Tharros, marchands et marins entre Orient et Occident de Carlo Tronchetti

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Quatrième de couverture :

Scritta dall’archeologo Carlo Tronchetti, che ha scavato a lungo nel sito di Tharros, questa Guida, edita da Fabula nella collana “Archeostorie”, è accuratamente documentata, illustrata con 68 foto a colori e di facile e godibile lettura. Dall’insediamento nuragico-fenicio del VII sec. a. C., fino al XI sec. d.C., quando il perimetro urbano appare definitivamente abbandonato, Tharros è una città di mercanti e di marinai, aperta ai commerci dell’intero Mediterraneo, che la rendono ricca ed evoluta. Nel corso dei secoli e con il trascorrere delle dominazioni – punica, romana, vandala, bizantina – vengono edificati templi, terme, necropoli, fortificazioni, abitazioni, strade, acquedotti ed altre strutture di servizio, di cui rimangono imponenti e suggestive rovine.
Gli scavi hanno riportato alla luce anche migliaia di preziosi manufatti (gioielli, statue votive, maschere teatrali etc.) ora conservati nei musei, documentati nella Guida con alcuni degli esemplari più significativi.

Traduction « maison » : Écrit par l’archéologue Carlo Tronchetti, qui a fouillé le site de Tharros, ce guide édité par Fabula dans la collection « Archéohistoire », est soigneusement documenté, illustré avec 68 photos en couleur et d’une lecture facile et plaisante. De l’installation nuragiquo-phénicienne au VIIème siècle avant J.-C.  jusqu’au XIème siècle après J.-C., lorsque la ville est définitivement abandonnée, Tharros est une cité de marchands et de marins, ouverte au commerce de toute la Méditerranée qui la rend riche et prospère. Au cours des siècles et malgré les dominations punique, romaine, vandale et byzantine, sont édifiés temples, termes, nécropoles, fortifications, habitations, rues, aqueducs et autres dont les ruines imposantes demeurent.
Les fouilles ont également mis à jour des milliers d’objets précieux (bijoux, ex-votos, masques de théâtre, etc…), désormais conservés dans les musées, et qui font également l’objet d’une présentation dans le guide.

Editeur : Fabula

Nombre de pages : 72

Prix : 14,00€

Date de parution : Avril 2017

Mon Avis :

Je finis mes articles sur la Sardaigne avec un dernier ouvrage sur la ville de Tharros. Tout comme le premier opus de Carlo Tronchetti sur le Monte Prama, je l’ai bien lu en français mais étant donné que la seule quatrième de couverture que j’ai trouvée est en italien, vous avez encore droit à ma traduction « maison ».

Tharros se situe dans le Golfe d’Oristano et la région marécageuse du Sinis, non loin du Monte Prama, vu précédemment. A l’origine, il s’agit d’un petit village nuragique né au XIVème siècle avant J.-C., dont on voit encore quelques vestiges sur le promontoire de la ville, le col de Su Muru Mannu. C’est avec l’arrivée des Phéniciens qu’est véritablement fondée la ville de Tharros au VIIème siècle avant J.-C., en même temps que ses consœurs Néapolis et Othoca. Ces trois villes constituaient ainsi le premier point d’entrée des échanges commerciales entre la Méditerranée et la Sardaigne. Si Néapolis et Othoca ont complètement disparu aujourd’hui, il ne reste également pratiquement plus de témoignages de la période phénicienne, à Tharros, si ce n’est deux nécropoles fouillées au XIXème siècle.

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Carte du Golfe d’Oristano (p. 7)

Au VIème siècle avant J.-C., la ville subit de plein fouet l’expansion punique et la Sardaigne tombe sous l’obédience de Carthage, située en Afrique du Nord. Elle porte alors le nom de QRT HSDT, ce qui signifie « ville nouvelle ». Les traces de cette occupation sont encore visibles aujourd’hui dans le semis urbain grâce à la présence d’un premier rempart et d’un édifice religieux appelé « Temple des semi-colonnes ». La fouille des nécropoles puniques témoigne également d’une cité prospère puisque de nombreux bijoux en or ont été retrouvés mais aussi de nombreux échanges commerciaux :

Les tombes sont faites de céramique importée de la Grèce (Athènes), de la péninsule ibérique, de la péninsule italienne, de Carthage et des centres de la côte méridionale de la France (Marseille). (P. 14)

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Aire archéologique de Tharros (p.5)

En 238 avant J.-C., avec la chûte de Carthage, la Sardaigne devient romaine pour quelques siècles. Bien que la culture punique soit encore bien ancrée à Tharros, la cité ne tarde pas à revêtir dès le IIème et IIIème siècle après J.-C. de nombreuses constructions caractéristiques de la civilisation romaine comme des thermes (Tharros en possédait trois), le Cardo et le Decumanus (les deux axes principaux de la ville), un nouveau rempart, un aqueduc qui approvisionnait la ville en eau, un système d’égout, etc…

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Cardo de Tharros

Pendant cette période, Tharros reste à la croisée des échanges commerciaux entre le Nord et le Sud de la Méditerranée et entre l’ouest et l’est. Ainsi, la ville et sa région se spécialisent dans la fabrication de céramiques, d’amphores et de lampes mais reçoit en échange le vin de Gaule, le plomb d’Espagne ou la vaisselle fine d’Italie.

Ce n’est qu’à partir de la Chûte de l’Empire Romain au IVème siècle puis l’invasion vandale au Vème que Tharros perd son statut privilégié au profit de Cagliari, situé à l’extrémité sud de l’île. La cité sera définitivement abandonnée au XIème siècle.

Je serais davantage critique pour cet ouvrage que pour le précédent. En cause? Un discours plus confus et moins structuré de la part de Carlo Tronchetti et une traduction absolument catastrophique! Bien que cette édition possède de jolies photographies et des cartes pédagogiques, il n’en demeure pas moins que cette édition semble bâclée et à 14,00€ pour 72 pages, le lecteur est en droit d’attendre un peu plus de rigueur. Dommage!

En complément de cet article, vous pouvez retrouver mon récit de voyage en Sardaigne ici et mes autres chroniques sur les ouvrages suivants :

La civilisation nuragique de Paolo Melis

Le Monte Prama, L’Hérôon des Géants de pierre de Carlo Tronchetti

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