
Quatrième de couverture :
Bruxelles, dans un avenir proche. Ebola III a plongé l’Europe dans le chaos : hôpitaux débordés, électricité rationnée, fanatismes exacerbés. Roxanne survit grâce au trafic de médicaments et pense à suivre le mouvement général : s’ôter joyeusement la vie. Mais son ex-mari succombe au virus, lui laissant Stella, une fillette étrange dont elle ne s’est jamais occupée. Quand une bande de pillards assassine sa voisine, Roxanne part pour un hameau oublié, où l’attend une ancienne maison de famille.
La mère et la fille pourront-elles s’adapter à ce mode de vie ancestral et à cette existence de recluses ? De profundis est un roman hors normes, une plongée en enfer, doublée d’une fabuleuse histoire d’amour.
Editeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 312
Prix : 7,70€
Date de publication : 14 Novembre 2018 (25 Août 2016 pour la 1ère édition)
Mon Avis :
D’habitude, je me rappelle toujours comment j’ai choisi un livre mais dans le cas de De profundis, je vous avoue que cela ne m’a pas marqué. L’ai-je découvert via Babélio ou sur les Réseaux sociaux? Je ne saurai le dire. Toujours est-il que cet ouvrage avait probablement dû attirer mon attention pour son appartenance au genre dystopique. Toutefois, je sors assez mitigée de ma lecture.
Dans un futur proche, Ebola III a décimé une bonne partie de la population mondiale et la civilisation que l’on connaît aujourd’hui amorce son déclin. Roxanne a presque quarante ans et vit à Bruxelles dans des conditions précaires. Sa famille a émigré au Canada et elle n’a pour seul ami que Mehdi avec qui elle fait quelques petits trafics pour joindre les deux bouts. Mais un jour, elle apprend par l’avocat de son ex-mari que ce dernier est mourant et qu’il souhaiterait lui laisser la garde de leur fille Stella après son décès. Or Roxanne n’a jamais voulu être mère ; c’est la raison pour laquelle elle a décidé de quitter son mari et d’abandonner sa fille peu de temps après sa naissance. Et si ces retrouvailles étaient l’occasion d’un nouveau départ?
Un roman dystopique
Vu le contexte sanitaire actuel, j’ai attendu un moment avant de lire De profundis. Je n’avais pas forcément envie de lire un roman qui se déroule dans un contexte de pandémie et qui aboutit à l’effondrement de la civilisation.
Bref, il se déroule dans un futur proche comme en témoigne le développement d’une technologie assez avancée. Je n’ai pas été très surprise par les concepts abordés car la plupart a déjà été vu par ailleurs : par exemple, les personnes les plus aisés peuvent ainsi se faire remplacer des organes défaillants et vivre plus longtemps tout en conservant une apparence juvénile. Dans le roman, l’effondrement de la civilisation est cours et est provoqué par trois facteurs :
- Une pandémie est survenue deux ans auparavant et est due au virus Ebola III. Son taux de décès avoisine les 95% sur une personne contaminée. Et il a décimé une très grande partie de la population mondiale. Un traitement a bien été trouvé : il s’agit du Tamix mais son prix est tellement exorbitant qu’il est réservé à une frange très limitée de la population.
- A cette pandémie se rajoute une crise environnementale. La majorité des ressources est épuisée et le réchauffement climatique dû aux activités humaines a complètement détraqué le climat. Aussi, la Belgique doit essuyer de terribles tempêtes dont la violence atteint le niveau des cyclones dans les régions tropicales.
- La combinaison des deux facteurs précédents aboutit à une crise économique sans précédent et à l’effondrement de la société : les besoins en énergie ne sont plus assurés (les habitants doivent faire avec les coupures d’électricité, l’essence se raréfie ce qui les oblige à avoir recours aux animaux comme les ânes ou les chevaux – mais pas les vélos?), le système de santé ne fonctionne plus (le traitement contre Ebola III n’est pas accessible à toute la population, les hôpitaux sont surchargés), les habitants ne touchent plus leurs pensions de retraite ni les allocations chômage (ils doivent avoir recours à la débrouille) et enfin, la sécurité n’est plus assurée (j’y reviendrai plus bas).
Bien que le worldbuilding du roman soit très développé comme vous venez de le voir précédemment, les différents éléments abordés sont très classiques.
