Quatrième de couverture :
Bangkok. Demain.
Le régime politique vient de changer.
Le dérèglement climatique global a enfanté une mousson qui n’en finit plus.
Dans la mégapole thaïlandaise pour partie inondée, un assassin implacable s’attaque à la facette la plus sordide du tourisme sexuel. Pour le lieutenant Tannhäuser Ruedpokanon, chargé de mettre fin aux agissements de ce qui semble bien être un tueur en série, la chasse à l’homme peut commencer. Mais celui que la presse appelle Dragon, en référence à la carte de visite qu’il laisse sur chacune de ses victimes, est-il seulement un homme ?
Editeur : Le Bélial
Nombre de pages : 160
Prix : 8,90€
Date de publication : 14 Janvier 2016
Mon Avis :
J’ai profité de l’offre du Bélial (pour deux livres achetés dans la Collection Heure-lumière, un Hors série est offert du 6 septembre au 31 octobre 2018) pour découvrir de nouveaux auteurs. Du coup, ce n’est pas deux mais quatre livres que j’ai achetés! Et Dragon de Thomas Day en faisait partie car au moment de sa sortie, il avait fait l’objet d’une lecture commune parmi les lecteurs SFFF sur le site de Babélio.
Dans une Bangkok en proie aux dérèglements climatiques, le lieutenant Tannhäuser Ruedpokanon (Tann pour les intimes), enquête sur un serial killer qui signe ses crimes d’une carte avec un dragon imprimé dessus. Ses victimes ne sont pas le fruit du hasard. Au contraire, elles semblent toutes impliquées à des degrés divers dans les réseaux de prostitution pédophile, du souteneur au client. S’ensuit alors un jeu du chat et de la souris entre le Dragon et Tann.
Ce qui frappe de prime abord, c’est le lien très ténu qui relie cette novella avec les Littératures de l’Imaginaire. Certes, la Bangkok dépeinte par Thomas Day s’inscrit dans un futur proche et les catastrophes climatiques dont elle est la victime (montée des eaux et inondation constante d’une partie de la ville) sont la suite logique et exacerbée de ce qui se passe actuellement dans notre monde (notamment avec la fonte des glaces aux pôles qui font augmenter le niveau de la mer). Le côté «Imaginaire » apparaît donc comme un prétexte pour dénoncer les problèmes environnementaux d’aujourd’hui.
En revanche, la novella s’inscrit davantage dans le genre policier/thriller et à ce titre, elle m’a beaucoup fait penser à Dragon rouge de Thomas Harris, publié en 1981 et préquel du Silence des Agneaux. Le titre n’est pas seul en cause, c’est surtout le fait que dans les deux romans, les meurtriers se font tout deux posséder par un dragon pour commettre leur crime.
De plus, grâce à une écriture fluide et immersive, Thomas Day nous livre un texte âpre, dur, violent mais très efficace. La construction du récit sous forme de puzzle est très maîtrisée. En effet, vous le remarquerez peut-être, mais un chiffre introduit le titre de chaque chapitre et ils ne sont pas dans l’ordre. En réalité, si vous reprenez chaque chapitre en suivant l’ordre numérique, vous retracerez la trame du récit de manière chronologique mais vous n’aurez plus de surprise. Quant au sujet sur la prostitution infantile, Thomas Day non seulement dénonce cette pratique sordide en Thaïlande mais incite aussi le lecteur à réfléchir sur la question. En effet, devant le silence des autorités locales, leur manque de moyens au mieux ou leur corruption au pire, comment lutter? Même si l’on n’est pas favorable à la peine de mort, ne se dit-on pas à un moment donné que le client étranger venu profiter de l’exploitation sordide d’enfants ou le maquereau/maquerelle, tenanciers du bordel ne méritent-ils pas d’être mis hors d’état de nuire définitivement par le dragon?
En conclusion, la novella Dragon de Thomas Day est crue et possède quelques passages difficiles. Mais, elle s’avère également parfaitement maîtrisée et efficace. Elle est aussi un prétexte pour dénoncer des préoccupations environnementales et la prostitution infantile dans l’Asie du Sud-Est. Bref, la collection Heure-Lumière du Bélial nous livre encore un texte de qualité! C’est le deuxième opus de l’auteur que je lis (il est scénariste du comics Juste un peu de cendres avec Aurélien Police, aux illustrations) et je pense m’intéresser davantage à sa production.
Autres avis :
J’avais hésité à le prendre aux Imaginales et j’en ai même parlé avec Thomas Day. Le sujet est difficile et j’ai peur d’avoir du mal avec certaines scènes.
Si tu veux lire d’autres livres de l’auteur, je te conseille La voie du sabre (sur le japon médiéval) ou 7 secondes pour devenir un aigle un excellent recueil de nouvelles sur l’écologie.
Je pense que tu devrais apprécier Wika aussi en BD.
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Wiki, je trouve déjà les dessins absolument sublimes. Je pense que je devrais regarder s’il est à la Bibliothèque pour me familiariser avec le style. Quant aux deux autres œuvres de Thomas Day, je ne connais pas. Merci pour la suggestion!
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J’ai beaucoup aimé aussi ce texte coup de poing dans l’estomac.
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Ah oui, c’est clair!
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+1 pour Wika et La voie du sabre.
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Cool, merci!
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Le texte est typique de sa plume, et on en ressort rarement dèçu. Tu peux aussi aller sur Le Trône d’Ébène.
Belle chronique je retrouve tout à fait le texte que j’ai lu.
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Merci beaucoup! Comme je suis un peu crevée en ce moment, j’avais un peu peur de ne pas arriver à exprimer clairement mon ressenti.
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Don’t worry, cela n’est pas le cas! 😉
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Merci!
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Oh bah dis, c’est un sujet difficile ça ! Pas sûr que ce soit pour moi >.<
Kin
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Non effectivement, connaissant tes goûts, je pense que c’est un peu hard.
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Belle chronique pour une lecture difficile psychologiquement. J’ai aussi beaucoup aimé « L’instinct de l’équarrisseur » de cet auteur.
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Merci, me voilà rassurée!
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Il me semble l’avoir pris en numérique ce manque flagrant de certitude vient tout droit d’un craquage promotionnel massif de livres numériques je ne sais plus ce que j’ai pris 😅
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😉
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