Ad Romam : Le camp du légionnaire (Tome 3) d’Allali, Bertorello, Espinosa et Stoffel

Quatrième de couverture : 

« Hadrien, parcourant successivement les provinces, examinant les contrées et les villes, inspectant toutes les forteresses, tous les remparts,… surveillant et contrôlant lui même loyalement [… ] » Dion Cassius : Histoire romaine LXIX, 9

« Caracalla avait pour Alexandre une passion telle, qu’il se servait de certaines armes et de certaines coupes comme si elles eussent appartenu à ce prince [… ] » Dion Cassius : Histoire romaine LXXVII, 7

Quatre adolescents d’aujourd’hui voyagent aventureusement dans l’antiquité, grâce au pouvoir que leur confère une pièce de monnaie romaine chargée d’une puissante magie agissant sur le temps ! Cette fois-ci, leur périple leur fera traverser les règnes de deux empereurs romains des 2e et 3e siècles, que tout semble apparemment opposer : Hadrien, poète et philosophe à la réputation pacifique, et Caracalla, dont la folie sanguinaire n’a rien à envier à celle d’un Caligula ou d’un Néron.

Editeur : Plein vent

Nombre de pages : 60

Prix : 15,90€

Date de publication : 15 Septembre 2021

Mon Avis : 

J’avais sélectionné cette bande dessinée dans le cadre de la Masse critique du mois de Novembre dédiée à la littérature jeunesse. Je remercie donc les éditions Plein Vent et Babélio pour me l’avoir envoyé. 

Quatre adolescents Blaise, Antoine, Agathe et Julia habitant dans le sud de la France ont découvert une pièce qui leur permettent de voyager dans le temps, notamment à l’époque romaine. Ils prennent ainsi la place de Romains et Romaines de l’époque ce qui leur permet de se fondre dans le paysage sans se faire repérer et de comprendre le latin. Dans ce tome, ils décident de se rendre au IIème siècle sous le règne d’Hadrien et au IIIème siècle sous celui de Caracalla. Mais, certains séjours ne se feront pas sans danger…

Un troisième tome?!?

J’ai eu la désagréable surprise de me rendre compte au début de ma lecture qu’il ne s’agissait pas d’un one shot (ou d’un premier tome d’une série) mais bel et bien… d’un troisième tome! Or, cela n’est ni indiqué dans le titre sur la couverture, ni sur la quatrième de couverture… Je trouve cela très déplaisant et je regrette que la maison d’édition n’en ait pas fait mention quelque part. J’ai donc dû prendre le récit en cours de route : heureusement, quelques notes de bas de page font référence aux deux premiers tomes et j’ai plus ou moins réussi à remettre les wagons en ordre. Mais cela ne m’a pas mise dans les meilleures dispositions pour ma lecture. 

Quelques points positifs…

Le voyage dans le temps n’est pas une idée nouvelle surtout dans le secteur jeunesse mais toujours est-il qu’elle permet aux jeunes lecteurs de mieux s’identifier aux quatre adolescents qui vivent des aventures extraordinaires. Toutefois, certains aspects de la bande dessinée m’ont plu : 
– Elle s’appuye sur des sources littéraire, archéologique et épigraphique comme la meule qui s’est retrouvée au fond de la mer près des côtes méditerranéennes ou les héros qui prennent l’apparence de personnes romaines qui ont véritablement vécu à l’époque comme Publius Ulattius Macrinus.
– Les reconstitutions de certains monuments romains sont assez spectaculaires comme le Panthéon d’Agrippa à Rome qui avait été détruit par un incendie et reconstruit par l’empereur Hadrien, les thermes de Caracalla ou enfin, le trophée d’Auguste situé à La Turbie, à l’est de Nice et dont il reste encore quelques vestiges aujourd’hui. 

Reconstitution du Trophée d’Auguste situé à La Turbie (p. 35)

… et d’autres aspects plus négatifs. 

Ce qui m’a le plus gêné dans cette bande dessinée, c’est le manque de crédibilité de certaines situations (je ne parle pas du voyage dans le temps ; étant passionnée de littérature de l’imaginaire, j’ai accepté ce postulat de départ sans me poser de question). 
– Comme je n’ai pas lu les premiers tomes, j’ai eu du mal à savoir en premier lieu si les quatre héros étaient des adolescents en cours d’apprentissage au lycée (donc de Seconde, soit 15 ans) ou s’ils étaient des étudiants en fac d’Histoire en 2ème Année (donc 18-19 ans). En effet, ils semblent tous les quatre posséder un niveau avancé en Histoire Romaine et une certaine maturité : peut-être, ont-ils acquis ces connaissances au cours de leurs lectures ou lors de leurs pérégrinations dans le temps mais comme je n’ai pas lu les autres tomes, il me manque des informations sur le sujet. 
– Certains dialogues ne sont pas très naturels. Par exemple, lorsque l’empereur Hadrien s’adresse à son amant Antinous, il fait référence au port d’Ostie tout en précisant qu’il se situe à l’embouchure du Tibre. Pour les Romains et encore plus pour l’Empereur, sa situation géographique étant une évidence, il ne l’aurait donc pas précisé. 

L’empereur Hadrien à son amant Antinous (p. 26)

En conclusion, outre le fait que j’ai été désagréablement surprise d’apprendre qu’il s’agissait d’un troisième tome alors même que rien ne l’indiquait, je suis restée un peu circonspecte et dubitative à l’issue de ma lecture. Si j’ai apprécié certains planches de toutes beauté ou découvrir de nouveaux sites archéologiques comme celui de La Turbie ou Eze que je ne connaissais pas, en revanche, j’ai été un peu plus refroidie par le manque de crédibilité au niveau des personnages ou des dialogues. Je ne pense pas que je continuerai la série en lisant les deux premiers tomes même si l’un d’entre eux s’intéresse de près à l’un de mes personnages historiques préférés : Auguste. 

2 commentaires

  1. Que c’est agaçant cette tendance à ne pas indiquer les tomes…
    Ayant beaucoup de mal avec les dialogues manquant de naturel parce que ça me fait invariablement sortir de ma lecture, je pense passer mon tour ou juste feuilleter quelques planches puisque les illustrations semblent valoir qu’on s’y attarde.

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