifier si une planète ne représente pas de danger pour l’établissement d’une future colonie. L’histoire aurait pu être intéressante si cela n’avait pas été déjà vu et revu que ce soit dans la littérature ou dans les adaptations cinématographique et télévisuelle : l’infection d’un(e) humain(e) par une entité extraterrestre (The Thing, Alien, etc…), les colonies de planètes (Star Wars, Stargate, Dune, etc…), les voyages en vaisseaux spatiaux (Star trek, Battlestar galactica, Hypérion, etc…), la cryogénie (Passengers, etc), etc… Rien de vraiment original. 

… qui possède un style d’écriture pesant…

Comme je l’ai dit en introduction, j’avais eu beaucoup de mal avec le style d’écriture du premier tome d’Eragon. Seulement, à l’époque, on pouvait mettre cette maladresse sur le compte de la jeunesse de l’auteur (il avait 15 ans à l’époque de la rédaction). Or, Idealis a été écrit plus tard entre 2006 et 2019 et le récit a été remanié plusieurs fois. Je m’attendais donc à quelques améliorations de sa plume. Malheureusement, cela n’a pas vraiment été le cas. Et je dois dire que la première partie Exogenesis a manqué de finesse dans son écriture et l’emploi de certaines figures de style est assez maladroit et lourd. Je citerais par exemple :

« Le sceau se brisa dans un bruit de succion déchirant » (p.41-42)

« Elle était cernée d’une eau grise semblable à une plaque de plomb battue au marteau » (p. 42)

« Ses ongles avaient creusé des sillons dans sa chair, entailles écarlates s’achevant sur des bandes d’épiderme ratatiné. » (p. 90)

« L’absence d’Alan lui faisait comme un trou dans la poitrine. » (p. 98)

et qui possède de nombreuses longueurs.

Malheureusement, je me suis très rapidement ennuyée me faisant arrêter ce premier tome de 850 pages au premier tiers. Le roman possède un vrai problème de rythme et là je me dis que cette faute incombe à la maison d’édition américaine. Dans le version originale, To sleep in a sea of stars est un seul tome de 1000 pages. Sincèrement, je ne comprends pas que l’éditeur n’ait pas procédé à certaines coupes dans le texte.

Je citerais par exemple le début de la seconde partie Sublimare qui débute à la page 211 : Kira a été secourue par un vaisseau de transport de réfugiés, l’Hélix, elle est soignée par le médecin de bord, rejoint les autres réfugiés dans la cale du vaisseau puis souhaite parler au capitaine pour qu’il la dépose sur la station Malpert. Enfin, elle se refait examiner par le médecin de bord afin d’éliminer tout risque de contamination. Or, ces quelques péripéties se déroulent sur plus de 90 pages…

Au début, j’étais surprise (et un peu irritée) que l’éditeur français fasse paraître deux tomes correspondant au one-shot américain. Puis à la réflexion, je pense qu’ils n’ont peut-être pas eu tout à fait tort étant donné la densité du roman original.

En conclusion, vous l’aurez compris mais je n’ai pas du tout aimé ce premier tome Idéalis et je l’ai abandonné au premier tiers. Naïvement, je pensais que ce roman de Science Fiction m’aurait plu car cela changeait radicalement avec la Fantasy classique auquel Christopher Paolini nous avait habitué. Malheureusement, ce roman ne présente aucune nouveauté dans le genre de la Science Fiction, son style d’écriture est très maladroit et il possède de nombreuses longueurs. Je ne pense pas que je lirai d’autres romans de Christopher Paolini désormais.

12 commentaires

  1. Un avis que je lis beaucoup parmi mes potes Babelio. Je n’irai certainement pas voir non plus.
    Même pas original, la biocombinaison. Le héros de DC comics Blue Beetle est similaire et depuis bien plus longtemps (1939)

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  2. Je n’ai jamais lu cet auteur, mais visiblement, il a eu beaucoup de chance de se faire publier, vu son style d’écriture et le manque d’originalité de ses récits… Le succès d’Eragon explique probablement pourquoi ce roman est sorti, ainsi que l’absence de coupe de la part de l’éditeur.

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  3. D’un côté j’ai envie de dire qu’on peut ne pas réinventer un genre et écrire un bon roman agréable à lire quand même. Mais faut gérer ses personnages, son univers, bref sortir du lot par d’autres éléments et pas se faire un « hollywood ». Visiblement l’auteur n’y arrive pas, dommage pour lui :/

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  4. Mais le style c’est pas plutôt la faute du traducteur?

    Enfin j’ai vu des gens ne pas l’aimer aussi en VO (pas mal même), mais je ne me souviens pas avoir vu de commentaires sur le fait que ça soit spécifiques au style ou le fait que ça soit lourd.

    Peut être qu’on a demandé spécifiquement au traducteur de rester dans le style des précédents, ou qu’il l’a fait de lui même, pour espérer plaire ceux qui avaient aimé les Eragons à l’époque, qui sait.

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    • En fait, quand tu vas sur Goodreads, tu peux trouver des chroniques du livre en anglais. Et certaines font mention d’un problème de style. Du coup, je pense que ce ne doit pas être seulement une question de traduction.

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