Quatrième de couverture :
Ilan et Chloé sont spécialistes des chasses au trésor. Longtemps, ils ont rêvé de participer au jeu ultime, celui dont on ne connaît que le nom : Paranoïa. Le jour venu, ils reçoivent la règle numéro 1 : Quoi qu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu. Suivie, un peu plus tard, de la règle numéro 2 : L’un d’entre vous va mourir. Et quand les joueurs trouvent un premier cadavre, jeu et réalité commencent à se confondre.
Paranoïa peut alors réellement commencer…
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 480
Prix : 8,30€
Date de publication : 9 Octobre 2014
Mon Avis :
Lorsqu’une de mes amies m’a demandé quel livre je voulais faire dédicacer à Franck Thilliez aux Quais du Polar 2018, à Lyon, je n’ai pas hésité une seule seconde! En effet, j’avais lu l’année dernière, l’adaptation en Bande Dessinée de Puzzle. Alors, ce qui est très drôle, c’est que j’en gardais un excellent souvenir et lorsque j’ai relu ma chronique de l’année dernière, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’en réalité je n’avais pas accroché plus que cela! Au contraire, dans ma conclusion, je disais que je ne voulais pas lire le roman original! Comme quoi, le ressenti peut vraiment évoluer au fil du temps même à notre insu!
Dans un refuge des Alpes, huit jeunes randonneurs, venus participer à une chasse au trésor, sont retrouvés morts. En effet, leurs corps ont été lardés de coups de tournevis pendant qu’ils dormaient. Les gendarmes suspectent immédiatement Lucas Chardon, retrouvé à proximité du refuge, en état de choc et couvert de sang…
A des centaines de kilomètres de là, en région parisienne, Ilan Dedisset habite la maison de ses parents récemment disparus. Sa vie lui paraît bien morne : travaillant de nuit dans une station-service, il peine à payer les facture et n’a plus le goût d’entretenir sa maison. De plus, il semble souffrir depuis quelques temps de problèmes de mémoire. Lorsque son ancienne petite amie, Chloé vient le chercher pour participer au jeu Paranoïa, réputé dans le monde entier, il est un peu réticent. Mais, Chloé le connaît bien et elle sait qu’il ne tardera pas à mettre son opiniâtreté de côté…
Première surprise à la lecture du roman : l’histoire n’est pas du tout traitée de la même manière que la bande dessinée. Si dans le roman, le récit débute par l’interrogation du suspect Lucas Chardon, à l’hôpital psychiatrique et par le massacre du refuge, (mes souvenirs sont un peu flous!) mais, il me semble qu’il n’en est rien dans l’adaptation graphique. Au contraire, je crois me rappeler que ces deux évènements ne surviennent que vers la deuxième partie voire carrément à la fin. Du coup, je comprends mieux pourquoi j’avais trouvé la chûte trop abrupte!
Dans la bande dessinée, je me rappelle également avoir beaucoup aimé l’ambiance. Les personnages sont enfermés dans un hôpital désaffecté : cela n’est pas sans rappeler des photos d’Urbex que j’ai pu voir ça et là. D’ailleurs, je vous conseille d’aller visiter ce Site pour vous donner une petite idée du décor. Et je dois dire que certains passages de Puzzle sont assez immersifs notamment lorsque le personnage principal Ilan doit se rendre seul dans certaines parties de l’Hôpital comme la morgue, j’avoue avoir ressenti quelques sueurs froides.
De plus, Franck Thilliez fait de l’hôpital une allégorie des plus intéressantes puisque ce bâtiment s’apparente à une sorte d’enfer. Pour exemple, le nom de l’initiateur du jeu Paranoïa est Virgile Hadès : Virgile est non seulement l’auteur de l’Enéide dont le personnage principal est Enée, parti et ressorti des Enfers mais aussi un personnage de la Divine comédie dans lequel il guide Dante aux Enfers, le Purgatoire et le Paradis. Hadès évidemment est aussi le dieu grec des Enfers. Et l’hôpital est gardé par un chien : ne serait-il pas possible d’y voir là, Cerbère, le chien à trois têtes et gardien des Enfers?
Cette bâtisse pourrait également être une allégorie du cerveau dans lequel plus Ilan se rapprocherait du centre, plus il découvrirait la vérité : de nombreux bâtiments portent ainsi le nom de certaines zones du cerveau. Dès lors, l’hôpital apparaitrait davantage comme une sorte de purgatoire capable de libérer les personnages mais j’en ai déjà trop dit.
Enfin, bien que l’intrigue puisse paraître un peu alambiquée, elle s’avère être particulièrement brillante. Il est vrai que le lecteur peut se retrouver perdu au début se demandant à plusieurs reprises quel est le lien entre Lucas Chardon et Ilan Dedisset. Et lorsque l’on découvre le twist du roman, il apparaît percutant et surprenant. Pour ma part, je connaissais déjà la conclusion mais cela m’a permis aussi de faire attention à certains petits détails placés peut-être de manière insignifiante de prime abord pour au final se révéler capitale pour l’intrigue.
En conclusion, Puzzle est un roman haletant, percutant, intelligent et savamment bien orchestré. Bien que je connaissais le dénouement de l’intrigue, cela ne m’a pas empêché de l’apprécier. Bien au contraire car j’ai largement préféré le roman à l’adaptation graphique au point qu’il devienne un petit coup de coeur!
En bonus : si vous vous plongez dans ce livre, vous remarquerez des pièces de puzzle en début de chaque chapitre. Vous trouverez dans le Lien suivant le motif composé de toutes ces pièces. Cependant, c’est à vos risques et périls car l’image vous dévoilera aussi le dénouement de l’intrigue!
Ce roman a l’air bien plus intéressant et captivant que ce que je pensais initialement! Pourquoi pas me laisser tenter?
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Oh oui! Je te le conseille!
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Parfois, j’ai envie de m’aérer avec d’autres genres que la SF, et avec ta critique, je me dis pourquoi pas ? L’avenir nous le dira.
Je suis déjà revenu sur certaines lectures ou chroniques quelques temps plus tard, et j’ai aussi souvent étonné de ce qui restait du roman ou de notre ressenti dessus. Je me dis parfois qu’il faudrait revenir sur son billet un an plus tard et ajouter à la fin ce qu’il en est plus tard.
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Franck Thilliez est une valeur sûre. J’ai lu trois romans de lui et je les ai tous aimé. N’oublions pas aussi que le polar/thriller fait partie des « mauvais genres » au même titre que les Littératures de l’Imaginaire. C’est aussi ce qui m’a tenté d’aller davantage vers ce genre. Oui, pour les ressentis, l’évolution est vraiment drôle. Je gardais vraiment un bon souvenir de la BD et j’ai été vraiment surprise de mes écrits un an après!
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