Ordalie (Tome 3) de Morgan of Glencoe

Quatrième de couverture : 

Vingt mois ont passé depuis l’arrivée de Yuri en Keltia et le couronnement de Louis-Philippe en France. La tension n’a cessé de monter entre les deux pays, malgré les tentatives des Ambassadeurs japonais et ottomans pour calmer les velléités belliqueuses du jeune Roi d’un côté et la punition commerciale des Keltiens de l’autre. Lorsque la situation dérape, Yuri réalise qu’elle est la seule à pouvoir, peut-être, éviter au monde de basculer dans la guerre.
Reste à savoir si elle est prête à en payer le prix…

Editeur : ActuSF

Nombre de pages : 485

Prix : 17,90€

Date de publication : 22 Octobre 2021

Mon Avis : 

J’attendais avec grande impatience le troisième tome de la pentalogie de Morgan of Glencoe La dernière Geste et je remercie Jérôme Vincent ainsi que les éditions ActuSF de me l’avoir envoyé. Malheureusement, j’ai eu beaucoup de mal à lire ce tome car j’ai eu une panne de lecture pendant cette période et j’ai réussi à le terminer seulement au bout d’un mois. La faute n’en incombe pas du tout à l’autrice car j’ai beaucoup apprécié ma lecture, cette dernière est juste tombée au mauvais moment. 

Vingt mois après les faits du second tome, les tensions entre le Royaume de France dirigé par Louis-Philippe nouvellement couronné et Keltia se sont exacerbées. Son ex-fiancée Yuri trouve refuge chez les Keltiens et hérite de sa mère le titre de Sir Lily d’Enez Eusa tandis que la Reine-mère Gabrielle échappe de justesse à sa condamnation à mort et mène auprès de Kenzo une nouvelle vie. Mais un évènement met le feu aux poudres : un soldat français blesse volontairement une fourmi du Rail et se fait tuer par une Aeling de la Rame Cinq. La capitaine Trente-Chêne en est alors rendue responsable et incarcérée à la Bastille. Une Délégation composée des représentants de la Triade (le Royaume de France, l’Empire du Japon et le Sultanat Ottoman) et de Keltia va devoir jouer très serré pour éviter l’escalade du conflit…

Entre Fantasy politique et intrigue de cour

Si l’aspect uchronique était beaucoup plus présent dans le premier tome, en revanche, j’ai trouvé que ce troisième opus se rapprochait davantage de la Fantasy politique. En effet, les relations diplomatiques et les négociations entre les quatre forces principales qui régissent le monde sont largement mises en avant pour éviter la Guerre. Les rapports de force entre les quatre ambassadeur(ice)s sont très bien décrits par Morgan of Glencoe et j’avoue que j’ai un faible autant pour les intrigues de cour que les joutes oratoires. Yuri devenue ambassadrice de son propre pays Keltia va devoir exceller en diplomatie pour ne pas tomber dans les pièges tendus par Louis-Philippe et sa conseillère Aliénor, jalouse de l’influence de Yuri sur son ex-fiancé. Ces négociations vont donc aboutir à une ordalie (d’où le titre de ce tome) qui était une ancienne forme de procès religieux ayant cours dès l’Antiquité. Si un ou une condamnée survivait ou vainquait à une épreuve donnée (épreuves de l’eau, du feu, combat judiciaire, etc…), il ou elle était déclarée innocent(e) par Dieu et donc libéré(e) et absous(te). 

Un univers toujours aussi abouti et réfléchi

Je suis à chaque lecture très impressionnée par l’univers développé par Morgan of Glencoe. On sent qu’elle prend plaisir à réfléchir au moindre détail de son récit pour qu’il devienne plus riche à chacun de ses tomes ; tout cela est mis en valeur par un style d’écriture agréable et fluide. Et cet aspect transparaît dans la description de Keltia qui incarne une sorte d’utopie, un idéal vers lequel on souhaiterait parfois que notre société actuelle puisse tendre : une démocratie véritablement égalitaire (entre homme et femme puisque Yuri accède pour la première fois au statut d’ambassadrice), tolérante (les fées, Aeling, etc… sont reconnues à Keltia et bénéficient des mêmes droits que les Humains ; ce qui n’est pas le cas en France car elles sont considérées comme des animaux), inclusive (vis à vis des homosexuel(le)s et transgenres : Yuri est attirée par les femmes ce qui est vu comme une abomination au Royaume de France) et non pas portée sur le capitalisme mais sur le bien-être des individus (facilité de pouvoir s’instruire et faire des études, accès au soin, etc…). 

… mais quelques longueurs.

J’avais trouvé le second tome très dynamique avec des péripéties qui s’enchaînaient rapidement, du suspense qui m’avait tenue en haleine une bonne partie de l’intrigue et des révélations qui m’avaient surprise. Pour ce troisième ouvrage, je dois avouer que j’ai eu un peu plus de mal à me replonger dans le récit même s’il y avait un résumé des deux premiers tomes au début (un grand merci d’ailleurs car ce mémo est souvent indispensable au bout d’un an de lecture entre chaque tome). Étant donné que le récit fourmille de personnages, il m’a fallu un peu de temps également pour tous les replacer. Enfin, certains passages m’ont semblé un peu long : il est vrai que l’autrice prend bien son temps pour décrire son univers et j’ai vu quelques redondances ; peut-être que quelques coupes n’auraient pas été de trop. 

En conclusion, malgré quelques longueurs et redondances dans le récit, Ordalie est une nouvelle fois une réussite : menée par une écriture fluide, un univers développé, des personnages intéressants et attachants, une réflexion menée sur le possible devenir de notre propre société au travers de la description de Keltia et la fin qui donne envie de connaître la suite, j’ai pris une nouvelle fois beaucoup de plaisir à me plonger dans ce troisième tome. J’ai donc hâte découvrir le prochain opus. 

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3 commentaires

  1. J’ai aussi beaucoup aimé ce troisième tome, et j’apprécie que l’autrice ne se repose pas sur ses acquis mais propose de nouvelles idées à chaque tome, en abordant notamment beaucoup plus cet aspect politique qui était moins développé dans les précédents.

    Je n’ai pas eu trop de problèmes quant au rythme, pour ma part, sauf effectivement pour entrer dedans au démarrage. Mais pour le coup, ça me l’a un peu fait à chaque tome ; j’ai toujours un peu de réticence à entrer dans l’univers, que je trouve trop naïf de prime abord (le côté démocratie égalitaire, tolérante et inclusive, c’est joli sur le papier, mais difficile à croire) sauf qu’au final, il finit toujours par me convaincre d’y croire ! ^^

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