Le Piémont : la Sacra di San Michele, à Sant’ Ambrogio

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La Sacra di San Michele vue de la route en contrebas

Coucou tout le monde,

j’espère que vous allez bien! Aujourd’hui, je souhaiterais initier une série de trois épisodes consacrés au Piémont. En effet, ma belle-famille habite à une quinzaine de kilomètres de Turin, dans la vallée de Suse, à Avigliana précisément. Or, il se trouve que j’ai eu l’occasion en deux ans de visiter quelques jolis endroits dans le Piémont et j’aimerais partager cela avec vous.

Aujourd’hui, je vais vous présenter la Sacra di San Michele qui se trouve sur un piton rocheux, le Pirchiriano, à 900 mètres d’altitude, au-dessus de la vallée de Suse. Si vous venez de la France et que vous passez par le tunnel de Fréjus, vous ne pouvez pas la rater. D’ailleurs, la première fois que je l’ai vu, j’ai pensé à un château mais en réalité, il n’en est rien : il s’agit d’une abbaye dédiée à Saint Michel.

Pour écrire cet article, j’ai utilisé la documentation prêtée par le Musée ainsi que le site dédié à la Sacra di San Michele et disponible en français.

Allez, c’est parti!

L’Histoire de la Sacra de San Michele

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La Sacra di San Michele vue d’en contrebas (en bas à droite, le portail d’entrée)

Si le lieu d’érection de la Sacra di San Michele connaît une occupation dès la Préhistoire, à l’époque romaine (Ier – Vème siècle après J.-C.) et lombarde (VI-VIIIème siècle), il revêt surtout un caractère militaire et stratégique en raison du passage des Alpes entre la Gaule/France et l’Italie.

Parallèlement, se développe dans l’Occident chrétien le culte de St Michel à partir de du Vème siècle après J.-C. Ainsi, le promontoire de Gargano, dans les Pouilles accueille le premier sanctuaire dédié au Saint et pose ainsi les bases du culte. S’ensuit la construction du Mont Saint Michel, en Normandie au VIIème siècle puis celle de la Sacra au Xème siècle sur une chapelle pré-existante et enfin celle du Michael’s Mount, au XIème siècle, en Angleterre. Les trois premières abbayes forment alors une ligne droite de 2000 kilomètres qui marque l’itinéraire d’un nouveau pèlerinage.

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Pèlerinage de Saint Michel entre les trois abbayes

Grâce à ce pélerinage, la Sacra di San Michele acquiert une certaine renommée et devient riche et influente. Mieux, l’abbaye dirigée par un abbé bénédictin est également indépendante vis à vis des Évêques de Turin. Elle connaît alors son Age d’Or entre le Xème siècle et le début du XIVème siècle. Malheureusement, une mauvais gestion financière et la perte de son indépendance à la fin du XIVème siècle vont entraîner son déclin. Pis, au XVIIème siècle, le Pape Grégoire XV supprime le Monastère ; le lieu est abandonné pendant presque deux siècles.

La Sacra di San Michele connaît toutefois un petit renouveau au XIXème siècle avec l’installation d’une nouvelle congrégation religieuse, les Pères Rosminiens (du nom de leur fondateur, Antonio Rosmini). S’ensuit alors une période de restauration du site qui devient propriété de l’Etat italien, en 1866. Aujourd’hui, le site accueille plus de 100000 visiteurs par an et en 2017, il a été proposé au Patrimoine de l’Humanité à l’UNESCO. Pour la petite anecdote, la Sacra aurait été aussi le lieu d’inspiration d’Umberto Eco pour son roman, Le nom de la Rose.

Petite visite guidée

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Plan de la Sacra di San Michele (Source)

1- Sépulcre des moines
2- Hôtelleries
3- Entrée et statue de Saint Michel
4- Grand escalier des morts et Portail du Zodiaque
5- Arc-boutant et portail d’entrée
6- Eglise et principales peintures
7- Ruines et Tour de la Belle Alda
8- Anciennes salles de la Maison de Savoie (Visite spéciale avec réservation)
9- Bibliothèque (Visite spéciale avec réservation)
10- Musée (Visite spéciale avec réservation)

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3- Entrée de la Sacra di San Michele

Haute de 41 mètres, la façade de l’entrée fait office de soubassement de l’église construite au XIIème siècle (dont vous apercevez les absides en haut de la photographie). Le style architectural est roman mais les ajouts un peu plus tardifs se caractérisent par leur style gothique. J’aurai l’occasion d’y revenir par la suite.

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4- L’escalier des morts vu de la porte d’entrée
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4- L’escalier des morts vue du Portail du Zodiaque

La porte d’entrée débouche sur l’immense escalier des morts dans lesquels étaient enterrés des hommes illustres et des abbés. Le pilier à gauche de la première photo mesure plus de 18 mètres.

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4- Portail du Zodiaque

Le Portail du Zodiaque est une oeuvre du XIIème siècle sculpté par Maître Nicolao, originaire de Piacenza. Il est typique du style roman et doit son nom à la présence des douze signes du Zodiaque sur ses piliers.

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5- Entrée de l’église

L’entrée de l’église est de style roman et date du XIème siècle quant aux colonnes avec des arcs trilobés, ils sont un ajout plus tardifs et sont de style gothique. Les arc-boutants verts à droite sont une construction de la fin du XIXème – début XXème siècle visant à renforcer la façade sud de l’église.

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5- Portail d’entrée de l’église

La porte en bois date du XIXème siècle et vous pouvez apercevoir en haut à gauche, une pierre de couleur plus claire : il s’agit d’une stèle romaine du Ier siècle après J.-C. et dédiée à Surio Clemente réemployée dans la construction. Je n’ai pas pris de photographies à l’intérieur de l’église car je ne savais pas trop si c’était autorisé.

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Vue de la Vallée de Suse à partir de la terrasse de l’église

De la terrasse de l’église, il était possible d’avoir une vue panoramique de la Vallée de Suse (pour rappel, nous sommes à 900 mètres d’altitude). Vous pouvez voir au fond les montagnes qui marquent la frontière entre la France et l’Italie.

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7- Vue sur les ruines et la Tour de la Belle Alda

De la terrasse, il est également possible de voir les ruines du « Nouveau Monastère » construit entre le XIIème et le XIVème siècle, période faste de l’abbaye. À droite, se trouve la Tour de la Belle Alda, détruite lors d’un tremblement de terre. Selon la légende, une jeune paysanne du nom d’Alda, poursuivie par des soldats ennemis, aurait invoqué St Michel et la Vierge Marie puis se jetant du haut de la tour, aurait été sauvée par des anges. Plus tard, elle aurait réitéré en échange d’argent et par vanité mais se serait écrasée au bas des rochers.

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La Sacra di San Michele vue d’Avigliana, au crépuscule

Voilà, j’espère que cet article vous aura plu et n’hésitez pas à me le dire en commentaires. Je compte en écrire deux autres : un sur les vestiges romains d’Aoste et un joli château médiéval non loin pour finir enfin sur Turin.

A bientôt!

4 réflexions sur “Le Piémont : la Sacra di San Michele, à Sant’ Ambrogio

  1. Bonsoir on ne se connaît pas encore. Je suis la cousine française de Lyon de Maria Antonietta. Elle m a fait part de ton blog et de la très jolie présentation de la Sacra. J en profite pour te laisser un petit message en espérant que nous ferons bientôt connaissance. Amicalement. Mady

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