Exode d’Arnauld Pontier

Quatrième de couverture : 

Après Les Enfants de Paradis, paru dans la même collection, Exode propose une nouvelle incursion dans la thématique des « mondes creux ». C’est un récit eschatologique : la narration d’une fin du monde inéluctable, annoncée de longue date par des Livres sacrés. Tout commence par une mission en Antarctique et le franchissement d’un étrange « rideau pourpre », qui va conduire un groupe de scientifiques sous la Terre, dans le royaume d’Agharta, peuplé depuis des millénaires par les Atlantes, les Mus et les Lémures. Histoire apocalyptique, ce roman est prétexte à l’exploration de notre condition humaine, dans laquelle se mêle peur, soif de pouvoir, fanatisme mais également amour, émerveille-ment et espoir : l’espoir de survivre, de se perpétuer, en rejoignant, Gliese, une exoplanète, avant l’impact annoncé de l’astéroïde Hadès. Jules Verne aurait sans doute aimé ce nouveau Voyage fantastique, depuis le centre de la Terre jusque vers les étoiles.

Éditeur : Ex Aequo

Prix : 24,00€

Nombre de pages : 328

Date de publication : 20 mars 2023

Mon avis : 

D’Arnauld Pontier, j’avais déjà lu ses deux nouvelles Sur Mars et Dehors, les hommes tombent aux éditions 1115 ainsi que le roman Les enfants du paradis chez Ex Aequo et j’avais été à chaque fois emportée par son écriture et son univers. Aujourd’hui, pour la reprise de l’activité de mon blog, je vous propose la chronique d’Exode que j’ai reçu en service presse, il y a quelques mois, déjà. Et à ce titre, je remercie les éditions Ex aequo ainsi que l’auteur pour leur confiance et l’envoi du roman.

Le professeur David Bryne, glaciologue réputé, est contacté par la société Boo.Glass. Spécialisée dans la conception et la commercialisation d’outils de forage polaire, elle lui propose une mission de six mois, en Antarctique pour superviser les opérations. Une fois sur place, il fait la connaissance de l’équipe de recherche : Bob, Assane, Faye et Iktomi. Mais, sa première mission de repérage ne se déroule pas comme prévue et il doit lancer un SOS à la base. Aussitôt, le reste de l’équipe part à sa recherche et ne le retrouve pas immédiatement. Pire que cela, Faye en retournant chercher de l’aide, ne retrouve plus son chemin et se retrouve soudainement à des milliers de kilomètres de là : en Arctique…

Un roman qui mélange plusieurs genres de la Science Fiction…

En effet, Exode est un roman riche qui emprunte à différents registres de l’Imaginaire et sous-genres de la Science Fiction. Le début qui se déroule en milieu polaire m’a fait penser à un récit d’aventure et/ou d’exploration dans lequel apparaissent des phénomènes paranormaux comme Terreur de Dan Simmons ou The Thing (La Chose) de John W. Campbell. D’ailleurs, Arnauld Pontier donne une explication à de nombreuses légendes comme l’existence de sirènes depuis l’Odyssée ou la présence furtive de soucoupes volantes, dans le ciel étoilé. De plus, lorsque l’équipe des cinq scientifiques rencontre les peuples du royaume d’Agharta qui ont élu domicile sous la croûte terrestre, comment ne pas penser au fameux roman de Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, publié en 1864? L’auteur émaille aussi son récit de connaissances scientifiques pointues que ce soit en glaciologie, en géologie, en astronomie ou en astrophysique, par exemple ce qui pourrait faire référence au genre de la Hard SF. Enfin, la grande majorité du roman se situe dans le genre apocalyptique car les peuples intraterrestres révèlent aux Humains l’existence de l’astéroïde Hadès qui s’écrasera sur la Terre, le 15 mai 2034 prochain. 

… au Worldbuilding très travaillé …

Le roman est divisé en deux parties : la première est consacrée à la rencontre des cinq scientifiques élus avec les peuples Atlantes, Mus et Lémures du Royaume d’Agharta. J’ai senti que l’auteur s’était fait plaisir dans cette partie surtout lorsqu’il décrit leurs us et coutumes ainsi que les différentes villes intraterrestres. Les descriptions détaillées n’ont pas nui à ma lecture, au contraire, elles donnent de la profondeur au récit et permettent d’avoir un worlbuiding assez dense. La seconde partie narre la collaboration entre Humains et Intraterrestres. En effet, sachant la Terre condamnée, ils doivent imaginer en un temps record, plusieurs moyens de rejoindre l’exoplanète Gliese et surtout plusieurs moyens de conservation des Humains et des Intraterrestres en fonction de leur métabolisme durant ce voyage de vingt ans. L’auteur aurait pu se contenter de n’en décrire qu’un seul. Au contraire, il en a imaginé plusieurs en fonction des dissensions entre peuples et de l’évolution de la technologie pendant ce cours laps de temps. 

… mais peu optimiste sur l’Humanité!

Si les différents peuples Intraterrestres sont parfois divisés et sont confrontés au problème de racisme entre Atlantes, Mus et Lémures, ils arrivent toutefois à mettre de côté leurs différences pour construire un avenir commun. Évidemment, il en est tout autrement des Humains qui n’arrivent pas à s’entendre et à trouver un consensus : les Chinois et les Japonais font cavalier seuls et décident de construire leur propre base sur la Lune et les Boliviens sur Mars, par exemple. Quant aux Humains qui pourront partir à bord des vaisseaux spatiaux, les Heureux Élus ne seront que cinq cent millions sur les sept millards que compte la Terre. S’ensuivent alors guerres, meurtres, pillages et autres joyeusetés que l’Humanité porte de meilleure en elle! Sincèrement, si une telle chose devait arriver sur Terre, je ne serais pas très optimiste non plus sur leur comportement !

En conclusion, j’ai apprécié ma lecture d’Exode : son écriture est efficace et le rythme assez soutenu et équilibré. J’ai également beaucoup aimé le worldbuilding du roman que l’auteur a bien développé, la présence de multiples références aux sous-genres de l’Imaginaire et de la Science-Fiction et des réflexions crédibles sur les réactions des Humains, en cas de difficultés. Lorsque l’on voit comment l’Humanité prend à bras le corps actuellement le réchauffement climatique, il n’y a pas de quoi être optimiste…

Autres avis : 

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3 commentaires

  1. Ça a l’air passionnant ! Avec un je ne sais quoi de « la nuit des temps » de Barjavel, probablement parce que dans ces deux récits l’Humanité est au bord du gouffre…

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