… et fantastique…
Cet aspect fantastique apparaît surtout dans la seconde partie du roman. Après que Roxanne ait récupéré sa fille, elle décide de quitter Bruxelles pour trouver refuge dans la campagne et s’installer dans sa maison familiale. Cette dernière est ancienne et remonte à plusieurs siècles, elle est isolée du village de Saint-Fontaine et se trouve aux abords de la forêt. Mais là, Roxanne et sa fille peuvent faire pousser des légumes, des fruits, élever quelques animaux pour subsister et surtout bénéficient de l’entraide de leurs voisins (le couple de petits vieux bienveillants Lisette et Marcel et l’inquiétant Jacky). L’autrice ne fait pas de la campagne un lieu idyllique pour autant : si la situation est moins pire qu’en ville, les habitants doivent aussi faire face à l’isolement, à la pénurie et à la violence de bandes itinérantes tout comme celle de certains de leurs membres. Face à ces menaces, ils ont tendances à se refermer sur eux-mêmes et à ne pas faire preuve de solidarité envers les réfugiés.
Pour en revenir à Roxanne et à sa fille, la maison est en proie à certaines manifestations mais je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler une partie de l’intrigue. Sachez que le roman bascule alors dans le fantastique car l’on ne sait jamais la part du réel et du fantasmé : Roxanne est accroc à une drogue hallucinogène, le Xynon et Stella est un peu fantasque. Aussi, le lecteur ne sait pas s’il peut faire confiance aux deux personnages principaux. Toujours est-il que là encore le traitement fantastique du roman est très classique et ne m’a pas vraiment surpris.
… violent.
Si je dois retenir une seule chose sur De profundis, c’est sa violence très présente et je ne le conseillerai pas aux personnes sensibles. Pour en revenir au contexte, les crises sanitaire, environnementale et économique ont eu des conséquences et ont abouti à :
- Une crise politique : le gouvernement belge s’est effondré et n’est plus en mesure d’assurer la sécurité des habitants ni de combler leurs besoins élémentaires. Les villes doivent donc faire face à des scènes de pillage très violentes : les magasins en sont d’abord la cible puis les habitants eux-mêmes. Roxanne décide de quitter Bruxelles après avoir miraculeusement échappée avec sa fille à une bande de pillards qui a retourné son appartement et assassiné tous ses voisins. Les habitants décident donc s’organiser eux-mêmes pour assurer leur propre sécurité mais cela aboutit aussi à des débordements (des réfugiés sont ainsi tués pour s’être approchés trop près du village de Saint-Fontaine).
- Une crise morale qui aboutit non seulement à une fracture encore plus grande entre le Nord de la Belgique qui parle flamand et le Sud qui parle français mais aussi à l’émergence de nouveaux courants religieux intégristes. L’un est tiré de la religion musulmane (dans certains quartiers de Bruxelles, Roxanne doit ainsi porter un niqab) ; l’autre est un syncrétisme entre la religion chrétienne et la culture pop du XXème siècle. Ce dernier est le plus violent et n’hésite pas à avoir recours à des démonstrations extrêmes pour s’imposer aux yeux de la société : tortures, exécutions par lapidation, coup de fouet ou crucifixion, etc…
En conclusion, bien que De profundis possède une écriture très fluide et un univers développé et intéressant, je l’ai trouvé très classique dans ses thématiques et en tant qu’amatrice de Littérature de l’Imaginaire, je n’ai pas été beaucoup surprise ni sur l’aspect dystopique ni fantastique. De plus, le roman possède des scènes crues et violentes et pour cette raison, je ne le conseillerai pas à tout le monde, notamment les personnes sensibles. Bref, si vous voulez maintenant vous faire votre propre avis, vous savez quoi faire.
Autres avis :
Le simple fait de lire ta chronique m’angoisse déjà alors je vais passer sur le roman je crois 😅 vu la période tu as eu du courage de le lire !
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J’ai attendu quand même que le gros de la pandémie passe ! 😂
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Ouais mais quand même 😱😆
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C’est sûr que je n’aurai pas lu La Route de Cormac McCarthy. Ce livre est le plus meilleur livre post-apocalyptique que j’ai lu à ce jour mais aussi le plus terrifiant ! 😱
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La couverture ne vas pas trop avec le résumé je trouve. Je m’attendais à une histoire de maison hantée ou de fantômes…
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La couverture est bien adaptée au récit mais je ne peux pas en dire plus au risque de spoiler une partie de l’intrigue.
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