A dos de crocodile de Greg Egan

Quatrième de couverture : 

Les Indifférents sont une énigme. Nichés dans le bulbe galactique central, ils refusent tout contact avec la méta-civilisation de l’Amalgame et ses milliers de cultures extraterrestres ou posthumaines. Les messages qui leur sont adressés demeurent sans réponse, les sondes ignorées, réexpédiées. Un mystère que Leila et Jasim, comme bien d’autres avant eux, font voeu de percer, une entreprise grandiose, le point d’orgue d’une existence tissée de merveilles.
Alors seulement, après dix mille trois cent neuf années de vie commune, leur restera le dernier des partages, l’ultime voyage — enfin.

Editeur : Le Bélial – Collection Une Heure-Lumière

Nombre de pages : 94

Prix : 8,90€

Date de publication : 20 Mai 2021

Mon Avis : 

Cela faisait longtemps que je voulais lire Greg Egan en format court mais cet écrivain est réputé pour publier des textes assez exigeants en Sciences. Et malheureusement, je n’ai pas le bagage suffisant pour appréhender des romans dans le genre de la Hard SF. Heureusement, Apophis m’avait un peu rassuré à ce sujet-là et m’avait présenté À dos de crocodile comme abordable, raison pour laquelle j’ai franchi le pas. 

Leila et Jasim sont mariés depuis dix mille trois cent neuf ans. Après plusieurs vies pleines et enrichies, ils veulent désormais mourir en paix. Mais avant cela, ils souhaiteraient faire une toute dernière chose : rentrer en contact avec les Indifférents. Le couple vit au sein de l’Amalgame, une méta-civilisation qui regroupe toutes les formes de vies et d’intelligences au sein de l’univers. Toutefois, un mystère demeure : les Indifférents sont un peuple réfugié dans le Bulbe et sont restés jusqu’à présent imperméable à toute tentative de contact. Les messages envoyés sont restés sans réponse et les sondes renvoyées. Leila et Jasim décident alors de tenter leur chance…

Une novella de Hard SF…

Effectivement, je confirme ce que m’a dit Apophis, cette novella est parfaitement abordable quelque soit son niveau en Sciences. Je n’ai pas eu de difficultés particulières à appréhender l’ensemble du texte ni à suivre le cours du récit. Toutefois, certains passages techniques avec des détails dans les domaines de la Physique et de l’Informatique ont été un peu plus nébuleux pour moi. J’ai donc dû en faire abstraction et continuer ma lecture comme si de rien n’était. Je m’en suis mieux sortie lorsque Greg Egan aborde la Biologie et la Biochimie notamment lors des rencontres entre Leila et Jasim avec différentes espèces intelligentes qui peuplent l’Amalgame comme le Nid des Serpents sur la planète Nazdik. 

… dont le Worldbuiding est intéressant…

En moins d’une centaine de pages, Greg Egan a su mettre en place un univers et un Sense of Wonder très développés. Le récit se déroule dans un futur lointain dans lequel les Humains ont désormais une connaissance accrue de l’univers et vivent en harmonie avec d’autres espèces intelligentes au sein d’une méta-civilisation, l’Amalgame.
La Technologie est tellement évoluée que les Humains sont presque immortels. En effet, leur enveloppe charnelle est devenue très anecdotique puisqu’il est possible non seulement de séparer l’esprit de son corps mais aussi de recréer ce dernier artificiellement. Cela est donc très pratique pour se déplacer dans l’espace puisque les Humains téléchargent leurs esprits dans un programme pour voyager un peu comme on enverrait une pièce jointe dans un e-mail. 
Toutefois, il reste une zone d’ombre à élucider dans ce nouveau monde : le bulbe peuplé des Indifférents complètement inconnu et qui titille la curiosité des habitants de l’Amalgame. 

… et qui permet quelques axes de réflexions philosophiques.

Les espèces se sont donc affranchies des notions de l’espace et du temps. Mais comment réussir à combler des vies de plusieurs dizaines de milliers d’années sans tomber dans l’ennui? Et surtout comment maintenir la flamme de l’amour au sein d’un couple sans se lasser de l’être aimé? Ce sont donc ces défis que Leila et Jasim doivent surmonter : rester curieux en cumulant les expériences, en voyageant, en faisant reculer les frontières de l’ignorance et en collaborant aux connaissances universelles, avoir une longue lignée de descendants, etc… Le couple partage également la même vision de leur existence et après une longue vie, ont le projet de mettre fin à leur vie ensemble. Mais leur curiosité vis à vis des Indifférents va également mettre à mal leur relation et créer quelques étincelles…

En conclusion, À dos de crocodile de Greg Egan n’est pas ma novella préférée de la collection Heure Lumière mais elle se lit bien. Si j’avais quelques appréhensions sur le côté Hard SF, il n’en était rien finalement car les passages obscurs et techniques sont peu nombreux et ne nuisent pas à la compréhension générale du récit et de l’intrigue. Au contraire, j’ai apprécié l’univers assez originale que l’auteur a réussi à développer en moins de cent pages tout comme les considérations philosophiques qui parlent un peu mieux à la Littéraire que je suis!

Autres avis : 

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13 commentaires

  1. C’est vrai que Egan a cette réputation et ça m’effrayait aussi mais je viens récemment de finir Axiomatique en plus d’avoir lu tous ses uhl et sa nouvelle dans le Bifrost et dans tout ça j’ai compris la majorité à un ou deux textes près… C’est un auteur d’une grande richesse, j’espère que tu continueras à le découvrir 🙂 je te conseille Cérès et Vesta d’ailleurs je pense que tu vas aimer.

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  2. C’est la semaine où je vois passer cet auteur un peu partout ! Cette novella que tu présentes et Axiomatique en cours de lecture par-ci par-là… Je me dis allez, il y a qqch à tenter et des textes qui semblent abordables.
    Je me le note, je saurai par où commencer si un jour je me lance en hard SF. Merci pour la découverte !

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  3. […] À dos de crocodile de Greg Egan n’est pas ma novella préférée de la collection Heure Lumière mais elle se lit bien. Si j’avais quelques appréhensions sur le côté Hard SF, il n’en était rien finalement car les passages obscurs et techniques sont peu nombreux et ne nuisent pas à la compréhension générale du récit et de l’intrigue. Au contraire, j’ai apprécié l’univers assez originale que l’auteur a réussi à développer en moins de cent pages tout comme les considérations philosophiques qui parlent un peu mieux à la Littéraire que je suis! Vous pouvez retrouver ma chronique complète ici.  […]

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