Quatrième de couverture :
Nankin, ancienne capitale de la Chine nationaliste. Décembre 1937 : l’armée japonaise se lance dans un massacre qui va durer six semaines. La famille de la petite Xia Shuquin est prise au coeur de la tourmente qui fera 300 000 victimes. Soixante-quatorze ans plus tard, un avocat chinois retrace le parcours de la fillette, à travers une série de témoignages qui le confronte à son tour aux horreurs du passé…
Editeur : Les éditions Fei
Nombre de pages : 137
Prix : 19,00€
Mon Avis :
Je lierai cette bande dessinée à une novela de science fiction, lue récemment, L’homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu car toutes deux ont le même contexte : La guerre sino-japonaise de 1931 à 1945. Si la novela se situait dans la première phase du conflit, à savoir l’invasion japonaise en Mandchourie, au nord de la Chine, de 1932 à 1937, en revanche, la bande dessinée se situe à une date marquant la seconde phase du conflit : 1937 dans laquelle survient le massacre de la ville de Nankin. En effet, pendant six semaines, la ville sera le théâtre d’un massacre sans précédent : l’invasion de la cité par les Japonais fera 300000 victimes.
La bande dessinée débute de nos jours, à Nankin. Un avocat, Maître Tan, recueille les témoignages d’une poignée de survivants. Ils ont tous pour point commun d’avoir connu Xia Shuqin, enfant à l’époque, qui elle-même blessée, a vu périr toute sa famille. La bande dessinée possède un code de couleur très caractéristique : les évènements actuels sont sur fond bleu (synonyme de paix, de calme et de sérénité) tandis que ceux du passé sont sur fond rouge (symbolisant la violence, la fureur, la guerre et le sang).
Basée sur des faits réels, cette bande dessinée possède la même vocation que la novela de Ken Liu : lutter contre le négationnisme. En effet, tout comme l’existence de l’Unité 731 (centre d’expérimentation soi-disant scientifique japonais sur des êtres humains dont la majorité sur des civils chinois), le massacre de Nankin a été minimisé par les Japonais, dans l’après-guerre, ne reconnaissant pas leur responsabilité. Même encore aujourd’hui, d’après la postface de l’auteur, des partis d’extrême-droite japonais nient les évènements en pratiquant les » Trois sans » : sans repentance, sans culpabilité et sans indemnité. En révélant la vérité nue sans fioritures avec des dessins violents, crus et âpres, les auteurs souhaitent marquer les esprits et révéler les évènements tels qu’ils ont été et relatés par les survivants dont Xia Shuqin.
En conclusion, Nankin est un récit de témoignages, qui a pour vocation de dénoncer des évènements terribles du passé. Elle possède ainsi certaines qualités éducatives non seulement pour contrer les négationnistes mais également pour éviter que cela ne se reproduise. Il est vrai que les dessins marquent les esprits par leur violence : cet ouvrage est donc réservé à un public averti. Néanmoins, les dessins, par leur vertus universelles est un bon moyen de transmettre le message, même à un public peu versé dans l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, en Asie.
Juste un petit bémol avant de terminer : l’édition présentée semble un peu fragile et j’ai bien peur qu’après maintes manipulations, certaines pages ne commencent à se détacher.
Je remercie Babélio ainsi que les éditions Fei pour m’avoir fait découvrir cette bande dessinée. Elle m’a permise de compléter mes connaissances sur cette période qui m’était peu connue jusqu’à cette année.
Note 4/5
Pas pour Noël! Et je ne sais pas si ce côté obscur me tente vraiment. Le savoir est déjà important, le découvrir plus précisément est troublant pour moi.
Je verrai plus tard si ces horreurs me font pas trop de frissons.
Merci d’explorer ces territoires pas glop.
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Oui, c’est exactement, ce que l’on m’a dit aussi sur Babélio. Effectivement, c’est très sombre et difficile à lire. Mais dire que cela a véritablement existé : la cruauté humaine n’a pas de limite et on n’est même pas capable de tirer les leçons du passé…
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